Frères, gardez-vous à gauche ; père, gardez-nous à droite

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

 

Reçue d’un ami angevin (et donc éloigné de Joué-lès-Tours), cette autre symphonie, encore inachevée pour les quatre ans qui viennent (p…, quatre ans), n’émane pas, on le verra, d’un joué mais plutôt de l’horizon opposé – décidément, la division est consommée, puisqu’on voit désormais DEUX horizons !-

N’étant soumise à aucun copyright®, je peux la proposer aux lecteurs deC4N sans vergogne, assortie même de la réponse ; l’une et l’autre devraient catalyser une belle et bonne polémique (Victor). Anjou ? En joue. Feu !

L’aller :

Une conversation enregistrée par le majordome de l’Élysée, avec :

–       François le Bon, Président Monarque

–       Ségolène, Madame Royale, duchesse de Poitou-Charentes

–       Valérie de Twitweiler, Madame de Maintenant

François

Je vous ai fait venir toutes deux jusqu’à moi,
Pour mieux vous faire part de mon réel émoi.
Je me dois désormais de gouverner la France,
Et je veux me vouer à cette gouvernance
Sans me voir infliger chaque jour le souci
De devoir arbitrer vos permanents conflits !
Je veux que dès demain l’ensemble de la presse
S’abstienne de parler du cas de mes maitresses.
Le trône que j’occupe exige que je sois
Digne de la posture que l’on attend de moi.

Royale

Vous êtes mal parti ! Lié à cette garce,
Vous resterez toujours le dindon de la farce !

Maintenant

Holà, Madame, holà ! Chantez un ton plus bas.
Ce sont là des propos que je n’accepte pas !
Vous vous trompez de genre, car en cette occasion,
L’on doit parler de dinde et non pas de dindon.
Nous sommes bien d’accord ! Je vois avec bonheur
Que vous vous estimez à votre vraie valeur !

Maintenant

Votre appréciation quant à elle m’enchante :
Vous êtes trop aimable en vous voulant méchante ;
Une injure de vous frise le compliment.

Royale

Pour vous complimenter encore un bref moment :
L’homme doit sa fortune à sa première femme ;
Enivré de gloriole, il en devient bigame,
Et il doit la suivante à sa bonne fortune !

Maintenant

Vos considérations ne sont guère opportunes :
Ce n’est qu’avec François que vous avez trouvé
L’éphémère moyen de vaguement briller.
Puisant dans son esprit, sa force et sa raison
Les moyens de servir vos propres ambitions,
Vous avez tout gâché en y mettant du vôtre,
Exaspérant les uns, faisant rire les autres !
Et depuis vous avez, sans perdre vos grands airs,
Entassé joliment défaites et revers.
Vous vous croyiez précieuse et fûtes ridicule,
Vous espériez compter et ne fûtes que nulle !

Royale

Permettez-moi, Madame, avec tout le respect
Que l’on se doit d’avoir pour qui est au sommet,
De très modestement vous dire sans ambages
Que le peu que j’obtins, je l’obtins sans « jambage » !
Tout ce que j’ai perdu, je peux le regagner
Sans devoir pour autant coucher à l’Élysée.
Je ne dois qu’à moi seule les postes que je brigue,
Perdant ainsi sans honte et gagnant sans intrigue.
Quant à vous, l’on pourrait demain vous replonger
Dans l’aimable néant dont vous fûtes tirée.
Adieu, Madame, adieu, et n’étant point méchante,
Je vous laisse rêver « hollandemains » qui chantent !

François

Eh bien voilà, voilà ; je crois que nous avons
Fait assez bien le tour de la situation !
Il est bon que parfois des vérités se disent,
Qu’on puisse se parler avec pleine franchise.
De la paix retrouvée, ces mots sont le prélude,
Et tout va donc rentrer dans la normalitude.

(à Royale)

Embrasse les enfants, dis-leur qu’à eux je pense.

(à Maintenant)

Toi, viens faire l’amour avec la Présidence

 

… et le retour :

Gloire à la pharmacienne qui a vermifugé
ce talent à l’ancienne, si longtemps ignoré.
Loin des ors que l’on voit en fête à l’Elysée,
Molière nous vient en fait des Arts, par les Métiers.

En revanche, je dois avouer que cette pièce, servie le jour de l’anniversaire de la première de Tartuffe (12 mai 1664 : ça ne s’invente pas et ce n’est pas de la petite bière…) me conduit à la décision, avec effet immédiat, de renvoyer mon majordome. Après les épanchements de celui de Liliane, et celui qui à Rome, près de Benoit te ment, la coulpe est pleine et je ne veux prendre aucun risque.

Heureusement pour le personnage principal, la pièce n’est pas un sonné ! ! ! Une seule fausse note : l’avatar de twit-twit. Il ne s’agit pas d’une faute de goût (comme celle qui aurait fait, à d’autres, nommer Latrine l’épouse de l’ex chanoine de Latran), mais d’une erreur arithmétique : Maintenant fait par trop penser à Louis XIV et quatorze semble en l’occurrence une inflation bien trop importante pour celui qui fut François avant celui de Rome et qui, avant 1er, ne peut donc être que 0…

 

3 réflexions sur « Frères, gardez-vous à gauche ; père, gardez-nous à droite »

  1. [b]Vous risquez d’être mené au gibet pour qu’on vous pende haut et court, comme tout poète énonçant la vérité trop crue !
    Bravo, pour le pamphlet, excellent, on en redemande ! [/b]

  2. J’avais pronostiqué une polémique, et voici des louanges ; imméritées de surcroît, puisque je ne suis que le « véhicule » du poulet.

    Vos félicitations et vos encouragements seront transmis à qui de droit.

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