Selon une dépêche Reuters Martine Aubry,  maire de Lille l'a emporté avec 42 voix d'avance, sur quelque 134.700 suffrages exprimés, face à l'ancienne candidate à l'élection présidentielle.  Le camp Royal, qui accuse ses adversaires de "tricherie", a réclamé un nouveau vote des militants jeudi prochain.  Le premier secrétaire sortant, François Hollande, a indiqué que le résultat devrait être validé lors du conseil national du PS, convoqué pour mardi soir.  "Ce sera au conseil national et seulement au conseil national de dire si ce vote sera validé ou si d'autres procédures sont envisagées", a-t-il dit sur TF1. "Une avance a été proclamée, il faut voir si maintenant elle peut-être totalement confirmée".  Dans le camp Aubry, on en appelait samedi à faire preuve de responsabilité tout en se disant persuadé de la légitimité de la victoire de la fille de Jacques Delors.  "Pour l'instant, Martine Aubry est incontestablement la gagnante du scrutin, même si le score est serré", a déclaré sur France Info François Lamy, député PS de l'Essonne. "Elle devrait logiquement, normalement, si l'ensemble de nos règles sont respectées, être désignée première secrétaire du PS".  "Il est évident qu'elle a gagné. Nous, nous ne contestons rien.

Nous prenons le système tel qu'il est. Martine Aubry a été élue", a dit sur RTL Jean-Christophe Cambadélis, un proche de Dominique Strauss-Kahn.  Député de l'Essonne partisan, lui, de Ségolène Royal, Manuel Valls, a dit voir dans ce vote "le résultat d'une volonté d'éloigner Ségolène Royal depuis des mois".  "On nous a volé cette victoire (…) Je conteste formellement les résultats qui sont annoncés par les uns ou par les autres", a-t-il déclaré au journal de 13h00 de France 2.

"Il y a eu de la fraude, de la tricherie", a-t-il accusé. "Comme il y a doute, confusion, incontestablement le seul moyen de sortir de cette situation c'est que l'on revote".  Plus tôt sur France 3, la députée de Moselle Aurélie Filippetti, autre proche de Royal, avait évoqué les fédérations de Seine-Maritime et du Nord, où les scores de la présidente de Poitou-Charentes n'ont pas évolué entre le premier et le second tour de scrutin.  Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération PS du Nord, a rejeté ces "accusations sans fondement" qui témoignent selon lui "d'une volonté manifeste de polémiquer, volonté qui est celle des mauvais perdants".  "J'appelle donc chacun au respect du vote des militants", ajoute-t-il dans un communiqué. 

Au terme de cette folle nuit, tous les responsables du PS s'accordent pour dire que le parti est entré dans une crise profonde.  "Il y a un climat de crise qu'il ne faut pas nier", a reconnu François Lamy, qui a lancé un appel aux partisans de Ségolène Royal.  "Avoir une attitude responsable, c'est faire attention à ne pas avoir des mots trop forts, trop excessifs, des contestations inutiles, ce n'est pas raisonnable", a-t-il dit.  Sur RTL, Manuel Valls s'est dit "effrayé par le spectacle terrible donné depuis quelques jours". "Je suis conscient du regard extrêmement sévère que les Français vont porter sur nous", a-t-il ajouté.  Dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, compare le PS à "une pétaudière".  "Plus rien ne réunit les personnalités du PS si ce n'est une haine d'une violence effrayante", écrit-il. "Ce parti qui a décidé de ne pas choisir a implosé".