la plaie du Proche-Orient.

Que ce soit les Israéliens, ou les Égyptiens la bande de Gaza est une plaie, cette partie entre terre et mer sous la domination du Hamas ou vivent 1,5 millions de Palestiniens dont un tièrs dans des camps de réfugiés et plus de 400.000 gazaouis à Gaza ville même, est à vomir pour ces deux pays.

Les Égyptiens qui ont eu par le passé des problèmes avec les Palestiniens ont tout fait pour les ignorer. Au début du conflit Israzélo-arabe de 1948 la population de Gaza était d’environ 60.000 à 80.000 personnes et à la fin du conflit 200.000 réfugiés y sont arrivés, par ce qu’ils ne pouvaient aller ailleurs, dans ce qui allait devenir la bande de Gaza dont le pourtour correspondait grosso-modo au district de Gaza. La forme définitive de Gaza fût le résultat des positions respectives des forces Égyptiennes et Israéliennes à la fin du conflit. Les réfugiés évacués des villes et villages Palestiniens depuis Jaffa ont été logés pendant les années suivantes dans huit camps dont beaucoup étaient d’anciennes bases militaires Britanniques. En 2000, dernière année du processus d’Oslo le nombre de réfugiés et de leurs descendants avait dépassé 400.000, infos Palestine. La bande de Gaza fût donc occupée mais non annexée par l’Égypte à la différence de la Cisjordanie occupée par la Transjordanie en 1949 et annexée en 1950. L’administration de ce morceau de territoire est faite par l’armée Égyptienne, et la citoyenneté Égyptienne n’a pas été proposée aux habitants de Gaza et aux réfugiés. Pour l’Égypte cette bande de Gaza, «c’est un peu comme pour nos pauvres banlieues ou vont ceux que nous ne voulons accepter», ou les investissements pour les infrastructures ont été dérisoires de 1948 à 1967.

Une population livrée à elle-même sans cesse sous domination étrangère.

Dans la crise du Canal de suez en 1956 quand Israël intervient en opération Anglo-française contre l’Égypte l’armée Israélienne prend le contrôle de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï. Les superpuissances de l’époque, États-Unis et Union soviétique, conduisent au retour d’Israël derrière ses frontières de 1949, et au retour de l’administration Égyptienne sur Gaza.

Dès le début de la guerre des six jours, les forces Israéliennes envahissent à nouveau Gaza et y installent une administration militaire qui durera de 1967 à l’avènement de l’Autorité palestinienne en 1994, puis au démantèlement de l’intégralité des blocs de colonies Israéliennes en 2005, Wikipédia.

Ce rappel historique montre bien que ces Palestiniens de Gaza ont toujours été dominés et n’ont jamais eu la liberté de se gérer. Pour les puissances occupantes pas la moindre considération, elles ont toujours recherché à les ignorer, et cela, d’autant plus qu’ils sont passés sous la gouvernance du Hamas depuis juin 2007 depuis la rupture inévitable entre les Palestiniens de Cisjordanie du Fatha, mouvement de Mahmoud Abbas en Cisjordanie, ils sont déclarés mouvement terroriste par Israël et le monde occidental.

Comment peut-on ne pas considérer que ces Palestiniens de Gaza ne se tournent pas vers l’Iran qui les prend en considération en les approvisionnant en armes et biens de toutes sortes ?

Du coté Égyptien les Frères Musulmans organisation panaislamiste fondée en 1948 en Égypte a pour objectif l’instauration d’un régime Islamique contre l’influence occidentale et l’instauration de la charia appliquant les préceptes les plus orthodoxes de la religion. Cette organisation a pour but la prise du pouvoir en Égypte qui doit se protéger aussi du Hamas, soutenu par l’Iran, afin de conserver une gouvernance occidentale soutenue par Hosni Moubarak. Jusqu’à maintenant, «la démocratie Égyptienne» incarnée par Hosni Moubarak fonctionne plutôt bien. Pour éviter une pénétration Palestinienne en terre Égyptienne, ce qui compromettrait le fragile équilibre du pays, le poste de Rafah, frontière avec la bande de Gaza est fermé. Aucun échange Égyptien Palestinien ne peut donc s’effectuer ce qui accentue le blocus et arrange les Israéliens.

Afin d’accentuer l’isolement Palestinien, les Égyptiens ont implantés des murs dans le sol pour empêcher la pénétration en Égypte des tunnels de ravitaillement en armes et autres produits nécessaires à la vie dans Gaza soumise, coté Israélien, à un blocus féroce par terre et mer ne permettant qu’une survie des Palestiniens conduisant de ce fait au creusement de tunnels, seuls liens vers l’extérieur. Situation d’autant plus aggravée depuis la guerre plomb durci puisqu’elle induit un véritable marché noir orchestré par le Hamas propriétaires des tunnels.

Coté Israélien c’est la guerre ouverte avec le Hamas par suite des tirs de roquettes qassam de fabrication artisanale sur les colonisations juives des territoires de Cisjordanie qui conduiront à la guerre plomb durci en décembre 2008 et, aussi, à cause du soldat Guilad Shalit de nationalité Française et Israélienne prisonnier depuis le 25 juin 2006, font que ce blocus, tant humanitaire que militaire sur les armes, rend la vie de ces pauvres Palestiniens à la limite de la précarité absolue, voir Les chemises noircies de Gaza. Pour rompre ce blocus une flottille humanitaire dite de la liberté organisée par les ONG dont l’Association Française du Comité de Bienfaisance de Secours aux Palestiniens, CBSP a été crée. Chargée de 10.000 tonnes de matériel médical, de ciment et d’autres fournitures, on sait ce qu’il en est advenu. L’arraisonnement dans les eaux internationales par les forces Israéliennes du navire amiral le Mavi Marmara battant pavillon Turc a conduit à des morts et la confiscation de la cargaison des six bateaux par l’armée Israélienne, voir La flottille de la liberté. D’après RIANOVOSTI , l’ONU, s’est engagé à livrer la cargaison à Gaza à titre exceptionel à la suite de l’accord obtenu avec Israël et les propriétaires du fret humanitaire. 

Le blocus de Gaza quelques chiffres,

Insécurité alimentaire.

C’est la proportion des habitants de Gaza, soit 1,1 million de personnes, qui, selon l’organisation Israélienne de défense des droits de l’homme B’tselem, souffrent d’insécurité alimentaire, contre 56 % il y a un an.

39 %

Taux de chômage 39 % ou 41 %, selon les sources, des Gazaouis sont sans emploi, soit le double du chômage de Cisjordanie. Plus de 70 % d’entre eux vivent dans un état de pauvreté avec un revenu mensuel de 250 dollars (209 euros) pour une famille de neuf personnes.

90 %

Coupures d’électricité représente le pourcentage de résidents de Gaza qui connaissent des coupures d’électricité d’une durée de 4 à 8 heures par jour. Plus de 10 000 Palestiniens vivant dans le nord de la bande de Gaza n’ont pas accès à l’eau courante. A la fin de 2009, 93 % des puits de Gaza étaient considérés comme pollués.

2 662 Camions autorisés

2 662 camions transportant des marchandises sont entrés à Gaza en mai 2009, contre 11 392 camions en avril 2007. Ces restrictions ne permettent pas d’envisager la reconstruction des 3 450 habitations détruites et des 2 879 maisons endommagées au cours de la guerre plomb durci de l’hiver 2008 et janvier 2009.

Une liste évolutive de produits interdits,

Les témoignages de commerçants Palestiniens ou de membres d’ONG permettent d’établir une liste des produits qu’Israël refuse de laisser entrer à Gaza. En voici quelques-uns. – Sauge, cardamome, cumin, coriandre, gingembre. – Confiture, confiserie (halva, bonbons, biscuits), chocolat. – Fruits secs : graines et noix, noix de cajou, chips, viande fraîche. – Plâtre, goudron, bois de construction, ciment, fer.

Conteneurs en plastique, verre ou métal, tunnels d’irrigation, matériel de serre, radiateurs, pièces détachées de tracteurs, rasoirs, machines à coudre. – Tissu pour vêtements. – Cannes à pêche, filets, bouées, jouets, instruments de musique. – Feuilles de papier A4, carnets, journaux. 

Chevaux, ânes, chèvres, bétail, poulets, Le Monde.fr.

Vous voulez Gaza et bien prenez-la,

Cette conclusion est celle d’un article de Aluf Benn, dans le quotidien Haaretz, s’adressant à la communauté internationale. Ce n’était qu’une demi-plaisanterie, les Israéliens sont lassés des problèmes de sécurité engendrés par cette bande de terre frontalière de l’Égypte, qu’ils considèrent comme un foyer de terrorisme. En 1992, le premier ministre Israélien, Itzhak Rabin, rêvait déjà de voir Gaza «sombrer dans la mer».

Pour le premier ministre Benyanim Netanyaou Gaza ne deviendra pas un «port Iranien». Or, comment réduire le blocus de Gaza en filtrant l’approvisionnement des armes ? L’exemple de la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban, la Finul, qui n’a pas empêché le réarmement du Hezbollah, n’inspire pas confiance à Israël. C’est pour cette raison que l’État juif, sous la pression internationale, continuera d’alléger le blocus de Gaza sans y renoncer. Le Dr Ahmed Youssef, conseiller politique d’Ismaïl Haniyeh, premier ministre du gouvernement du Hamas, le constatait il y a quelque temps,

«Israël continuera son blocus tant que le Hamas sera seul au pouvoir à Gaza».

Or, dès le lendemain de la guerre de 1967, Israël avait mis en place une administration militaire, voire ci dessus, qui restera jusqu’à la création de l’autorité Palestinienne en 1994. Son objectif était clair, affaiblir Gaza démocratiquement par des déportations dans le Sinaï et par un blocus économique qui conduira à la fermeture du port. Donc l’argumentation d’Israël de continuer le blocus tant que le Hamas sera seul au pouvoir ne tient pas. 

Sara Roy, chercheuse au Centre des études sur le Proche-Orient de l’université Harvard et spécialiste reconnue de Gaza, explique dans ses publications que

«le déclin, la destruction de l’économie et de la société de Gaza ont été délibérés, le résultat d’une politique d’État, consciemment planifiée et mise en œuvre. Si Israël en porte la responsabilité principale, ajoute-t-elle, les États-Unis et l’Union européenne, parmi d’autres, sont également coupables, par leur silence, ainsi que l’Autorité palestinienne» Le Monde.fr.

Le blocus et les destructions causées par la seconde Intifada sont intervenus «sur une fondation déjà minée par trente-huit ans d’une politique Israélienne délibérée d’expropriation, d’intégration et de dé-institutionnalisation, qui avait depuis longtemps dépouillé la Palestine de son potentiel de développement, en s’assurant qu’une structure économique (et donc politique) viable ne pouvait émerger», ajoute Sara Roy.

Cette politique montre son échec, le Hamas est toujours en place, les gazaouis construisent des tunnels pour leurs approvisionnements malgré la coopération sécuritaire Egypto-israélienne, et le soldat Guilad Shalit est toujours prisonnier. Israël a cru longtemps une révolte des gazaouis contre le Hamas qui ne vient pas malgré les difficultés de vie et de paiement des salaires des fonctionnaires, l’instauration de nouvelles taxes impopulaires, ainsi que les raids organisés par les forces de l’ordre pour vider les coffres de banques contrôlées par l’Autorité palestinienne, sont autant de signes qui attestent une crise de trésorerie, accentuée par le Hamas pour percevoir les fonds accordés par l’Iran. Ce n’est donc pas gagné non plus pour le Hamas.

 

Les tunnels le poumon de Gaza et le majeur levé en signe de doigt d’honneur au blocus.

 

Les tunnels entre Gaza et l’Égypte sont un des seuls canaux d’approvisionnement pour les Palestiniens. SUHAIB SALEM/REUTERS

 

Sous la pression des États-Unis et d’Israël, après des années d’hésitations, le président Hosni Moubarak semblait prêt à sévir. Les centaines de tunnels de Rafah, par lesquels transitent les milliers de produits prohibés par Israël, allaient-ils fermer ? Jamais, répondaient les tunneliers, persuadés que leur sens de la débrouille l’emporterait toujours. Ils ramollissent le mur en perçant des trous dedans, et puis, ils l’attaque au chalumeau, cinq ou six patrons de tunnels appliquent cette méthode explique Saïd le contrebandier. Dans sa famille, comme dans la plupart des clans de Rafah, la contrebande est une seconde nature. A la fin des années 1980, c’est en cisaillant les barbelés, à la barbe des patrouilles Israéliennes, qu’il se fournissait en munitions et en kalachnikovs, des produits rarissimes à l’époque. Après l’arrivée de l’Autorité palestinienne, en 1994, il ouvre son premier tunnel, «un boyau de 60 cm sur 60 cm», tout juste bon à faire passer des caisses de pistolets et de TNT. En dépit des raids Israéliens pour détruire les tunnels ou passent les armes, Saïd possède trois tunnels dont un suffisamment grand pour marcher dedans dans lequel il importe des réfrigérateurs, et des voitures en pièces détachées à la barbe des Égyptiens. A chaque mal son médicament dit-il dans un sourire roublard.

A quelques kilomètres plus loin, Abou Ahmed s’enquiert par téléphone de l’arrivée d’une cargaison de planches de contreplaqué. Son tunnel, creusé à 2 mètres sous terre, avec une rampe d’accès en pente douce, est spécialisé dans l’import des matériaux de construction qu’Israël bannit de Gaza, de peur qu’il n’atterrisse dans les mains du Hamas, fer, aluminium, céramique ou bois. Le mur Égyptien n’est pas encore arrivé jusqu’à lui, mais cette perspective ne l’inquiète pas, on fera comme tout le monde, on percera au travers, et je me suis déjà procuré un produit chimique qui fera fondre le blindage.

Des rumeurs indiquent que les Égyptiens envisagent la création d’une douve de plusieurs kilomètres de long qui pourraient inonder les tunnels. Ce serait dangereux mais pas au point d’arrêter le trafic, dit Abou Ahmed. Pour acheminer l’eau depuis la mer, les Egyptiens auront besoin de canalisations. «On fait confiance à nos partenaires, de l’autre côté, pour s’en occuper».

Cela montre une fois de plus que la contrainte par la force d’un peuple ne conduit à rien d’autre que la misère, mais l’esprit de vie prend toujours le pas sur la bêtise des hommes. Certaines nuits 200 tonnes de ciment peuvent être déversées dans un tunnel sans éveiller la moindre alerte.

Historiquement, ces souterrains étaient utilisés par les terroristes Palestiniens comme cachette et lieu de passage de combattants, d’armes, d’outils, de messages secrets, de documents et de biens. Chaque boyau est ainsi construit dans un but précis. Par exemple, pour le passage de personnes, les tunnels sont équipés d’éclairage, de réservoirs d’oxygène et de petits chariots électriques. Pour le transport de carburant, il s’agit de tunnels profonds, où de grands chariots peuvent accueillir d’importantes charges de gaz, de pétrole et autres cuves de carburant.

La plupart des Palestiniens embauchés pour la construction des tunnels ont entre 15 et 29 ans. Des jeunes hommes qui ont dû arrêter tôt les études, souvent pour aider leurs familles. Il faut une à trois personnes pour construire un tunnel entier.

Les propriétaires restent un mystère. Le Financial Times rapportait ainsi que certains d’entre eux avaient constitué de grandes fortunes. A Gaza, les gens racontent que ces nantis possèdent des villas à Rafah et des voitures dernier cri.

Certains dénoncent le fait que le gouvernement du Hamas légitime ce système en offrant aux propriétaires des tunnels des droits de prélever des taxes. Mais le mouvement, lui, réfute et se dit neutre par rapport à ces propriétaires. Selon le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, le Mouvement de résistance islamique connaît l’identité des propriétaires des tunnels. Mais impossible de dire pour autant que les tunnels sont aux mains de certaines familles, ajoute-t-il : «Ils appartiennent à des individus et à des hommes d’affaires». Côté rémunération, les employés du tunnel font état d’un maigre salaire quotidien, insuffisant, d’autant plus que leur travail difficile comporte des risques de mort. Beaucoup ont déjà vu des collègues périr en travaillant.

Comme on le voit, la misère de certains fait la richesse des autres, nous avions le même comportement pendant l’occupation Allemande de la seconde guerre. Ainsi va la bande de Gaza ou le blocus est somme toute une bonne chose même s’il rend l’existence difficile des gazaouis mais qui semblent ne rien manquer les supermarchés seraient bien garnis, et la question à quoi finalement sert-il ?