Pendant que la polémique enfle sur la gratuité des transports pour les RMIstes, une vilaine affaire arrive au grand jour, mettant en cause des médecins, des pharmaciens, et des allocataires de la CMU et de l'AME. Une énorme arnaque à la sécurité sociale que les experts évaluent à plus d'un milion d'euros. De là à se poser la question de savoir si l'on doit responsabiliser les bénéficiaires de ce type de droits…



Toute l'arnaque est basée sur des médicaments de substitution pour la drogue, le subutex et le skénan. Le médecin prescrivait, le patient qui bénéficiait des droits allait prendre livraison, et la revente de ses produits devait sûrement être lucratif ! Au passage tout cela est facturé sur votre feuille de paye, entre le revenu brut et le revenu net, honoraire du médecin et médicaments compris.

Partons d'abord d'un constat :le RMI, Revenu Minimum d'Insertion, part d'un très bon sentiment. On ne peut pas laisser des gens sans revenus dans notre pays. De même pour l'AME et la CMU, hors de question de laisser des pauvres gens sans soins. Cette initiative de gratuité sur les titres de transport se fait dans le même esprit. Les RMIstes sont surement isolés, cela leur permettra de sortir de leurs enclaves, et de pouvoir chercher de quoi travailler par exemple.

Certes, tout cela est louable, mais la finalité bien incertaine. Le RMI devrait conduire à s'insérer justement, et il ne remplit manifestement pas son rôle. Accorder la gratuité du titre de transport simplement pour aller se promener sonne comme une renonciation à cette fameuse insertion. Il eut été si facile de continuer, comme cela se fait déjà avec les services de l'ANPE à rembourser les tickets de train, sous réserve de justifier d'un entretien professionnel, même si cela devait conduire à annuler une amende.

Concernant la CMU et l'AME, il existe très certainement des centres de soins gratuits pour les plus pauvres d'entre nous, il n'est pas forcément utile de faire peser toutes ces charges sur les salariés, et le contrôle serait renforcé, si les soins se donnaient par les universités de médecine, par exemple. Le médecin signe par ailleurs le fameux serment d'Hypocrate avant d'exercer, qui l'engage à soigner, même sans être rémunéré.

Tout cela va plus loin que l'aspect simplement économique. Le travail est aussi une façon d'être digne et de ne rien devoir à personne, d'être responsable de soi. Il est normal de ne pas laisser des gens au bord de la route, mais pas de les y laisser s'y complaire, en leur donnant exactement les mêmes avantages que ceux qui se lèvent chaque matin, et cotisent tous les jours… C'est le travail qui nous rend libre, paradoxalement, et par cet acte, les pouvoirs publics déresponsabilisent une partie de la population.

A moins que dans la tête de nos dirigeants, il ne s'agisse que de donner du pain et des jeux…{mosimage}