La démocratie est connue  comme étant le système politique dans lequel le peuple exerce sans réserve aucune sa souveraineté. Le « peuple » quant lui, est défini par le dictionnaire Larousse comme « l’Ensemble des Hommes formant une communauté nationale ou culturelle ». Une interprétation littéraire qui n’a rien à voir avec le sens que donnent les politiciens africains à l’expression « peuple ». Pour un bon dirigeant africain, le peuple est l’ensemble des hommes soutenant son action politique ;  et les autres, n’étant que des ennemis de la république à la solde de certaines puissances .En Afrique, lorsque vous solliciter une autorisation de manifester pour soutenir le prince, on vous l’octroie très rapidement. Et cette fois, les medias publics parlent de votre manifestation comme étant une manifestation patriotique du peuple vis-à-vis de l’homme indispensable pour le pays.  Du côté de l’opposition, toute manifestation est très vite taxé de mouvement des ennemis de la nation visant à déstabiliser les institutions républicaines.

C’est depuis plus d’une semaine que 23 candidats battent campagne en prélude aux élections présidentielles qui auront lieu au Cameroun le dimanche 09 octobre prochain. Chacun, en fonction de ses moyens, se battant au quotidien,  pour séduire l’électorat camerounais. L’on sait aussi que cette période de campagne électorale est souvent celle de toutes sortes de slogans. Et parlant des slogans, l’actuel président de la république du Cameroun et candidat à sa propre succession a comme à son habitude choisi une fois encore un slogan très porteur. En effet, les militants du RDPC ont dressé à différents  carrefours du pays des portraits géants de Paul Biya sur lesquels on peut lire : « Paul Biya, le choix du peuple ». Face à cette déclaration pour le moins usurpatoire, de nombreux camerounais se demande bien de quel peuple parleraient les supporters de monsieur Biya ?

Déjà, tout au courant de cette année, la directrice du quotidien gouvernemental « Cameronn Tribune » s’est autorisé le luxe de publier cinq volumes de ce qu’elle a appelé des recueils de motion de soutien à Paul Biya parvenu à sa rédaction. Ces livres d’un autre genre avaient pour titre «  Paul Biya, l’appel du peuple ». Pour son éditeur, il était question pour elle de montrer comment le peuple camerounais souhaiterait que monsieur Biya s’éternise à la tête du Cameroun. Ainsi, le pauvre peuple camerounais s’en est trouvé une fois encore emballer dans une histoire dont il ne connaît ni le début ni la fin.

Lorsqu’Abraham Lincoln définissait la démocratie comme le gouvernement du peuple par le peuple… il entendait par peuple ici, la majorité des habitants d’une nation. Car le désir de votre femme et de vos enfants de vous voir mourir au pouvoir ne saurait en aucun cas se transformer en une aspiration du peuple ! Quel peuple ?