Gouvernance et Transparence : Le Cameroun fête son statut de pays conforme ITIE

« Pays conforme » depuis le 17 octobre 2013 en matière de transparence dans les industries extractives, le Cameroun a célébré dans la capitale Yaoundé, l’atteinte de ce nouveau statut  le 23 mai 2014 en présence de la présidente du Conseil d’administration de l’ITIE, Clare Short…

 

« Pays conforme » depuis le 17 octobre 2013 en matière de transparence dans les industries extractives, le Cameroun a célébré dans la capitale Yaoundé, l’atteinte de ce nouveau statut  le 25 mai 2014 en présence de la présidente du Conseil d’administration de l’ITIE, Clare Short…

De l’aveu du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey  qui était aux côté de l’hôte de marque du Cameroun, pas moins que la PCA de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), Mme Clare Short, «  l’octroi du statut de pays conforme au Cameroun est la reconnaissance au niveau international du respect par notre pays des Règles de l’ITIE, dans un contexte où la réputation du Cameroun a souvent été ternie par certains organismes de notation ou d’enquête ».

En effet,  l’invitation de la  PCA de cet organisme international témoigne de la portée du soulagement des autorités de Yaoundé vis-à-vis du couronnement d’un effort louable. Il y allait en effet de la crédibilité, du rétablissement d’une image écornée, de la visibilité international, à de la mondialisation de curée vers les investisseurs étrangers et surtout aussi des bailleurs de fonds.

Il convient néanmoins de rester prudent car, le fait qu’un pays soit Conforme à l’ITIE ne signifie pas que ses ressources naturelles sont gérées d’une manière entièrement transparente; il donne plutôt l’indication que ce pays dispose d’un processus de base fonctionnel visant à garantir la divulgation des revenus qui sont issus de ses ressources naturelles. L’ITIE est avant tout d’un bénéfice indéniable pour les camerounais. De fait, un membre du Comité de suivi de l’ITIE au Cameroun confesse que : « il faut que l’on cesse de considérer les données et l’argent produit dans les secteurs du pétrole, du gaz ou des mines comme un domaine tabouisé. Le rapport de 2011 donne par exemple à voir que le secteur pétrolier a rapporté plus de 660 millions de FCFA ».

Une affaire de concertation

Lorsque le Cameroun a été désigné « Conforme à l’ITIE » par le Conseil d’administration de l’ITIE réuni à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, le 17 octobre 2013, la satisfaction a peut-être couvert les laborieuses concertations entre les parties prenantes. Le rapport ITIE 2011 produit par le Cameroun et qui lui a valu son ticket de reconnaissance ne s’est élaboré qu’au prix d’un consensus entre divers acteurs venus d’horizons aussi variés que différents. Beaucoup s’en est fallu pour y parvenir, témoigne l’un des représentants de la société civile camerounaise, Duplex Kouenzob qui a coordonné ses efforts avec le Comité de Suivi de l’ITIE au Cameroun et notamment son secrétariat technique pour s’accorder sur les points essentiels tels que la diffusion « d’une information sur l’octroi de licences extractives, sur la participation de l’État, sur les données de production, sur les frais de transit et sur les transferts aux administrations locales » comme s’en félicite le conseil d’administration de l’ITIE.

Un processus permanent

Le statut de Pays Conforme doit désormais être défendu. Président du Comité ITIE au Cameroun, le ministre des FinancesAlamine Ousmane Mey  mieux placé pour le comprendrec’est dans cette occurrence qu’il a exhorté les différentes parties prenantes : «  à persévérer dans leurs efforts pour le respect de la Norme ITIE, afin de préserver et de renforcer le statut de pays conforme et de faire du Cameroun une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers du secteur extractif, en vue de l’émergence à l’horizon 2035 ».

En effet, en tant que pays Conforme à l’ITIE, le Cameroun est tenu de produire chaque année au plus tard le 31 décembre 2014, un rapport ITIE répondant aux Exigences de l’ITIE. Le pays doit en outre être revalidé dans un délai de 3 ans. Cela veut dire que  le 17 octobre 2016, le pays va être à nouveau sous les feux de la rampe et peut  antérieurement à cette date, si le Comité de Suivi le demande.

 

Willy Zogo