En effet, pourquoi, surtout en période électorale, les politiques, plutôt orientés à droite, racontent tant de méchancetés sur ces hommes et ces femmes qui travaillent pourtant au service de l’Etat, donc de la République ?

Ces travailleurs payés par l’impôt seraient, en grande partie responsables de la dette abyssale de la France ? En outre, ils dilapideraient l’argent du contribuable parce qu’ils sont  trop nombreux ? De plus, ces énergumènes auraient une fâcheuse tendance à la paresse et dit-on à user et abuser des absences pour maladie. Certains pensent même qu’ils ne servent à rien, ce qui n’est pas faux, mais là où ils sont inutiles, nous n’en avons nul besoin. J’y reviendrai.

Avant ça, un éclaircissement s’impose. Il existe trois catégories de fonctionnaires : 1- la fonction publique d’Etat : police, éducation nationale, armée et gendarmerie, pompiers…Celle-ci représente la plus grosse partie du corps des fonctionnaires (plus de 50 % ). Question : qui a envie de se dispenser des services des nobles et indispensables métiers ci-dessus nommés ?

2 – la fonction publique hospitalière : elle concerne environ 20 % des fonctionnaires, c’est assez peu si l’on considère l’ampleur de la tâche à accomplir dans le domaine de la santé publique. Question : qui souhaite réduire le nombre de médecins hospitaliers, d’infirmières, d’éducatrices etc…?

3 – la fonction publique territoriale…L’ensemble des personnes qui travaillent pour les départements ou les régions. Un certain nombre comme dirait Fernand Raynaud.

On peut, pour faire plaisir à ceux qui haïssent vraiment les fonctionnaires ajouter les salariés de La Poste, d’Air-France, d’ERDF, mais là, on aurait tout faux car ces travailleurs s’ils ont le privilège de la garantie de l’emploi ( entre autres choses ) ne sont absolument pas payés par vos impôts braves gens. Mais par les bénéfices dégagés par ces entreprises qui sont publiques depuis déjà longtemps, d’où l’idée saugrenue de faire perdre des millions à Air-France qui se bat contre une concurrence sévère, quand on est pilote long-courrier et que l’on gagne 14 000 euros nets par mois.

Ces grèves immorales, scandaleuses, rendent amers, aigris, jaloux et excessifs les salariés du privé qui galèrent…

C’est pas une raison pour faire un amalgame et stigmatiser l’ensemble des fonctionnaires.

Les fonctionnaires jouissent de droits d’un autre âge qui n’ont plus lieu d’être : un TGV, ce n’est pas une locomotive à charbon.

Ils n’ont pas de jours de carence : c’est injuste. Et ça divise les français.

Maintenant, peut-être que l’on pourrait aussi envisager l’inverse ? Les mêmes privilèges dans le privé que dans le public.

Il se dit que les fonctionnaires ont beaucoup plus d’arrêts de travail pour cause de maladie que dans le privé. C’est juste. Mais, les principaux responsables ne sont-ils pas les médecins « spécialistes » des « arrêts » de complaisance ?

Une chose est sûre. Nous avons besoin de nos fonctionnaires. Mais il faut réorganiser la machine.

Il faut créer des postes de fonctionnaires dans les secteurs clés : santé, éducation, sécurité, social…

Il faut réduire de manière drastique l’engorgement de certains ministères, comme celui de l’Economie et des Finances, par exemple.

Il faut que l’Etat montre l’exemple en se passant de ses centaines d’emplois féodaux qui coûtent une fortune.

Enfin, il faut faire le ménage dans l’ensemble des collectivités territoriales.

Il y a des départements où il n’y a pas assez de fonctionnaires, et d’autres, où ils sont beaucoup trop nombreux. Sur ce point, je vous conseille la lecture du livre de Zoé Shepard  » absolument dé-bor-dée !  » un portrait au vitriol du fonctionnement du conseil régional d’Aquitaine.

Et puis, finalement, je ne suis pas sûr que les fonctionnaires soient si haïs lorsque je vois les chiffres des inscrits aux concours…