Gambie : Cette dictature négligée…

Le Tout puissant président Jammeh

 

Il faut être très naïf pour ne pas réaliser que la leçon de démocratie que les pays développés tentent  aujourd’hui d’imposer à certains pays africains n’est qu’une pseudo-leçon aux  ambitions inavouées. Car l’on ne peut pas nous dire que la dictature de Laurent Gbagbo ou encore celle de Ben Ali et autres étaient les plus pires du continent africain. A regarder de près, tout observateur sérieux conclurait sans le moindre effort que l’objectif de Sarkozy et de sa bande n’est ni plus ni moins que d’instituer dans les pays « naturellement riches » des pouvoirs qui leur soient favorables. Sinon, pourquoi continue – t – on de laisser un Robert Mugabe du Zimbabwe ou encore un Yahya Jammeh de la Gambie régenter sereinement leurs « empires respectifs » ?

Parlant singulièrement de la Gambie, il faut dire que ce pays encastré dans le Sénégal vit depuis de longues années sous une dictature sans précédent, avec un président superpuissant et plus qu’autoritaire. Arrivé au pouvoir en 1994 à la faveur d’un coup d’Etat militaire, Yahya Jammeh s’est présenté comme l’homme par qui ce pays de moins de 02 millions d’habitants devrait retrouver la prospérité. Au jour d’aujourd’hui, plus de 17 années après, difficile de dire que quelque chose a bougé. Bien au contraire ! Et malgré ce bilan pour le moins négatif, ce jeune homme qui dit soigner le  SIDA a toujours su trouver tous les ingrédients pour se maintenir au pouvoir.

Ce jeudi 24 Novembre 2011, les Gambiens se sont rendus aux urnes pour une élection qui n’a véritablement aucun enjeu ; Monsieur Jammeh étant sûr de la remporter, face à deux opposants sans force et sans moyens.  La Cédéao a refusé d’envoyer une mission d’observation en Gambie, estimant que "les préparatifs et l’environnement politique (…) n’incitent pas à la tenue d’élections libres, justes et transparentes". Cependant, même sans observateurs internationaux, le pays a organisé « son » scrutin, et les premières nouvelles font état d’une journée bien calme, notamment à Banjul la capitale. En dehors de cette position de l’organisation ouest-africaine, les autres organisations internationales et les pays occidentaux ont brillé par leur silence. Une position qui ne surprend pas, surtout quand on sait que ce pays ne dispose presque pas de ressources naturelles. Ses seuls revenus étant le tourisme et dans une moindre mesure la pêche.