Avec un parcours Chambéry-Genève à 15,63 centimes d’euro le kilomètre, l’autoroute 41 (Grenoble-Genève) rejoint le tarif des TGV en période de pointe sur Paris-Strasbourg ou Paris-Grenoble (17 centimes du km). Dans pratiquement tous les cas juteux pour les compagnies autoroutières, le parcours autoroutier bat, ou égale, en coût au kilomètre, le tarif de la SNCF pour un parcours en TGV en période normale.

On ne compare que ce qui est comparable, et bien sûr, surtout si vous conduisez seul, le train est toujours plus avantageux que la voiture puisque vous en payez certes l’électricité consommée (proportionnellement plus que la SNCF, en tout cas), mais bien cher les assurances, l’entretien, &c.

Voici quelques temps (en 2011), Terraeco (.net) avait dressé un comparatif du prix au kilomètre pour divers tarifs en TGV. C’était en général de l’ordre de 15 cts du kilomètre en période normale (entendez creuse) et de 11 à 22 cts en période pleine (entendez la plupart du temps). De quoi faire préférer les correspondances entre liaisons régionales, les TER, si on n’est pas trop pressé.
En 2013, le président PS de la région Nord-Pas-de-Calais se plaignait encore plus fort du prix au kilomètre entre Lille et Paris. Près d’un tiers plus fort en période courante que pour d’autres trajets.
De toute façon, comparer autoroute et train est une gageure, puisque depuis janvier de l’an dernier, la SNCF peut faire varier le prix de ses tarifs au tout dernier moment, et la grille tarifaire est voulue particulièrement opaque. En sus, les prix sont en général plus élevés d’un quart depuis la province que depuis Paris. Plus la distance est courte, plus le tarif au kilomètre est élevé, de multiples facteurs interviennent, la SNCF elle-même est incapable de communiquer clairement sur le sujet et tous les journalistes se sont cassés les temps à sortir des généralités pour établir de véritables comparaisons.

Pour les autoroutes, et les voitures particulières, les estimations sont plus faciles, d’autant que les seuls abonnés, indépendamment de leur âge, nombre de passagers, &c., bénéficient de réductions, égales pour tous.

Le site L’Internaute (.com) s’est livré à un comparatif des tarifs autoroutiers. En ne pointant vraiment que le tronçon le plus cher (Chambéry-Genève à 15,63 cts/km) et mettant en avant, pour toute la longueur de l’autoroute, celle de Gascogne, l’A65 Langon (Gironde) à Pau (Pyrénées-Atlantiques), avec 14,40 cts/km pour 150 km, soit 21,60 euros au total. Suivent l’A19 Sens-Arthenay (14,08), l’A86 pour ses parties payantes, l’A43 Lyon-Modane (12,49), et au final l’A20 Vierzon-Montauban (2,92) et l’A75 Clermont-Béziers (selon saison, entre 2,12 et 2,70).

L’A11 Ponthévrad (Yvelines) à Nantes (Loire-Atlantique), contournant Le Mans, passant par Angers, revient à 9,60 cts du kilomètre. Perso, entre Angers et Paris, j’emprunte l’ancienne nationale, devenue opportunément la D323. Elle est largement plus directe, et en dépit des innombrables ronds-points destinés à vous ralentir et vous faire consommer plus de carburant, il n’y a en général pas d’embouteillages. Mais comme tout est fait pour vous rabattre sur l’autoroute, combinez carte et GPS.
Rappelez-vous que, généralement, le propre d’une autoroute, c’est, contrairement aux anciennes nationales ou aux lignes de chemin de fer, de vous allonger le parcours. Certes, tout dépend des obstacles naturels, de la présence ou non d’un tunnel, pont ou viaduc. Mais le tracé d’une autoroute a surtout été optimisé pour tenir compte du coût de réalisation (donc des acquisitions de terrains, du coût des ouvrages d’art) et de critères dus à l’évolution démographique (des sous-préfectures ayant gonflé seront favorisées par rapport à des villes-préfectures s’étiolant). Sans compter bien sûr, comme pour les parcours des TGV, les volontés politiques, les apports en subventions, &c.

Tentez de comparer le trajet Brest-Belfort via les RN et RD et en empruntant les autoroutes, pour vous livrer à d’utiles comparaisons en kilométrage et coût. C’est assez édifiant. Cela vaut moins, évidemment, pour Nice-Calais (rejoindre Grenoble au plus direct depuis Nice peut être fort agréable, ou plutôt éprouvant…).

Bref, là, les routes, ou le train, présentent très souvent de nets avantages par rapport aux autoroutes. Si ce n’est pour ces vacances, tentez de vraies comparaisons pour les prochaines, ou pour vos trajets. Surtout si vous n’êtes qu’un ou deux à vous déplacer, pensez à consulter le portail des autoroutes (autoroutes.fr) et les tarifs actualisés. Des villes de départ ou d’arrivées manquent à l’appel, vous devrez calculer le coût d’un Nantes-Strasbourg en deux fois (Nantes-Paris et Paris-Strasbourg), mais cela vous fera peut-être réfléchir. 

Enfin, si vous êtes sur une autoroute, et pouvez le faire, consultez donc sur le portail des autoroutes l’état du trafic en temps réel. Rien n’est plus agaçant que d’avoir payé et de se retrouver pare-choc contre pare-choc. Une petite pause s’impose, hors de l’autoroute si possible.