Bravo à France-Soir qui a réussi, avant tous les paparazzis, à taper la plaque de la statue de Carla Bruni qui ornera une placette, désormais « privative » de Nogent-sur-Marne. Et surtout bravo à Antoine Kowalski qui révèle que la Cogedim, un promoteur immobilier ayant un programme sur la ville, prendra toute la facture à sa charge. Enfin, à celle des accédants au logement… Dommage qu’il n’ait pas contacté la Cogedim pour élargir son propos.

On peut donc voir, et en pied, s’il vous plait, la statue de la Valnurese sur le site de France-Soir. Tudieu ! Quelle croupe !
La plumassière a la taille affinée par l’artiste, la sculptrice Élisabeth Cibot, qui lui avantage un popotin qui attire la paume.
D’ici un ou deux siècles, elle sera aussi lisse que l’avantageuse protubérance sévèrement membrée et burnée du gisant de Victor Noir au Père-Lachaise, je n’en doute guère.
Je ne reviens pas sur l’affaire de la statue de Carla-Bruni à Nogent, celui du p’tit vin blanc, car j’en ai traité en son temps (voir « Carla : la belle fille du côté de Nogent »). Mais faisons état de ses suites, dévoilées en partie par Antoine Kowalski. Pas plus tard que la nuit dernière, je bavardais journalisme avec un ancien de France-Soir.

Un jeune confrère qui avait entendu, dans les locaux, évoquer Isabelle Horlans (chroniqueuse judiciaire, ancienne et de nouveau à L’Union). Il se recycle à présent au CFPJ (Centre français de perfectionnement des journalistes) et se reconnaîtra peut-être. Je lui suggérais d’enquêter un peu sur Proglio, Areva, &c., sans lui cacher que ce serait un investissement en temps de trois mois, sans doute rétribué des clopinettes, tandis que Dodo la Saumure me semblait mûr pour cracher d’autres morceaux (frais de déplacement moins chers, rapidité, célérité…) et que cela se placerait bien mieux en pige. Un petit montage avec Anne Sinclair pour la photo, emballé, c’est pesé, et on passe à la caisse.

Pas de Giulia dans le dos

Remercions l’ami (ainsi s’interpelle-t-on au CFJ ou au CFPJ) Kowalski d’avoir approfondi la question de la statue de Carla Bruni en plumassière avec le maire de la commune, Jacques (Jean-Pierre) Martin. Or donc, la Cogedim, porteuse du projet immobilier Petite Italie, règlera la totalité d’une facture dépassant 80 000 euros (sans la pose dans un espace privatif, « aménagement paysager en gradins »). Voici peu, c’était fifty-fifty commune-Cogedim.  

Cécilia était hors-jeu pour Jacques J.-P. Martin, mais Carla Bruni, italienne, convenait. Dont acte. On espère que m’sieu not’ maire pourra quand même dévoiler la statue sous les flashes des photographes. L’inauguration a été reportée à juin, compte tenu de la période électorale. Peut-être avait-il demandé aussi que la Carlita porte une Giulia Sarkozy dans un fichu, dans son dos. Allez savoir… Mais c’était impossible, l’essentiel de la statue avait déjà été modelé.

Il faut savoir lire entre les lignes et Kowalski signale que la statue était prête à être placée sur son socle. Mais le journaliste pisse-froid que je reste quelque part regrette que la Cogedim n’ait pas été contactée (elle l’a peut-être été, restons déontologiquement confraternel). Pour savoir sur quel ligne budgétaire passera cette acquisition. Mécénat, donc en partie déductible de l’impôt ? Dans ce cas, tout le monde crachera au bassinet. Autre solution ? Dans ce cas, les futurs habitants régleront la note. Les deux ?

En tout cas, je n’ai rien contre cette réalisation. Je ne suis pas persuadé que les plumassières portaient des talons hauts au boulot, mais ce léger anachronisme relève de la licence artistique. Ma foi, de visage, Carla Bruni ainsi « bronzée » est assez ressemblante, et certes pas désagréable à contempler. Elle a certes plus l’air de ne pas trop savoir quoi faire d’une sorte de ballon de rugby ou d’un ballot dont ne sais quoi, mais ce n’est guère grave.

Contradictions

Rigolo. Le même France-Soir consignait : « impossible d’obtenir des photos de la réalisation ; c’est la consigne ». De 13:35, heure de la publication d’un entretien avec Élisabeth Cibot, à 17:47, heure de la mise à jour, pas de rectification. Ils font quoi, les secs de rédac’ à France-Soir ? La Dame du Val Nure a bien eu droit au visage de Carla Bruni à la demande d’un maire en mal d’Ordre des Arts et des Lettres, et cela fut une modification imposée sur le tard. D’où la croupe et la taille de la statue, le visage ayant été modifié. 

Cibot aurait aussi réalisé un François Mitterrand. Une plumassière avec le visage de Tati Danielle lui aurait convenu, si on le lui avait demandé. Elle a aussi fait un De Gaulle pour Drancy, mairie communiste. Bientôt un Thiers à Drancy ? Tiens, Hollande devrait songer à un Chirac en Corrèze. À Tulle, et une autre de Bernie à Ussel, et aussi une autre avec Claude Chirac en rugbywoman à Brive-la-Gaillarde. La Cogedim n’a pas de programme dans ces villes ? Cela pourrait s’arranger.

 

Mais les détails des arrangements n’intéressent guère le grand public. Que rejoignent d’ailleurs les grincheux de mon genre : j’avoue que j’étais bien plus curieux de voir la photo de la fameuse statue que d’éplucher le budget de Nogent-sur-Marne ou les comptes d’exploitation de la Cogedim.

À signaler, croyais-je, aussi, sur France-Soir, le sujet « L’Europe peut-elle sortir de la crise avec des plans de rigueur ? ». Hélas, c’est un micro-trottoir. En une demi-journée, c’est bouclé. En sus, c’est une vidéo, avec une bande-annonce de film incluse, donc une recette de publicité. On sent que la rédaction de France-Soir n’est pas top bien rétribuée : la tonalité est plutôt à la hausse des impôts pour les plus riches qu’à la rigueur pour toutes et tous. Oh, la direction, faudrait mieux les payer. Ils vont finir par faire des papiers saignants sur les oligarques russes, à ce train là !