Istanbul… Istanbul… la ville aux trois Millénaire, qui renvoie à la Byzance grecque, la Constantinople Romaine, conquise par les “braves” de la révolution kémaliste (Turques), devient la capitale d’un immense empire: l’Empire Ottoman. Istanbul c’est aussi, un terrain de jeu, une ville-monde divisée en deux continents par le Bosphore: Sur la rive européenne l’équipe de Galatasaray y définit sa sphère d’influence et, sur la rive asiatique c’est le terrain conquis par Fenerbahçe. Deux équipes de star qui, depuis près de 100 ans se battent et perpétuent l’histoire d’une rivalité brûlante.
La rivalité entre Galatasaray et Fenerbahçe n’est pas une histoire de religion, ni de Politique ou même de classe sociale. Ici, il s’agit de territoire et de suprématie nationale. Deux équipes en concurrence perpétuelle, non seulement pour gagner ce match mais aussi et surtout, pour le leadership du sport en Turquie. Si on prend tous les derby du monde entier, c’est le seul qui donne la possibilité aux supporteurs et aux joueurs de se concentrer uniquement sur ce match de la saison avec un espoir de se racheter éventuellement d’une saison ratée.
Galatasaray – Fenerbahçe est une rencontre avec beaucoup de pression. Une pression qui émane surtout des médias et des nombreuses émissions consacrées au football, où il n’est pas exclu de voir les journalistes affichés leurs préférences. Ainsi, cette rencontre atypique offre au monde du football, un cocktail explosif “modéré” où s’entremêlent une passion déchaînée pour le sport et une exacerbation du sentiment de vaincre. Ce comportement pour le moins inédit est la résultante d’un fanatisme accru autour de chacune des équipes de la ville-monde. Dans un pays où resurgissent les tensions sociales, le football se vit comme une exutoire pour cette population turque.
Toutefois, le derby de cette année aura un goût amère du faite de la vague d’insécurité liée au terrorisme qui secoue le pays de R. Tayyip Erdogan. Tenez, pas plus tard qu’hier, Istanbul à été une fois de plus le théâtre d’une attaque terroriste. Cette série de drame sans précédent, sonne le glas. Les autorités montent au créneau. Preuve que le politique régule le domaine du sport et donc du football. Par mesure de prudence et de sécurité, les supporteurs sont interdits de déplacements. Pour le cas d’espèces, le 12ème joueur de Fernerbahçe ne peut se rendre dans le stade du rival lors du “match de l’année”. C’est donc, un Fenerbahçe orphelins de ses supporteurs qui se déplacera chez son ennemi juré.
Le ton est d’ores-et-déjà donné pour ce derby qui se jouera à Turk Telekom Arena. Pour la petite histoire, c’est le stade qui détient le record du monde du plus gros volume sonore. Drôle d’atmosphère dans les rues d’Istanbul avant ce match, un mélange de fête foraine et de tension. Une tension liée au mauvais résultat de Galatasaray ces derniers temps, mais surtout, à l’idée de recevoir l’ennemi juré. Cette saison les jaunes et rouges n’y arrivent pas. L’instabilité sur le banc de touche traduit un véritable malaise. En effet, depuis le début de la saison, le club a limogé deux entraîneurs. Des éliminations d’abord en phase de poule de la Ligue des Champions, puis en 16è de finale de la Ligue Europa. Et comme ci cela ne suffisait pas, Galatasaray se voit sanctionner de toutes compétitions européennes par L’UEFA pour une durée d’une année. Un vrai coût de massue. Sur le plan national, le club occupe une maigre 5è place, distancé du podium par Fenerbahçe et Besiktas. C’est tout le contraire de Fenerbahçe. L’équipe de Van Persie et Nani écrase tous sur leur passage. Sur le plan européen, in extremis, Fenerbahçe s’est fait éliminer en 8è de finale de la Ligue Europa par Braga. La faute, à des décisions arbitrales très litigieuses. Sur le plan national, Fener est au coudes à coudes pour la première place avec Besiktas. Au compteur Fenerbahçe totalise 59 points à un point du leader Besiktas, un vrai mano à mano. De son côté, à 7 journées de la fin, Galatasaray est à 21 points du podium.