« Oups, m’enfin ! » trop tard, la gaffe est faite. Les hommes politiques feraient bien de tourner leur langue dans leur bouche avant de lancer des énormités comme François Bayrou sur les ondes de France Inter.

Devant des journalistes médusés, n’a-t-il pas raconté qu’on lui avait proposé des valises de billets et qu’il avait vertement éconduit l’indélicat. «  Un scoop ! » se disent les Cohen et Legrand qui lui tombent dessus à bras raccourcis. Ils commencent à cuisiner l’imprudent qui en avait dit trop ou pas assez. « Qui ? Quand ? Comment ? On veut savoir ! » Evidemment, on n’en saura pas plus, les réponses suivantes sont évasives. Pourquoi n’a-t-il pas dénoncé les personnes qui lui ont fait de telles propositions ? Il nous a fait croire que cela aurait pu «créer des incidents internationaux de première dimension». Ouh là, on ne plaisante plus. Pourquoi a-t-il gardé ça pour lui si longtemps ? Bravo, monsieur Bayrou n’est pas « une donneuse » comme on dit dans le milieu, mais reconnaissez qu’il est troublant de dénoncer des pratiques qu’il qualifie de « honteuses » et de ne rien faire pour agir contre elles quand on en a l’occasion. Dans son empressement à se présenter comme le chevalier blanc de la politique, il a peut-être dégainé trop vite. Il dénonce une pratique très ancienne qui dure depuis des décennies, remontant à Mitterrand et à Chirac dont il fut ministre de l’éducation nationale. Que ne s’est-il manifesté plus tôt ? Cet argent que l’on vole aux Africains dans la misère pour financer nos campagnes électorales, depuis quand est-il au courant ? Monsieur Bayrou, votre honnêteté ne fait de doute pour personne, mais je ne suis pas d’accord avec vous quand vous semblez prétendre que les affaires mises au jour dernièrement n’ont jamais été si nombreuses dans notre pays. Peut-être étaient-elles plus facilement étouffées avant. {youtube}5hAZfeYCnR4{/youtube}