Gemonsen, le pays où le mensonge n’existe pas / Episode 3

Résumé des épisodes précédents 

Gemonsen,  un pays où le mensonge n’existait pas. Dans ce pays idyllique, tout le monde était reconnu à sa juste valeur car personne  ne trichait sur ses véritables capacités, sa véritable identité. Les situations devenaient jamais houleuses à Gemonsen car la vérité éclatait avant même que les rouages de la machine humaine ne s’envenimaient. En même temps, la modération et la retenue n’étant pas de ce monde, il fallait une police inhumaine pour garantir la sécurité de tout à chacun. Autre problème, les habitants des  pays qui entouraient Gemonsen, avaient en eux le vice du mensonge. Et Gemonsen devait se protéger de ces esprits différents et protéger en même temps les pays voisin de ses propres habitants.  Pour se couper du monde et de ses perversités, Gemonsen vivait sous une sorte de cloche géante et transparente.

Cette machination n'était pas le fruit d'un écart Divin, mais bien d'un homme ou plutôt de générations d'hommes : les Gan Tso. Dix générations plus tôt, Maître Gan Tso avait réussi, à polluer les nappes phréatiques du pays de manière à endormir la cellule du cerveau à l'origine du mensonge. Il devint ainsi facile pour lui de les manipuler et de créer un empire, l'homme franc étant une proie facile et sans  défense pour l'homme menteur.

Jin Gan Tso était en train de lire un document, qui à voir sa mine atterrée, devait contenir de bien mauvaises nouvelles.


Il relit une huitième fois la feuille qu’il venait de recevoir par email provenant de ROB1088, un des robots policiers qui avait réussi à infiltrer la bande à l’origine de ses maux de tête.

« Les intentions de passer de l’autre côté du mur sont de plus en plus fréquentes. Une centaine de policiers répartis dans tous le pays l’ont confirmé. Le message est relayé par des meetings organisés par de jeunes adultes de 16 ans et par internet. D’après nos recherches, ce courant d’idées est né il y a 6 mois. C’est de là que date la première conversation enregistrée sur le sujet. Un site internet a été créé en même temps. Depuis hier, nous connaissons le nom du leader de cette nouvelle vague idéologique : « Chris99». Le site internet porte le même nom. Le leader et le webmaster ne font donc qu’un. Son discours consiste à dire que, les habitants du pays où le mensonge n’existe pas sont peut-être heureux, mais qu’ils vivent dans une prison dorée. Et à ceux qui rétorquent qu’eux au moins ne craignent pas le soleil, qu’ils ne sont pas obligé de vivre enrubannés des pieds à la tête, il affirme que l’habit des pays voisins est avant tout une façon de rendre hommage à Dieu. Que soleil ou pas, ils le porteraient. Sur son site internet, on enregistre déjà 100000 personnes acquis à sa cause. Fin du message. » 

Jin Gan Tso se leva, fit quelques pas dans le couloir froid, immense, éclairé d’une puissante lumière artificielle, seule source de luminosité dans le palais englouti. Ses cris de fureur raisonnèrent jusqu’à faire trembler les tableaux géants de ses ancêtres qui se succédaient à l’infini dans le corridor. Il pensait tout haut. 

          Il ne peut pas y avoir deux dictateurs dans le pays où le mensonge n’existe pas. Il n’y en a qu’un seul. 

L’androïde se lève.

          Bien-sûr qu’il n’y en a qu’un, Maître. Et c’est toi!

          Oui, c’est moi! Ce « Chris99 » a une ambition. Une ambition politique. Il a des idées derrière la tête. Il ne dit pas tout. Il ment. Il ment et il n’y a que deux possibilités pour cela : soit, il vit sans eau, ce qui est impossible, soit…

          Soit… ?

          Soit il vient d’un autre pays. C’est sûr. Il a réussi à passer la frontière. 

Jin Gan Tso se coucha, mais les prouesses sexuelles de ROB1000, ne parvinrent pas à le détendre suffisamment pour l’endormir. De mémoire de Gan Tso, on n’avait jamais réussi à pénétrer dans le pays de Gemonsen et ça, ça le taraudait.  

Dans l’étage du dessous, son fils unique, était en train de fumer une cigarette, après des ébats non moins sulfureux que ceux de son père. Sa compagne androïde du moment, choisie comme les autres, sur le trombinoscope de l’ordinateur central, était insatiable en la matière. Et comme, il n’avait pas grand choses à faire de ses journées au grand dam de son père qui aurait voulu qu’il passe plus de temps avec lui pour apprendre le métier de dictateur, il occupait majoritairement ses journées à des parties d’échec, car les androïdes qu’il choisissait étaient expertes en échec, entrecoupées de parties de… jambes en l’air. Il se leva nonchalamment en s’étirant, ce qui était d’autant plus surprenant qu’il n’y avait jamais matière à fatigue (excepté ses activités charnelles).

          Où vas-tu, se risquait l’androïde ?

          Je vais faire un tour dehors…

          Dehors, mais tu n’as pas…

          Ta gueule ou je te débranche!

          …Je viens avec toi ?

          Certainement pas ! 

L’androïde se tut et Min Gan Tso se retira (au sens « propre » comme au sens figuré). ROB11020 attendit une dizaine de minutes pour être sûr qu’il ne rebrousserait pas chemin. Elle allait pouvoir profiter des instants de solitude qu’elle attendait depuis si longtemps. Elle savait qu’aller à l’air libre, le palais des Gan Tso se situant à mille mètres sous la couche terrestre, ne se faisait pas en cinq minutes. Elle se saisit d’une des goutes de sperme encore chaud qui coulaient le long de sa cuisse, et s’approcha du détecteur de génomes.

 

 

Fin de l'épisode 3

11 réflexions sur « Gemonsen, le pays où le mensonge n’existe pas / Episode 3 »

  1. [i][b]A quand le prochain épisode ? Celui-ci était très intéressant ! L’histoire me plait beaucoup ![/b][/i]

  2. Merci Dominique. Il est prêt, mais il faut pas que j’aille trop vite à éditer. Sinon, il va y avoir trop de temps entre les épisodes. J’ai besoin des vacances pour faire la suite. Cette nuit, j’ai trouvé la chute! 🙂

  3. Bravo Yves,

    au premier épisode je me suis dit, « ou la, il a choisi une histoire peut être un peu dure à tenir à long terme, vu l’imagination que nécessite ce genre de roman, c’est difficile de rester cohérent…mais bravo, ça se tient, et ça nous tient.
    Au plaisir de lire la suite!

  4. [img]ww1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Bonsoir Yves,

    Oh! Oh! Comment j’ai pu louper cela.

    J’ai commencé à lire et je me suis arrêtée car je veux conserver le suspens.
    Je vais donc reprendre à partir du premier épisode et vous suivre dans ce roman.

    Décidément le site C4N, fourmille d’écrivain.

    Avez-vous lu le feuilleton de JPLT OO7, sur Adam ?? J’ai beaucoup aimé, cela s’appelait « Comme un lundi » voici le lien du premier épisode :

    http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=22834

    En voulant vous insérer ce lien, je me suis aperçue que JPLT 007, avait écrit un nouveau feuilleton, il faut que je le lise, aussi. Cela va me faire énormément de lecture, j’espère en avoir le temps.

    Un vote Super.
    Amicalement.
    ANDREA.

  5. Par contre, une petite question?
    gemonsen, donc mensonge en « verlan »…ça se prononce comment? A l’asiatique?

  6. Bravo LuLu. Vous êtes la première à avoir trouvé la clé du nom du roman. Je vous enverrai donc, quand le roman sera fini (cet été j’espère), le fichier PDF complet (plus facile à lire).J’attends votre adresse email que vous m’enverrez en MP.
    Pour la prononciation : Guémon(e)tsen.
    Attention, la suite cet PM.
    8)

  7. YOUPI!!!
    J’ai gagné!!
    Touchée de la récompense que vous m’offrez! Merci Yves.
    Guémontsen, oui c’est mieux que Jémonsan…hahaha

    @+

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