La grève ou la réforme? Dans un pays confronté au problème des retraites et surtout à la remise en cause du paiement de ces retraites par un système par répartition entre actifs et inactifs, personne ne peut encore nous faire croire que nous irons tous au paradis à 50 ou 55 ans, le pactole de nos annuités en poche?

Régimes spéciaux ou non, la réforme est indispensable et de toute façon douloureuse puisqu'elle signifie revenir sur des acquis sociaux gagnés laborieusement et légitimement par des classes ouvrières exposées à un travail très pénible et une espérance de vie courte.

La situation a changé: la pénibilité de ces métiers et l'espérance de vie d'alors ne ressemblent en rien à la nouvelle donne économique et à la carte démographique actuelle de la France.

Les syndicats brandissent la menace de la grève massive dans le cas où le gouvernement refuserait de négocier. Cette stratégie n'est pas nouvelle mais surtout elle est irresponsable lorsque l'on sait que les syndicats voudraient le retour aux 37 annuités pour tous.

Elan de générosité utopique, démagogique ou inacceptable, chacun peut bien mettre dos-à-dos des arguments pour ou contre et les répéter une fois de plus, mais personne ne peut être dupe et se dire qu'un système équitable par répartition des retraites devrait reposer seulement sur l'effort d'actifs de moins en moins nombreux.