Mme Lepage, Député Européenne écologiste s’en prend de façon virulente à la désinformation sur la recherche et l’exploitation du gaz de schiste.
Elle vient de publier une Tribune dans "Le Monde" qui n’est pas piquée des hannetons !
Sous le titre: "Gaz de schiste, assez de lobbyisme ! La désinformation doit enfin cesser", elle balance quelques bonnes vérités qui font plaisir à lire !
D’abord, Claude Allègre (encore lui !)…en prend pour son grade:
"Les tombereaux d’injures qu’il déverse ne font que caricaturer une argumentation absurde".
Elle démonte ensuite l’argumentation selon laquelle l’exploitation du gaz de schiste ramènerait la croissance. Pour la Députée Européenne, il ne faut pas s’attendre à une exploitation avant 2020, ce qui n’est d’aucun secours pour la situation actuelle…
D’autre part, les contraintes actuelles ne donnent aucune garantie sur le fait que ce gaz extrait le serait à un prix compétitif.
Mme Lepage cite d’ailleurs le patron d’Exxon (société américaine) qui reconnaissait lui-même, en juin dernier, manger sa chemise au prix auquel est vendu le BTU (British Termal Unit -BTU unité d’énergie anglo-saxonne), soit 2 dollars (1,57 euro), alors que le prix de revient actuel aux États-Unis est de l’ordre de 7 dollars.
Elle cite également, elle aurait même pu en dire plus sur le sujet, l’obligation à venir de récupérer le méthane qui s’échappe des puits d’extraction, puis des citernes de transports puis sur les lieux de distribution…. Émanation de méthane que les chantres français du gaz de schiste passent systématiquement sous silence !
Comme on en connait absolument pas les réserves de gaz de schiste qui se trouveraient dans notre sous-sol, Mme Lepage s’insurge à juste titre sur les "évaluations" de ce que rapporterait cette exploitation comme sur le nombre d’empois qu’elle générerait. Pour elle ces emplois annoncés sont tout simplement virtuels et sans fondement.
"Pourquoi", s’interroge-t-elle, "au niveau européen, cette pression démente des lobbys pour interdire au Parlement européen de légiférer et mettre en place une législation qui impose l’étude d’impact par ailleurs déjà imposée par le droit communautaire ?"
Pour elle l’âge d’or du gaz de schiste aux Etats-Unis touche à sa fin. Outre le changement de législation (à propos de la récupération du méthane), le caractère dramatique des dommages causés aux milieux et aux hommes apparaît de plus en plus évident.
Cependant, Mme Lepage n’insulte pas l’avenir: "En admettant qu’une autre technologie que la fracturation hydraulique soit possible, que cette technologie fasse l’économie de l’eau et ne pollue pas, l’intérêt de la France est évidemment d’attendre, dans la mesure où, si nous avons du gaz, il sera encore là plus tard, et avec une valeur croissante." Elle a parfaitement raison.
Et elle insiste. Si une technologie propre est possible, alors il ne faut surtout pas accorder des droits qui n’auront que plus de valeur ultérieurement. Si on ne trouve pas cette technologie propre, alors il est parfaitement déraisonnable de sacrifier les milieux et la richesse agricole et paysagère, de mettre en péril la santé des personnes vivant au voisinage des puits, de créer une irréversibilité pour une exploitation temporaire d’huile de schiste dont les inconvénients et les coûts économiques l’emporteront sur les avantages.
En conclusion de sa Tribune, elle exhorte les pro gaz de schiste: "Arrêtez la désinformation et reconnaissez quelles sont vos motivations réelles qui n’ont rien à voir avec le bien-être et l’intérêt économique des Français. Et, si le gaz de schiste présente un enjeu stratégique pour la France, alors, la recherche et le recensement public des réserves ne peuvent se faire que par l’État".
Difficile de ne pas être d’accord avec les propos de la Présidente de CAP 21.
Pour une fois qu’elle dit quelques chose de bien sans penser a sa poche