Depuis l’annonce de la naissance de la petite Giulia Sarkozy, la France semble coupée en deux. D’un côté ceux qui regrettent que, pour une fois, le Président se montre si discret, de l’autre ceux qui jurent leurs grands dieux qu’ils ne veulent rien savoir. Evènement public ou aventure personnelle ? Il est vrai que lorsque l’on est Président de la République, les deux domaines coïncident parfois de près.

 Evidemment, on a pu souvent reprocher à Nicolas Sarkozy de faire étalage de sa vie privée. Son divorce, son remariage, ses vacances… ont, depuis qu’il est à l’Elysée, envahi la presse écrite et télévisuelle, pas toujours en sa faveur d’ailleurs. Jusqu’à l’affaire DSK, je faisais partie des personnes qui pensent que la sphère privée de nos dirigeants ne nous concerne pas. Puis, j’ai découvert que leurs écarts ou leurs débordements finalement en disaient plus long sur leur personnalité que les discours stéréotypés et encadrés de leurs équipes de com. Concernant Monsieur Strauss-Kahn, pouvons nous légitimement faire confiance à un homme dont les dérapages sexuels et les abus de pouvoirs apparaissent comme pathologiques ? Concernant Monsieur Sarkozy, devons-nous suivre aveuglement ses appels à faire des efforts lorsque lui-même est au centre de nombreuses polémiques n’hésitant pas, en sourdine, à faire profiter ses amis de largesses indécentes ? Je ne le crois pas. La valeur d’un homme réside bien souvent plus dans ses actes que dans ses paroles.  Mais à l’occasion d’une naissance, quels traits de caractère majeurs et importants pour la vie politique risquons-nous de découvrir ? Quels comportements, quelles failles, l’arrivée d’un bébé peut-elle nous apprendre ? A mon avis pas grand-chose. Interrogé rapidement, lors de ses derniers déplacements, Monsieur Sarkozy a volontairement fait preuve de beaucoup de discrétion afin d’éviter la polémique. Il a quand même reconnu qu’il était très heureux et nous a assuré que la petite était belle et en bonne santé. Quoi de plus banal qu’un père admiratif et comblé par la naissance d’un enfant ? Quoi de plus universel que cette émotion, prélude d’une grande aventure humaine ?  Alors, parce que l’arrivée d’un enfant est souvent, un grand moment de joie, moi, j’aimerai bien la voir votre petite Monsieur le Président. Les bonnes nouvelles sont en effet assez rares en ce moment et un petit carnet rose, ferait le plus grand bien à notre moral. Mais ne vous y trompez pas, une fois les pages de Paris Match ou de Voici refermées, je retrouverai immédiatement mon esprit critique.