Florence Lamblin, née Martin, impliquée dans une histoire d’évasion fiscale, n’avait pas pour ressources que son indemnité d’élue EELV et son traitement au Lieu du Design. Elle a peut-être espéré arrondir aussi ses fins de mois (en dépit des 350 000 ou 375 000 euros de son héritage, elle devait avoir quelques besoins) avec MyBioShop. Un site de vente en ligne disparu désormais qui avait pour directeur du développement un ancien du groupe Édith Nylon, Isaac Kashi, troisième de liste de Baupin aux dernières municipales.
Lu sur les forums : « Le 2 février 2010, j’ai passé une commande que je n’ai jamais reçue malgré de nombreuses réclamations. Bien sûr mon chêque de 58,86 euros a été aussitôt encaissé. Cette société Mybioshop continue malgré les nombreux clients lésés (lu sur les forums)… ».
Mais au fait, qu’est-il devenu du site de ventes en ligne qui livrait en Belgique et en Suisse gratuitement à partir de 150 euros de commandes et se faisait connaître via les sites €eboon$ ou Plus de bons plans qui proposent toujours des bons de réduction ?
Erreur 404, ne réside plus à l’adresse indiquée.
Cette Sarl Mybio, responsable du site Mybioshop, domiciliée naguère 41, rue de l’Échiquier dans le 10e arrondissement parisien semble avoir disparu et son numéro de téléphone « n’est plus attribué ».
Elle avait pour gérante et responsable Mme Lamblin, Florence, née Martin. Peut-être s’agit-il d’une homonyme de Florence Martin, épouse Lamblin, élue du 13e arrondissement de Paris et employée par Le Lieu du Design, organisme associatif largement subventionné par le Conseil régional d’Île-de-France.
Il semble que cette société n’ait pas laissé que de bons souvenirs. Sur le forum lesarnaques.com, les témoignages se sont accumulés. Un client, menaçant d’une injonction de payer à déposer au greffe du TGI de Paris, s’est vu répondre fin février 2011 qu’il serait remboursé via PayPal. Il demande l’envoi d’un chèque qu’il attendait toujours fin mars 2011.
La société devait avoir des problèmes de liquidités (en dépit de l’héritage de sa gérante) puisque, le 20 octobre 2011, elle plaçait encore en « livraison en attente » une commande de 67,83 euros passée le 11 du même mois. Elle commercialisait aussi des lampes de luminothérapie qui n’étaient plus fabriquées mais toujours proposées à la vente sur son site.
« Si vous souhaitez être acteur d’un commerce plus équitable, utiliser des produits respectueux de l’environnement, apporter une modeste pierre à la préservation de notre planète… Plus de 3 000 produits et plus de cent marques (…) ont été sélectionnées pour leur meilleur rapport qualité/prix/bienfaits », relevait MyBioShop « votre boutique en ligne de produits bio ». 11 boutiques bio et spécialisées en une, vantait AcheterBio, « le guide du commerce bio et équitable ».
Selon des internautes, la société se serait diversifiée en lançant aussi Sexecolo (.com). Qui commercialisait des sex toys contenant du Bisphemol A ? Mais sans piles, assurément, pour préserver la planète. Une sorte d’œuvre philanthropique pour favoriser l’usage de l’huile de coude. «&nsbsp;Sexecolo est la première boutique en ligne de produits mariant sexualité et écologie. Osez le sexe écolo ! », vantait Isaac Khaski sur Green Republic.
Parmi les personnes ayant travaillé chez Mybio Sarl, on retrouve Isaac Khaski, qui se retrouvait en troisième position sur la liste de Denis Baupin (EELV), lors de municipales dans le 16e arrondissement. Isaac Khaski en était le directeur du développement.
On ne fera pas de rapprochement avec la société marocaine MyBio, d’Agadir, spécialisée dans la production et la commercialisation d’huile d’argan, même si, peut-être, Mybio Sarl à Paris en commercialisait des produits.
Mybio Sarl France avait été enregistrée au registre du commerce le 17 avril 2008.
La page consacrée à Mybio était toujours visible, ce jour, sur le site ELLV du 13e arrondissement. Isaac « Zaco » Khaski faisait état de l’ouverture d’une boutique dans l’arrondissement, 67, rue du moulin-des-prés. Il y vantait « l’économie verte ». Mais, selon des témoignages des internautes, les produits étaient périmés. La boutique a fermé depuis.
À la même adresse du 10e arrondissement, on trouvait la société KobIsHa (.com), dont le nom de domaine, acquis via Gandi, a été enregistré par Isaac Khaski.
Ce dernier, ancien du groupe Édith Nylon, était-il la « personne de toute confiance » qui aurait conseillé à Florence Lamblin le moyen de rapatrier de l’argent de Suisse ? Allez savoir… Ce qui est sûr, c’est que les Internautes ayant fait confiance aux sociétés Mybio ou Sexecolo ne sont pas restées longtemps en confiance, s’il faut en croire leurs témoignages.
Èva Joly, de par ses anciennes fonctions de magistrate, a-t-elle pu obtenir d’autres informations sur l’élue du 13e arrondissement ? Toujours est-il qu’elle est la plus formelle à demander la démission de Florence Lamblin de toutes ses fonctions électives. Denis Baupin, plus indulgent, a-t-il été influencé par Isaac Khaski ? Toujours est-il que, même dans un arrondissement très peu gagnable, on ne place pas en troisième position de sa liste municipale quelqu’un n’inspirant pas confiance.
Le système de blanchiment d’argent via le réseau franco-suisse aurait drainé, selon Manuel Valls, près de 100 millions d’euros. En général, quant on blanchit de l’argent, on livre les clients à date et même heure. De ce fait, il est très peu probable que des sociétés telles MyBio ou Sexecolo aient été impliquées dans le circuit : elles n’avaient aucun intérêt à susciter tant d’attention. Au contraire, elles auraient livré et réglé rubis sur l’ongle. N’empêche, Florence Lamblin, que son avocat fait passer pour une naïve, aura du mal à soutenir longtemps cette thèse. Sauf si elle disait tout sur ses accointances et prouvait qu’elle avait été fortement abusée.