François Hollande va-t-il gagner son pari,

l’inversion de la courbe du chômage ?

 

Ce n’est plus du conditionnel, on va dépasser les 100.000 emplois d’avenir à la fin de l’année, selon le ministre du travail Michel Sapin. Au début août les 48.000 emplois aidés seraient atteints ! Une bonne nouvelle qui devrait réjouir tout le monde, même si ce sont des emplois aidés. Ils ne sont, c’est vrai que des emplois «construits», mais des emplois qui apportent un plus aux employeurs mais aussi à la consommation et des rentrées fiscales, tout en réduisant le chômage. De plus, ils participent à la croissance au même titre que si les charges sociales avaient été réduites, ce que souhaite le patronat, puisque ce sont des salariés moins chers ! Mais au lieu de réduire ces charges comme le souhaite l’opposition, ce qui conduirait, en premier lieu, à une meilleure rentabilité des entreprises, mais aussi des actionnaires, sans aucune certitude d’embauche de salariés. La droite donne toujours au patronat sans contre partie. C’est toute la différence entre une gestion de gauche et de droite.

Mais nombreux sont ceux qui oublient ou ne veulent pas considérer que le chômage ne peut continuer constamment progresser, et de ce fait, il ne peut que se stabiliser puis se réduire !

Cette une évidence, avec les emplois aidés, et les emplois francs, François Hollande est certain de gagner son pari d’autant plus que la croissance pointe son nez. Les 0,5 % de croissance au second trimestre selon l’INSEE furent une bonne nouvelle pour le chef de l’État l’engageant à poursuivre dans l’optimisme qu’il afficha pendant ses cinq jours de son périple en France, avant ses vacances, voir, La semaine de François Hollande à la rencontre des Français. L’INSEE précise néanmoins que l’emploi a baissé de 0,2 % avec moins de 27.800 postes. Ce qui montre que cette croissance n’est pas assez suffisante pour stopper celle du chômage. Mais cette amélioration va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année selon Jean-François Ouvrard économiste à l’INSEE.

Cela est dû à la consommation des ménages qui s’est accélérée de 0,4 % après un recul de 0,1%. Les exportations de 0,2% après une baisse de 0,5%, mais aussi une hausse des importations de 1,9% contre 0,1%.

Une ombre au tableau, le tourisme qui est une source de revenu importante en période estivale enregistrait pour les hôteliers une baisse de 4,4 % en juillet, d’autant qu’il y eut une baisse de 6 % en juillet 2012. Les Français sont partis à l’étranger chercher moins cher ce qui montre que nos hôteliers ne sont pas encore pris à la gorge n’hésitant pas à pratiquer des prix élevés. Néanmoins, la clientèle étrangère, surtout chinoise, est venue abondante dans la capitale. Le temps exceptionnel de juillet et d’août s’il ne fut pas bénéfique au niveau de l’hôtellerie devrait l’être pour la consommation. La fin d’août et septembre ou les prix sont de moitié devraient rééquilibrer la perte pour l’hôtellerie. La prime pour la rentrée scolaire devrait, aussi, booster la consommation.

La croissance au troisième trimestre devrait être également positive, voir plus élevée.

À cela, la reprise de la zone euro s’intensifie. L’Indice PMI Flash Composite de l’Activité Globale dans l’Eurozone s’inscrit à 51,7, 50,5 en juillet, au plus haut depuis 26 mois, il a dépassé les attentes. Les analystes interrogés par DowJones Newswires tablaient sur un PMI à 51 points. C’est le plus haut niveau du PMI depuis juin 2011. «Si cette tendance se confirme, la zone euro devrait connaître, au troisième trimestre, sa plus forte croissance économique depuis le printemps 2011. La conjoncture économique qui se dégage des dernières données PMI est conforme aux prévisions des banques centrales et responsables politiques qui tablaient sur un modeste, mais fragile, retour à la croissance», estime Chris Williamson chef économiste chez Markit. Cette expansion est menée par l’Allemagne qui connait un nouveau regain de croissance en août dû au raffermissement de la demande intérieure et de la hausse des ventes à l’export. Pour la France, si le PMI, reste supérieur aux plus bas enregistrés au cours du premier semestre, la contraction s’accélère en août en particulier dans les services, ce qui est contraire à mes impressions, mais il convient d’attendre la fin de septembre.

Par ailleurs la France a enregistré un recul de 1,4 % de création d’entreprises, ce qui ne signifie rien de positif, ce ne serait qu’un fléchissement continu des auto-entrepeneurs dont on connait leur statut précaire. Les difficultés du gouvernement à fixer pour ces auto-entrepeneurs un statut qui soit positif, sans trop défavoriser les artisans, ils sont fiscalisés par un prélèvement libératoire sur la base d’un pourcentage du chiffre d’affaire, et sont exemptés de facturer la TVA, par contre, ils payent la TVA sur ce qu’ils achètent à leurs fournisseurs si ce ne sont pas des auto-entrepreneurs. Si l’auto-entrepeneur ne génère aucun chiffre d’affaire, il ne verse aucune contribution sociale !

Sous certaines conditions de limite de revenu imposable, l’autoentrepreneur peut opter pour le régime microfiscal et s’acquitter de l’impôt sur le revenu de son activité indépendante par prélèvement libératoire simultanément au paiement de ses cotisations sociales. Ce régime avantageux fait qu’il est combattu par les commerçants et le petit artisanat qui est soumis à des charges sociales plus lourdes. Cela explique, avec le coût pour les finances de l’État, la difficulté du gouvernement à fixer un plafond pendant deux années au chiffre d’affaire à partir duquel ces avantages seraient supprimés. Le statut des auto-entrepeneurs reste encore flou, la recherche de l’un d’eux pour un travail manque de visibilité.

Depuis quelques temps on entend un peu partout, des économistes envisager que François Hollande pourrait gagner son pari de voir la courbe du chômage s’inverser d’ici à la fin de l’année. Dans le Monde, en juin 2013, l’économiste Olivier Blanchard en chef du FMI répondait au journaliste qui l’interrogeait, sur la baisse du chômage. «Cela n’est pas certain, mais possible. Lors de nos prévisions d’avril, nous tablions sur un chômage qui se stabiliserait fin 2013». Or les données sur la croissance au second trimestre n’étaient pas connues !

C’était déjà un autre langage, moins contradictoire. Or quand l’on sait que ces économistes ne prennent pas en compte les emplois aidés, on peut raisonnablement penser que François Hollande gagnera son pari !

 

9 réflexions sur « François Hollande va-t-il gagner son pari, »

  1. Merci Anidom, je n’ai pas tout lu (les chiffres le dimanche soir ça ne me réussit pas), mais ça va dans le sens que j’ai pensé depuis le début. J’espère juste que d’autres le verront aussi avec le temps. Tiens, ça m’a boosté pour le lundi à venir ça 😉

  2. «  »Mais nombreux sont ceux qui oublient ou ne veulent pas considérer que le chômage ne peut continuer constamment progresser, et de ce fait, il ne peut que se stabiliser puis se réduire ! «  » »

    ah ben ça c’est ben vrai ! je dirais même plus ,moins il y a de gens en activite moins en pourcentage il y aura de chomeurs par rapport aux actifs

  3. Le problème est que ces emplois dit d’avenir sont des emplois aidés et ils ne répondent pas à la valeur ajoutée du pays. D’autant que la courbe du chômage devait déjà baisser fin 2012 ! Je fais la comparaison de ces emplois aidés avec quelqu’un qui serait endetté et qui emprunterait pour se désendetter. C’est exactement le même processus, il vaut mieux courber l’échine, attendre que le privé embauche car ces petits emplois seront couteux pour des années et ils ne donnent aucune satisfaction ni pouvoir d’achat au salarié !

  4. Mais les emplois aidés, c’est nous autres les contribuables qui déboursons nos deniers, pas l’État ! C’est juste pour donner raison au président qui a, dans un délire manifeste, fait croire qu’il pouvait redresser la courbe du chômage de par sa bonne volonté ! C’est un leurre, convenez-en ! Les vrais emplois, créateur de richesse, ce sont les entreprises privées qui les créé ! C’est un vieux machin bancal digne de l’époque soviétique !
    Comment peut-on louer ce genre d’artifice ? C’est de la bonne propagande digne de la pravda !
    Au fait, c’était comment la Syrie ?

  5. nadoo bonsoir,

    Merci de votre commentaire, cela change de ceux habituels qui quoique j’écrive déversent dessus leur réprobation.

    Ils sont polarisés comme pas posible au point de ne pas être objectif.

    Les emplois aidés c’est bien sur nous qui les payons, comme nous avons payé les heures sup défiscalisées, et elles nous ont coûté très cher sans que le chômage en ait profité. Bien au contraire il augmenta.

    Bien à vous,

    Anido

  6. Les emplois defiscalisés avaient une vertu, ils permettaient aux petits salaires d’augmenter sans changer de tranche. Là les emplois aidés sont financés à 100% par la collectivité, ils offrent certes un emploi mais ils offrent surtout une précarité et une indemnité indescente.
    Hollande nous propose le passé, pas l’avenir !

  7. [b]stratologie [/b]bonjour,

    Ce que vous écrivez est totalement faux, c’est comme vous le faites que vous propagez une fausse propagande.

    Pour certains l’entreprise bénéficie d’exonération de charges patronales et d’allocations familiales suivant le niveau de salaire.

    Les emplois aidés ne sont pas financés à 100 %.

    Pour un salaire horaire inférieur ou égal à 1,4 fois le Smic, le coefficient est égal au taux des cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales.

    Pour un salaire horaire supérieur à 1,4 fois le Smic, le coefficient est déterminé par application de la formule suivante : (T / 0,6) x[ (2 x SMIC x 1,4 x nombre d’heures rémunérées – 1,4) / rémunération mensuelle brute] dans laquelle « T » représente le taux de cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales + taux FNAL et versement transport dont l’employeur est redevable.

    L’exonération est appliquée pendant 5 ans à compter de la date de délimitation de la zone, de conclusion du contrat ou d’implantation dans la zone.
    Après ce délai, l’entreprise choisit l’option la plus favorable :

    soit conserver pendant 3 ans (9 ans pour les entreprises de moins de 5 salariés) le bénéfice de l’exonération laquelle devient alors dégressive (60 % la 1ère année, 40 % la 2ème, 20 % la 3ème ou 60 % pendant 5 ans, 40 % les 6e et 7e années, 20 % les 8e et 9e années),
    soit opter pour l’allègement des cotisations patronales de sécurité sociales.

    Dans la droite ligne politique de la droite vous ne faites que de diffuser de fausses informations.

    Anido

  8. Il est aisé de « gagner un pari » lorsque l’on triche ! Il est plus laborieux de trouver une solution d’avant garde que de s’appuyer sur de vieilles recettes socialo-soviétiques ! C’est le serpent qui se mord la queue ! Malheureusement, avec ce gouvernement (comme les précédents d’ailleurs), on n’y échappe pas : on est là pour le pouvoir !

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