On nous parle beaucoup des niches fiscales, du bouclier fiscal et autres avantages accordés aux plus riches.

Autant de faits qui occupent le peuple, qui l’ empêchent de voir comment les riches défiscalisent leurs revenus. Le peuple, toujours enfermé dans la caverne de Platon, ne voit que ce qu’on veut bien lui montrer, c’est-à-dire assez pour qu’il croit être bien informé, mais pas trop pour qu’il ne crie pas au scandale.

Je vais essayer de vous montrer comment celui qui gagne autour de 7000€ (un riche-moyen, donc) par mois peut payer moins d’impôts directs que celui qui en gagne 1500.

La fiscalité française est complexe et mal connue : je suis prêt à parier ce que vous voulez que 90% des français ne savent même pas comment on calcule l’impôt sur le revenu d’un foyer. Ils sont donc loins de se douter que l’on peut supprimer la totalité de ses impôts par diverses combines.

À condition d’avoir un peu d’argent devant soi, bien sûr.

Ils sont nombreux, ces riches-moyens, à se plaindre parce que le montant inscrit sur leur avis d’imposition est élevé. Ce n’est qu’un chiffre sur un bout de papier, mais ils se plaignent comme si cet argent était définitivement perdu pour eux, comme pour les autres.

Or, il n’en est rien. Pour le riche-moyen un peu malin, l’impôt direct se chiffre à 0€.

Comment font-ils ?

Ils déduisent, bien sûr.

Lorsqu’on est riche-moyen, on emploie au moins une femme de ménage : 50% des sommes versées aux emploiyés à domiciles peuvent être déduites des impôts. Si vous faîtes faire tout votre ménage, ça représente une belle somme.

Il y a une autre maguouille liée à cela : employer ses enfants étudiants (c’est un moyen comme un autre de financer leurs études, sauf que l’état en paie une partie. Quand on n’a pas droit aux bourses, on se débrouille comme on peut…). Notez que, dans la pratique, on n’a pas le droit d’embaucher ses enfants. Qu’à cela ne tienne : il suffit de s’entendre à deux familles.

Les résidences secondaires ou à but locatif : on connaît tous la loi De Robien, peu savent en quoi elle consiste. À condition d’acheter parmi une sélection de logements, vous pouvez déduire de vos impôts jusqu’à 50% du prix que vous avez payé pour l’achat du logement.

Super, me direz-vous, j’ai payé ma maison, je vais m’en prendre un !

Attendez, ce n’est pas fini. Vous pouvez déduire jusqu’à 50%, mais pendant 5 ans seulement. Pour que cela soit intéressant, il faut donc avoir de beaux revenus. Offre réservée aux riches.

Un de vos amis qui a un bon poste vient de se payer une résidence secondaire dans le midi ? Vous comprenez pourquoi maintenant ?

Dernière maguouille de l’article (Parce que j’en connais des tas d’autres. Si vous ajoutez toutes celles que je ne connais pas…) : les héritages.

Voici comment se calculent, en  principe, les droits de succession : vous prennez le chemin le plus court dans l’arbre généalogique entre l’héritier et le défunt. Vous comptez 10% à chaque "saut" parent-enfant (ou enfant-parent).

Exemple : si vous héritez de votre cousin germain, cela fait 40% (vous->votre pere->votre grand-mère commune -> votre oncle -> le cousin dont vous héritez, 4 sauts).

Il est maintenant facile de comprendre qu’il est préférable de transférer l’argent autrement, si possible avant la mort de la grand-mère.

Que fait donc la grand-mère riche ?

Des cadeaux de noël bien sûr ! La grand-mère pauvre donne 5€ dans une enveloppe à ses petits-enfants, la grand-mère riche donne un chèque de 10000€…

Le fisc ne dira rien : elle est riche, elle peut bien faire plaisir à ses petits-enfants quand-même !

Quand monsieur tout le monde hérite de 10000€ de sa grand-mère, il n’en touche que 8000, les 2000 restants vont à l’état.

Quand le riche-moyen "hérite" de sa grand-mère, il touche la totalité.

Vous comprennez pourquoi j’ai un cousin éloigné de 15 ans  qui  a 500 000€ sur son compte en banque ?

Et oui ! ce n’est pas parce qu’on est riche qu’on paie plus d’impôts, bien au contraire !