L’information a été révélée par La Lettre de l’Expansion. France-Soir pourrait être placé en redressement judiciaire le 18 juin prochain, jour où le tribunal de commerce de Paris rendra sa décision sur le sort du titre. Celui-ci, qui avait dû mettre fin à son édition papier en décembre dernier, est donc désormais menacé d’extinction pure et simple s’il ne trouve pas de repreneur.

 

Les espoirs sont minces. D’abord parce que la période n’est pas propice : la campagne présidentielle, importante source d’actualité, vient de passer, et les vacances d’été approchent. Ensuite parce que le journal, qui a enchaîné faillites, reprises et plans de relance ces dernières années, n’en finit plus de décevoir.

 

Alexandre Pougatchev, le milliardaire russe qui l’a racheté en 2009, avait pourtant de grandes ambitions. 100 millions d’euros investis depuis la reprise. Deux nouvelles formules, des embauches de journalistes, des campagnes publicitaires hors de prix pour faire la promotion du "grand quotidien national" rendu mythique dans les années 1950-1960. Las. Les ventes n’ont pas décollé de façon assez stable pour assurer l’équilibre financier. Et Pougatchev, qui a englouti une fortune dans cette affaire, souhaite désormais se désengager.

 

En décembre, l’édition papier du journal s’était arrêtée dans des conditions pénibles (une occupation de l’imprimerie avait empêché le dernier numéro de paraître). Depuis, France-Soir existe uniquement sur Internet, alimenté par une cinquantaine de salariés. Alexandre Pougatchev annonce de nouveaux investissements pour perpétuer la marque en ligne.

 

Mais six mois plus tard, le milliardaire annonce sa décision de confier le titre aux mains de la justice, suscitant l’incompréhension de la rédaction, qui estime n’avoir pas eu assez de temps pour développer un site populaire. Motif : les recettes publicitaires ne décollent pas. Cette relance avortée était peut-être la dernière pour France-Soir. A moins qu’un énième repreneur ne se lance dans une aventure pour le moins risquée.