Ils viennent de traverser leur premier hiver de grippe A sans vaccin. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, deux pays scrutés par les médecins du monde entier.

Là-bas, 722 personnes ont été prises en charge en soins intensifs. Sur 24 millions d’habitants, cela paraît peu mais c’est 15 fois plus qu’avec une grippe classique. Plus de 9% étaient des femmes enceintes, 28% étaient en surpoids, un tiers d’entre eux n’avait aucun antécédent, 2 patients sur 3 ont été placés sous assistance respiratoire et près de 17% n’ont pas survécu.

Difficile d’évaluer la progression de l’épidémie en France, si l’on en croit le modèle australien, 2 500 personnes pourraient se retrouver en soins intensifs. Les médecins réanimateurs s’y préparent, le matériel a été recensé, des respirateurs ont été achetés, reste la question du personnel.

    « Aura-t-on capacité d’augmenter le nombre de lignes réanimation ou au minimum de garder ouvert toutes les lignes réanimation si, par ailleurs, le personnel est malade, leurs enfants sont malades ou les crèches sont fermées », explique Pr Bertrand Guidet, président société de réanimation de langue française (Hôpital Saint Antoine AP/HP).

Il y a quelques jours, les autorités sanitaires ont publié une circulaire, elle permettra au préfet de lancer dans les hôpitaux de vastes opérations de déprogrammation ; celles des soins non urgents pour mobiliser en cas de crise, le personnel dans les services de réanimation…