Francophonie : le Gabon se fait la malle

Est-ce vraiment un coup dur pour la Francophonie ? Sans doute. Ali Bongo Ondimba, président du Gabon, revenant du Rwanda, pays adhérant à la fois à la Francophonie et au Commonwealth, souhaite que l’anglais devienne une langue largement plus pratiquée dans son pays. Voire la langue officielle du Gabon ?

« Des chercheurs français publient en anglais et dans les conférences internationales, les experts français s’expriment aussi en anglais, tandis que les Africains sont devenus pratiquement les seuls à le faire en français, » a relevé Ali Bongo Ondima, président du Gabon, au retour d’un voyage officiel au Rwanda.

Devenu pays indépendant de la France en août 1960, le Gabon est un pays producteur de pétrole assez prisé des investisseurs étrangers. Mais voilà, outre les langues vernaculaires, le français y est le langage le plus couramment pratiqué. Ce serait devenu un handicap pour attirer ces investisseurs et le président gabonais veut diversifier les partenariats et « faire en sorte que le peuple du Gabon soit mieux armé face à la concurrence ».

Jouxtant le Congo, qui accueillera vendredi le quatorzième sommet de la Francophonie, la Guinée équatoriale et le Cameroun, le Gabon doit son nom au portugais gabão (manteau) qu’évoquerait la forme de son estuaire, mais en 1875, Pierre Savorgnan de Brazza y fonde Franceville (ville du sud-est, la capitale côtière étant Libreville). La France s’implantera progressivement sur l’ensemble du territoire qui rejoint, en 1910, l’Afrique équatoriale française. En 1958, le pays demande à la France de devenir département français mais le pays deviendra indépendant deux années plus tard.

80 % de la population (environ 1,6 millions) est pleinement francophone, ce qui en fait le chef de file des pays africains. Les émissions d’Africa nº 1 sont diffusées, au-delà du Gabon, en français. Écrivains et cinéastes privilégient le français, la télévision nationale a créé un feuilleton, L’Auberge du Salut, qui a été acquis par des chaînes d’autres pays.

Le Rwanda, ex-colonie belge, a rejoint le Commonwealth en 2009. L’émigration tutsi en Ouganda (anglophone), de retour au pays, a favorisé l’apprentissage de l’anglais dans le pays.

Il est envisagé de faire de l’anglais la seconde langue officielle du Gabon.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Francophonie : le Gabon se fait la malle »

  1. Yes, it’s true! He’s right! We are witnessing in our country decline our language! Not a meeting, not a program, not a year logo French! It’s sad, but true! Shame …

  2. Il se dit, mais je n’en suis pas sur, que les pays non francophones qui ont adhérés à l’[b]OIF[/b] (l’[b]O[/b]rganisation [b]I[/b]nternational de la [b]F[/b]rancophonie), par exemple, la Bulgarie, L’Ukraine, la Thaïlande, le Mozambique, la République Dominicaine, et bien d’autres, ont suggérés que l’[u]anglais soit utilisé comme langue courante[/u]…
    N’ayons crainte, notre président Hollande, nous fera un beau discours, mais en coulisse, sera prêt à céder si la pression est forte. N’oublions pas que c’est un homme de consensus !

Les commentaires sont fermés.