Grande-Bretagne : La santé au pilori.

                        John Bull versus Hippocrate. Gary, 22 ans est mort. Une triste nouvelle parmi d’autres, s’il ne s’agissait d’éthique médicale en Grande-Bretagne.Si l’on en croit les dépêches, faute d’avoir pu promettre de ne plus boire, ce jeune homme s’est vu refuser une greffe du foie. Il est donc mort de cirrhose.Le serment d’Hippocrate n’a peut-être pas de traduction outre Manche. Mais ce n’est pas tout. Ce cas n’est pas isolé.La ministre de la « Santé » promeut avec l’accord de praticiens que l’on ne fasse plus de prothèses de hanches ou de genoux pour les « obèses âgés », que l’on évite les opérations dont le bénéfice serait trop court eu égard à la longévité statistique du patient. Tous les cancéreux sont concernés en raison du coût de leurs soins et de leur chance de survie. On va bientôt ne plus soigner que les biens portants.Nous n’en sommes pas encore là en France, mais vu le trou de la Sécurité Sociale de bonnes voix ne vont-elles un jour s’élever pour le proposer ? Hippocrate doit être effaré par ce début de barbarie, qui consiste à moraliser la liberté d’autrui. D’autant que les victimes ont payées taxes sur alcool et tabac, cotisations sociales et autres complémentaires pour le droit à ne plus être soignées.Mais la parole est au fric, liée au puritanisme religieux qui semble revenir en cour. La liberté humaniste n’a plus d’existence raisonnable. Seul le chiffre doit régner, tout l’Avoir en lutte contre l’Être. Est-ce affaire de culture ? Il faut hélas en douter ? Homo homini lupus ! De Plaute, mais reprise par Hobbes, cet empiriste. Pas étonnant que cela resurgisse dans les choix de la Ministre.

8 réflexions sur « Grande-Bretagne : La santé au pilori. »

  1. « [i]Nous n’en sommes pas encore là en France[/i] ».

    [b]Mais on y vient, à grands pas, rassurez-vous ![/b]

    On a trop vite oublié que Xavier Bertrand, alors Secrétaire d’État à l’Assurance maladie (tout juste avant de succéder à Phlippe Douste-Blazy au poste de Ministre de la Santé), avait fait remarquer que ce sont les années de fin de vie qui coûtent vraiment cher au budget de la Nation.

    Surveillons les déclarations du député Frédéric Lefebvre : c’est en général par son entremise que filtrent les innovations sociales …

  2. Bonsoir Nicanor,
    N’est-ce pas une forme d’euthanasie que d’aider les gens mourir en les privant de soin?
    Il me semblait que c’était aussi interdit en Grande Bretagne.
    A priori, Andy Burnham en a une conception tout autre. Il faut dire qu’avec un nom comme il en porte un (burn: brûler et ham: pernicieux, malfaisant ou encore faire du mal), cela de fait aucun doute!
    Cordialement
    Ludo

  3. Rien à ajouter aux deux commentaires précédents sinon que les anglais qui le peuvent viennent se soigner en France, c’est dire l’état de la protection sanitaire et sociale dans un pays dont on nous vante sans cesse le plein emploi et les méthodes proches du nazisme capitaliste… pour obtenir que les français leur suivent le pas et renoncent à tous leurs acquis centenaires !

  4. Dans ces cas de lâcheté, une seule chose à espérer: que ces politiciens quand ils seront vieux souffrent atrocement d’un cancer bien féroce comme un cancer bronchique qui donnent l’impression d’etre etouffé vif sous un oreiller et de ne plus pouvoir parler; un cancer pancréatique avec des métastases osseuses entraiant une fracture de hanche et faut de ne plus bouger avoir des escarres infectés dans lesquels on peut y mettre le poing…
    Peut être vont-ils regrétter une telle réforme?

  5. Mais Ludo, ce qu’aujourd’hui on appelle couramment euthanasie, c’est surtout un choix du patient qui ne veut plus souffrir face à une maladie qui n’a qu’une issue plus ou moins proche: la mort.
    Or là le fait d’etre agé et obèse ne veut pas dire que l’on veut en finir avec la vie.
    Je ne connais pas la législation britannique, mais que ce soit le corps médical qui décide de restreindre des soins dits « couteux » a des patients qui cotisent, en france cela s’appelle une non assistance a personne en danger doublé d’une arnaque.

    Et qu’en connaissance de cause et volontairement un tiers ou même un Etat, décide cela pour réduire des frais en refusant des soins à une personne qui n’a aucune envie de mourir, ca s’appelle un assassinat avec préméditation assimilable à un acte de barbarie…ce qui n’a plus rien à voir avec l’euthanasie…

    Sinon ils n’ont qu’a faire plus simple, plus franchement et plus humain: qu’ils euthanasient tout les malades confondus et toutes les personnes à partir de 70ans, ils pourront se vanter d’avoir un pays sain dynamique et relativement jeune…la seule qui aura la chance de s’en échapper sera la relique: la reine d’angleterre.

    Alors si cette méthode arrive en France beaucoup de médecins risquent de se retrouver derrière la tribune des accusés, et l’Etat va se confronter à une énorme révolte de la population.

    Mais bon, d’ici que la sécu en France soit abolie on a encore un peu de marge car c’est un sujet tellement houleux, pire que n’importe quel debat, que l’Etat n’a pas intérêt à la substituer sous menace de voir le pays imploser et là même l’armée s’y opposerait et ferait une mutinerie…toutefois c’est sûr méfions nous car l’Etat est pervers.

  6. Le [b]Serment d’Hypocrate[/b] a été réactualisé en en 1996 par le [b]Professeur Bernard Hoerni[/b], et publié dans le [b]Bulletin[/b] de l'[b]Ordre des Médecins[/b] (Avril 1996, n°4). Chaque [b]faculté de Médecine[/b] possède en fait sa propre version qui comporte des variations minimes avec celle-ci :
    [b][i]« Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque »[/i][/b].
    [url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d’Hippocrate_réactualisé[/url]

    Ce serment-là est universel… Dans le monde entier, tous les médecins du monde entier se doivent de le respecter ! Les médecins du Royaume de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, aussi !

    Alors, cette affaire, qui soulève consternation et polémique, doit nous faire prendre conscience qu’on ne peut pas mêler la santé avec le profit !
    Il est à espérer que cette affaire permettra à ces parlementaires de la Couronne britannique, mais également au Gouvernement britannique de légiférer de toute urgence ! On ne peut pas laisser des médecins décider s’ils doivent opérer ou non un patient, sous le prétexte qu’il serait un alcoolique, un fumeur invétéré, ou qu’il ne choisirait pas de mener une vie saine !

  7. Bon article Nicator,

    Hélas Dominique, comme je le mentionne dans mon article:[i][b]Euthanasie, le débat est relancé[/b][/i], le serment d’Hippocrate est devenu un simple vœu pieux, dont les valeurs devenues démodées, ne sont plus respectées de nos jours. Le seul leitmotiv des technocrates qui dirigent le secteur médical c’est le profit et la productivité. L’hôpital devient un garage où on « répare » les malades et faute de moyens ou de ressources, on les envoie à la casse. Et puis au suivant!

    Plus les pénuries d’organes s’accentueront, plus les cas comme celui de Gary seront observés. Prétendre qu’il n’a pu promettre qu’il resterait sobre après l’intervention, est à mon sens un beau prétexte qu’à trouvé l’hôpital, pour se justifier, dans ce contexte de pénurie. En outre, à la lecture du commentaire de Julien, je crains que la France ne soit pas si loin d’en arriver à des politiques visant à soulager la société des malades qui lui coûte trop cher, et ce contre leur gré. A en croire les propos de Jacques Attali.
    Rf : [url]http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=27924[/url]

    Cordialement à tous

  8. [img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Bonjour Nicanor,

    Mais c’est atroce, horrible, comment peut-on faire de pareilles choses au nom de l’argent.

    Alors, bientôt nous ne pourrons plus espérer nous soigner, vivre, parce que nous coûtons trop cher à la société, pourtant comme vous le dites nous côtisons.

    Il n’y a pas de mots pour qualifier de tels comportements.
    Et les gens ne disent rien, ils ne se révoltent pas, contre de telles pratiques ???

    Cela devient de plus en plus grave, il serait peut-être temps de réaliser, d’ouvrir les yeux.

    Un vote Super.
    Amicalement.
    ANDREA.

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