Ce matin, notre ministre de l’Education Luc Chatel s’est fendu d’une conférence de presse revenant largement sur la fuite concernant l’épreuve de mathématiques du bac S.

Pensant bien faire, M. Chatel a cru bon de rassurer élèves et parents en annonçant que l’exercice concerné ne serait tout simplement pas compté.

Petit rappel des faits:

Lundi soir, la veille de l’épreuve, un internaute se connecte sur les forums de jeuxvideo.com et partage le lien d’une photo montrant l’énoncé d’un exercice censé se retrouver à l’épreuve du lendemain. Tout le monde a cru à un canular mais il s’agissait réellement de l’exercice de probabilités, commun aux épreuves de spécialité et non spécialité, qui est tombé mercredi.

C’est vrai que c’est une fuite grave et qu’elle a de quoi inquiéter.

Cependant, qui donc a bien pu prendre ce message au sérieux?

 la veille de l’épreuve, il fallait aussi trouver le soir, quelqu’un capable de corriger l’exercice et d’apprendre la correction. Je parle bien entendu des élèves les moins travailleurs. Pour les élèves "normaux", l’exercice ne posait aucun problème. Ainsi, le risque de fraude était limité: il ne fallait donc pas trop s’affoler.

Cependant, le jour de l’épreuve, les professeurs avertis de l’incident ont tiré le signal d’alarme et demandé que les candidats repassent l’épreuve. Par excès de zèle sans doute. Les médias relayant vite l’affaire, l’affolement ne tarde pas à gagner de nombreux élèves, qui n’étaient pas au courant de l’histoire! Beaucoup de lycéens étaient confiants car, généralement, l’exercice sur les probabilités ne pose pas de problème et celui-là était classique. C’était 4 points facilement gagnés sans avoir besoin de tricher!

Le mercredi matin, avant une importante épreuve de Sciences de la Vie et de la Terre, notre ministre croit donc bien faire en annonçant que le seul exercice qu’ils pouvaient tous avoir correctement réussi sans tricher ne sera pas compté, seuls les autres exercices, généralement moins bien réussis, seront corrigés! Un séisme qui met à mal leur confiance et peut les avoir déstabilisé inutilement avant une épreuve importante. On ne compte plus les appels angoissés d’élèves qui ont peur de ne plus avoir la moyenne en mathématiques à cause de ça!

Bien loin d’avoir rassuré, l’intervention du ministre n’a fait que faire stresser davantage des jeunes qui devaient encore se concentrer. Il aurait été plus judicieux d’attendre le soir ou le lendemain, mais on ne doit pas avoir la même conception du comportement des jeunes au gouvernement! Encore une intervention inutile qui n’a pas du tout eu l’effet désiré et qui discrédite un peu plus un ministre très décrié!

La rentrée va être mouvementée!