Pour observer l’évolution des inégalités concernant une population donnée, les différents instituts d’études statistiques usent du niveau de revenu, qu’on peut apprécier globalement ou par unités.
La méthode utilisée est de répartir les individus suivant leur niveau de revenu, par exemple dans un système de décile, c’est-à-dire par tranche de 10% du total, et d’une année à l’autre, on observera la différence d’évolution pour chacun des déciles. En illustration, si le 1er décile a augmenté de 17% entre 1996 et 2004, c’est que le revenu des 10% les plus pauvres a augmenté de 17% entre 1996 et 2004.
Ce qui est avant tout intéressant, c’est d’observer la proportion des différents types de revenu à l’intérieur du revenu global des ménages afin de distinguer les inégalités à l’intérieur des sources du revenu.
En France comme ailleurs, de nombreuses études statistiques ont été faites afin d’étudier l’évolution des inégalités de revenu. Il est très important de ne pas prendre pour argent comptant les données obtenues, et de les analyser en profondeur. Prenons un exemple, un graphique portant sur l’évolution des niveaux de vie. Entre 1996 et 2004, on constate que le revenu a davantage augmenté pour les 10% les plus pauvres (+ 17%) que pour les 10% les plus riches (+ 9,6%).
D’une manière globale, plus l’individu est pauvre, plus son revenu a augmenté entre 1996 et 2004. A priori, les inégalités de revenu en France diminuent, mais il y a deux limites à cette interprétation. Tout d’abord, même si le revenu des plus pauvres augmente davantage, leur revenu demeure toujours très inférieur à celui des plus riches. Ensuite, on constate une chose, c’est que si le revenu global est un indicateur du niveau de vie et donc des inégalités, il faut tempérer les résultats en observant plus précisément l’évolution des différents types de revenu à l’intérieur du revenu global.
Le revenu des retraites représente 43,2% des revenus des 10% les plus pauvres (1er décile) mais seulement 8,4% des revenus des 5% les plus riches (cinq centiles). Donc, on trouve davantage de retraités parmi les plus pauvres que parmi les plus riches. Autre grosse différence, le revenu des transferts représente 34,2% des revenus des 10% les plus pauvres, mais seulement 2,9 des 5% les plus riches. Les revenus de transferts correspondent aux allocations chômages, aux prestations de la sécurité sociale, etc.
Il faut mettre en parallèle ces données avec l’augmentation constante des prestations sociales versées aux plus pauvres. Donc, si le revenu des plus pauvres a augmenté, ce n’est pas grâce au revenu salaires, mais au revenu transferts. A l’inverse, on voit que pour les plus riches, c’est le revenu salaires qui a beaucoup augmenté et permis l’augmentation du revenu global. C’est pour ces raisons qu’il n’est pas évident de parler d’une diminution des inégalités si on compare ces chiffres.
Cette explosion des hauts revenus, elle est mise en exergue par C. Landais. Il met en comparaison les revenus du capital qui répondent au même phénomène. Il nous explique que l’inégalité des revenus se creuse d’année en année.
L’idée est partagée par D. Clerc, il nous dit par exemple que le nombre d’allocataires au RMI ne fait qu’ augmenter depuis plusieurs années (+ 5% en 2003, +9% en 2004). Il reconnait que le versement d’aides sociales est une bonne chose, mais il met en garde cette politique, car ce n’est pas la bonne solution au long terme. Il parle d’une solution « faute de mieux ». La véritable solution, ce qui est en soit plus facile à dire qu’à faire, est de stimuler l’emploi, ce qui diminuerait le chômage, la pauvreté, le versement d’aides sociales et augmenterait la croissance.
Je pense moi que les inégalités sont de plus en plus nombreuses, et il y a de plus en plus de pauvres du moins en France et il y a les nouveaux pauvres des gens qui travaille et qui n’ont pas quoi se loger ou manger correctement.
Très bon commentaire, il a comprit que les revenus des cadres supérieur évoluaient plus vite que pour les éremistes, contrairement aux déclarations des politiques qui ne savent ou qui ignorent la réalité de la vie…
« FRANCE : une diminution apparente des inégalités de revenu »:
non mais tu rigoles !!!
@charly12
Oui, je suis tout à fait d’accord avec vous. Il ne suffit pas d’avoir un salaire au niveau du SMIC ou un peu plus pour être à l’écart de problèmes financiers. Chose que je n’ai pas précisé dans mon article, la hausse du coût de la vie pénalise directement et très fortement les plus pauvres, puisque pour eux les dépenses courantes occupent une part beaucoup plus importante dans leurs dépenses globales, à l’inverse des plus riches.
@Véritas
D’où l’adjectif « apparente », dans le sens « qui n’est pas tel qu’il paraît être ». C’est le jeu du politique d’interpréter les chiffres dans le sens qui les arrange.