André Mba Obame: l’un des leaders de l’opposition gabonaise

S’il y a un caractère commun aux oppositions africaines, c’est sans aucun doute leur incapacité à s’unir.  Du Tchad au Burkina-Faso en passant par le Congo et le Cameroun, les différents ténors de l’opposition n’ont jamais réussi à s’unir autour d’une coalition forte. Et, ceci, dans un environnement où les systèmes électoraux sont verrouillés par les régimes en place.

Le vendredi 7 septembre 2012  à Mouila, à 450 km au sud de Libreville, des opposants gabonais se sont réunis dans le but de bâtir une stratégie commune visant à amener le gouvernement à accepter une conférence nationale. C’est ainsi qu’après deux jours de travaux, ils ont mis sur pied ce qu’ils ont appelé  l’Union des forces du changement (Ufc), un regroupement d’une vingtaine de partis d’opposition. Une mobilisation qui a très vite poussé Louis-Gaston Mayila qui présidait le forum à faire au micro du reporter de la Radio France Internationale une déclaration pour le moins triomphaliste : « Il n’y a pas un parti politique de l’opposition qui ne soit pas présent aujourd’hui à Mouila. Ce n’est pas une victoire ça ? C’est déjà ça. » Et comme principale revendication, cette coalition exigeait la tenue d’une Conférence nationale souveraine (Cns) devant déboucher sur l’élaboration d’une nouvelle Constitution, l’organisation d’élections générales et le départ du président Ali Bongo. Un projet  républicain qui a fait croire à certains gabonais que leur pays est sur la voie de la démocratie.

Seulement, ce samedi 15 décembre à Libreville, cette  coalition s’est scindée en deux : l’Union des forces du changement (Ufc) et l’Union des forces de l’alternance (Ufa),  en raison d’un malentendu  entre les différents partis qui la constituait. Une situation déplorable qui vient mettre à nu l’égoïsme politique  qui caractérise les opposants africains. Puisque, certains, s’estimant lésé dans le bloc, ont occasionné cette scission, pour mieux se repositionner. Confirmant ainsi ce que prédisait déjà Norbert Diramba, cadre du Parti démocratique gabonais du président Ali Bongo : « Ceux qui s’agitent pour organiser une conférence nationale, je crois qu’ils n’ont qu’un seul objectif. Arriver à un gouvernement d’union nationale pour se partager les postes ».