J’en témoigne : il était devenu très malaisé de franchir l’engorgement piétonnier d’Oxford Circus. Depuis quelques jours, un passage pour piétons « à la japonaise » permet de traverser cette voie ô combien marchande et achalandée, en diagonale. Et si, au lieu de bétonner davantage Paris, Nicolas Sarközy et Bertrand Delanoë s’attachaient d’urgence à « dépompidouliser » Paris en redonnant priorité aux piétons ?
Sur ce schéma 3D pour lequel des flux de particules symbolisés par des piétons traversent une vue d’Oxford Circus, on voit plus ou moins ce qu’est à présent ce carrefour, l’un des plus fréquentés du cœur de centre de Londres avec celui de Piccadilly. Voici quelques semaines, les travaux ralentissaient encore davantage la masse des piétons s’agglutinant aux abords de ce carrefour. Le franchir obligeait à piétiner depuis Regent ou Oxford streets. Ces deux rues sont à Londres ce que l’axe Chaussée d’Antin-Havre-Caumartin est, avec les grands magasins, à Paris.
Comme le montre la simulation du site Desing Hive, les piétons peuvent désormais traverser ce croisement en diagonale. Autrefois, les gens entrant et sortant du métropolitin se heurtaient à ceux tentant de tourner depuis Regent ou Oxford streets en contournant la masse de ceux qui attendaient que les feux de circulation leur permettent de traverser. Les travaux, visant à élargir les trottoirs en formant un arrondi, on duré des mois et mobilisé des sommes considérables.
Certes, les fonds consentis à l’aménagement de carrefours sont moins importants que ceux destinés à créer des tours. Et surtout, même après l’abolition de la taxe professionnelle, des tours rapportent plus de contributions aux communes, départements, régions, que des carrefours, c’est l’évidence même. Mais l’aménagement des carrefours, tout comme l’interdiction de circulation totale pour les véhicules autres que ceux des riverains, apporte un confort d’utilisation des voies urbaines. Tout Oxford Street, voie bordée par de grands et moins grands magasins, est réservée aux bus, taxis et aux véhicules des riverains.
Le péage invisible (des radars relèvent votre plaque d’immatriculation) expose les propriétaires de véhicules entrant dans Londres aux heures de pointe à payer un congestion pass. L’infraction vous expose à régler la somme de 60 livres sterling (au minimum, davantage en cas de retard). Du coup, les trottoirs sont surchargés de piétons. L’aménagement des carrefours important permet aux piétons soit de les franchir par voie souterraine, soit, par beau temps, de traverser en diagonale, sans avoir à attendre à l’occasion deux fois que les feux passent au vert.