De son vrai nom Teizokurei Daydream, ce manga de Saki Okuse illustré par Sankichi Meguro (Mai-HiME Destiny) a été publié de 2000 à 2007. Il contient 10 volumes. Peu connu chez nous, il est pourtant très prometteur. En effet, Daydream met en scène Misaki Saiki, jeune fille albinos au passé très trouble et plein de chagrin. Depuis toujours, cette jeune fille peut voir le monde des esprits. Cette capacité lui permet de travailler comme consultante auprès d’une division secrète de Tokyo qui s’occupe des phénomènes surnaturels. Mais cet emploi ne lui permet pas de gagner assez d’argent pour vivre : Misaki est également employée comme dominatrice dans un club SM où elle est très demandée.

 

Un manga adulte mais pas racoleur

 

L’action se situe dans le Japon moderne, et, à la manière de Rumiko Takahashi, dépeint la société japonaise contemporaine avec ses contradictions et ses travers. C’est l’un des rares mangas à traiter des travers sexuels, des fantasmes violents que les Japonais souhaitent assouvir dans une société où le poids des traditions est encore énorme. Ainsi, Misaki est très demandée comme dominatrice et n’hésite pas à humilier tous les hommes, dans son travail ou non. Autre caractéristique purement japonaise : Misaki, en plus d’être albinos, est totalement dépourvue de poils pubiens malgré son corps de femme. Elle est donc, pour les hommes, une sorte de petite fille coquine, de femme-enfant qui les met en émoi c’est pourquoi elle est très populaire dans son club. De plus, elle est encore vierge !

 

Mais la jeune fille pas farouche pour un sou ne se laisse pas faire. D’ailleurs, les hommes qu’elles croisent sont de véritables pervers qui n’hésitent pas à faire du mal à leur partenaire. Pourtant, on ne voit rien ! Misaki est écoeurée de tout cela, mais ne peut pas trouver un autre emploi.

 

En tant que médium, elle est très compétente. Il ne faut pas se laisser abuser par sa tenue (string, bustier et porte jarretelle avec un beau fouet dans une main) car cette dernière semble possédée par un esprit puissant qui lui permet de tenir tête non seulement aux hommes armés mais aussi aux démons. Des fantômes, il y en a plein. Des esprits tourmentés que la mort rend encore plus violents et qui viennent se venger en attendant de trouver le repos. Ce mélange de surnaturel et de déviations sexuelles est assez détonnant. Les personnages principaux sont tout à fait dans l’esprit des mangas: Misaki est secondée par Soichiro Kadotake, jeune homme maladroit qui a peur des esprits mais qui n’est pas insensible au charme de Misaki et a ses tenues très courtes (qui en dévoilent parfois trop pour un jeune homme) sans parler d’Ai Kunugi, lycéenne qui a découvert depuis peu qu’elle pouvait voir le monde des morts et qui a pris Misaki comme modèle. Ces trois personnages se retrouvent très souvent à enquêter et forment un trio plein d’humour mal la gravité des situations.

 

Une adaptation à la fois proche et éloignée du manga

 

4 OAV ont été tirés du manga original: si les deux premières histoires suivent de près certains tomes du manga, les deux dernières, qui ne forment qu’une seule et même enquête, sont totalement originales et n’apparaissent pas dans le manga. Les fans peuvent donc se jeter sur cette adaptation qui leur réservera bien des surprises. Ceux qui ne connaissent pas la série pourront aussi la découvrir de cette manière, car les 4 OAV sont très agréables à regarder, même si elles ciblent un public adulte. Attention toutefois car il n’y a pas de version française : c’est uniquement du Japonais sous-titré français. Une sorte d’ovni de l’animé qui fait du bien au genre surnaturel tout en inspectant les dérives un peu sombres du Japon moderne.