"L'université doit demeurer un lieu ouvert, où le débat et l'échange d'idées doivent pouvoir se faire librement" déclarait le président de l'université de Lyon II lors d'un communiqué alors que des étudiants occupaient lundi les locaux du campus de Bron, empêchant la tenue des cours, avant de voter la reconduction de la grève. De fait c'est une dizaine de sites qui sont bloqués par la grève dans les universités, après des votes qui ne seraient manifestement pas toujours faits dans le sens du débat et de l'échange d'idée si cher au président…
A Rennes, après qu'une majorité se soit déclarée contre le grève, des étudiants radicaux ont empêché le déroulement des cours, et plus grave: "Au moment d'ouvrir les portes, à 08h00 ce matin, une centaine d'individus armés de barres de fer et de barres de bois se sont interposés et nous avons décidé de laisser l'université fermée par mesure de sécurité" selon le vice président qui ajoute qu'il était prévisible que le vote ne soit pas reconnu.
Pourtant l'issue du vote était claire: 62% était contre la reconduction…

A Nanterre, ce sont les CRS qui ont du intervenir face à des "étudiants" , après que de la même façon les votes ont confirmé qu'une majorité d'entre eux souhaitaient reprendre les cours. C'est à coups de matraque que les "bloqueurs" ont été délogés de la fac, pendant que d'autres étudiants encourageaient les forces de l'ordre, en criant parfois "Allez les bleus", et en évoquant la liberté d'étudier. Le président de l'université avait tenté de calmer la situation "mais la tension montait et nous avons dû faire intervenir la police" a-t-il déclaré.
A Nanterre, en marge des évènement, un étudiant aurait déclaré à l'AFP "Ce qui se passe est malheureux, mais si l'élection en AG avait été vraiment démocratique, on en serait pas là". Vraiment démocratique, de fait, la question peut se poser. Sur un blog favorable à la réforme, les méthodes des bloqueurs sont étalées, évoquant tout l'aspect anti-démocratique des votes, et leur infiltration par des mouvements politiques extérieurs, citant le président de l'université de Nanterre: " une centaine d'individus, issus des groupes comme la CNT, SUD-Etudiants ou la LCR, se déplacent de fac en fac. Le 8 novembre, comme le site de Tolbiac de Paris-I était fermé, ils sont venus à Nanterre". Parmi les méthodes des bloqueurs: Faire venir les copains… pour voter!
Dans certains cas, les bloqueurs font passer le temps, et plus déterminés, lorsque les étudiants défavorable sont repartis, reprennent le vote pour décider… le blocage. Le site wikipedia également décrit les conditions de vote, en évoquant des mouvements politiques extérieurs: "Un Collectif étudiant contre l'autonomie des universités (CECAU), formé de syndicats non représentatifs[36] se revendiquant du « syndicalisme de lutte » (SUD Étudiant et la Fédération syndicale étudiante) ou les mouvements de jeunesse du Parti Communiste Français et de la Ligue Communiste Révolutionnaire[31], s'est formé pour conduire le mouvement".
Peut -on encore parler de débat et d'échange d'idées? Les différentes descriptions des évènements dans les universités font craindre le contraire. Un débat serein serait pourtant nécessaire, autour d'une réforme qui pourrait être qualifiée d'audacieuse, et qui par ses nouveautés pourrait n'être pas judicieuse, ou pourrait être complétée dans un esprit de concertation. Mais l'aspect anti-démocratique de ces manifestations, et leur précipitation empèche de fait tout débat serein…
La coordination étudiante a également appelé à bloquer les gares pour accompagner la grève des cheminots, qui pourtant n'a aucune liaison directe avec la loi relative aux universités, ce qui est naturellement dangereux comme le rappelle la présidente de la SNCF, ainsi que le président de l'UNEF, Bruno Juliard, qui appelle appelle malgré tout à se joindre aux cheminots pour les manifestations. de demain.