Foot, écologie et réalité

 

        J’avais commis il y a peu une page pour souligner la solidarité d’un footeux de l’équipe de France. A croire que ce sport que je regarde volontiers revêt soudain tous les oripeaux du sport. Peut-être son aspect professionnel…

        Si l’information est exacte, lors du dernier match qui emplit le stade de Rennes, la pelouse avait été chauffée pour la rendre praticable. La sécurité physique des 23 acteurs n’est pas discutable. Au cas cela est inexact, c’est le cas des grands stades allemands et britanniques, et cela le sera bientôt chez nous. M. Aulas qui aspire à construire un nouveau stade ne va pas faire jouer son club dans la gadoue…

        Au lendemain d’une conférence danoise aux résultats minimes voire insignifiants, ce gaspillage d’énergie pour offrir un spectacle aléatoire à des supporters au comportement parfois douteux et du fric à tous ceux qui gravitent autour du ballon rond, paraît une ineptie, un contre exemple à la taxe carbone, une réflexion indigente sur les changements de mentalité à opérer. Arroser des golfs l’été est moins bruyants mais tout aussi condamnable.

        Mais ces ratiocinations ne vont rien changer au sport le plus universel qui réunit pays riches et pauvres.

        En ce mois de décembre, le chauffage des pelouses apparaît aux informations en même temps que le compte macabre des SDF morts de froid. (388 morts depuis le début de l’année, toutes causes comprises). J’imagine le speaker du Parc des Princes qui fait hurler les noms des joueurs, soudain déclarer. « Mesdames, Messieurs, grâce à … (pub) qui a chauffé la pelouse vous allez assister à ce match du Championnat. Ce matin, une cinquième victime du froid est morte à Paris ». Ça vous refroidirait l’ambiance, non ?

        Mais hélas, les réalités s’entrechoquent sans nous choquer.