Le géant américain, Google, vient encore de franchir un pas énorme dans sa stratégie de conquête. Après s’être intéressé au rachat de plusieurs sites Internet, puis avoir lancé plusieurs projets ambitieux, dont sa désormais tristement célèbre Bibliothèque universelle de demain, Google s’est rendu compte de son absence du marché du matériel.

 

La prise de conscience ne s’est pas faite du jour au lendemain, mais si tous les spécialistes s’accordent à dire que l’avenir de la Toile et d’Internet sera mobile, Google pouvait alors se prévaloir de détenir le premier système d’exploitation, équipant les Smartphones : ANDROID. Avec plus de 50 % des Smartphones, équipés du système de Google – et ce malgré les bugs de la première version, heureusement corrigés aujourd’hui – , Google pouvait s’enorgueillir de supplanter son concurrent direct Apple, dont le système ne couvre que 18 % du marché.

Une réalité ambiguë.

Néanmoins, cela n’empécha pas Apple de devenir l’une des premières valorisations de la Bourse américaine, et Google, comme le reste du monde, comprit que la maitrise du système mais aussi du matériel (les hardware, ou les Smartphones, proprement dit) permettaient un accroissement de la rentabilité, sans aucune mesure avec ce qu’il était possible de faire pour le moteur de recherche américain. Aussi, fut-il décidé, qu’il fallait acquérir le nerf de la guerre dans le combat technologique de ce matériel. Bien sur, ce nerf reste l’argent, mais il prend une autre forme dans la bataille technologique : les brevets. En maitrisant ce secteur, il est alors plus aisé non seulement d’infléchir plus facilement encore, sur la politique commerciale des marques mais aussi et surtout de contenir l’appétit des concurrents.

Un passage à l’acte difficile.

Pourtant, Google a connu un échec avec le lancement de son propre Smartphone, le NEXUS, se rendant compte, à ses dépens, que la notoriété n’était pas  qu’un mot. Puis, en début d’été, lorsque l’achat de la société NORTEL lui est passé sous le nez, revenant à ses concurrents Microsoft et Apple, Google a compris, que pour exister il fallait frapper un grand coup.

Aussi, Google a fièrement annoncé cette semaine avoir fait main basse sur Motorola. On a très vite appris, que l’opération avait couté 12.5 milliards d’euros à la firme américaine (soit 8.5 milliards d’euros) mais ce que Google en retiendra, c’est les 17000 brevets, qu’elle acquiert d’un coup de baguette magique.

Pour rassurer le marché, Google a immédiatement fait savoir, qu’aucune inflexion sur sa politique de la version Open Source (libres de droit) du système ANDROID n’interviendrait. On a néanmoins du mal à croire, qu’un tel investissement ne profite pas à une marque, désormais sous le giron de Google, à savoir Motorola.