Fillon et le plan d’austérité dogmatique pour les agences de notation,

sans potentialité de croissance !

Le Premier ministre Francois Fillon, accompagné du ministre de l’Économie François Baroin et de la ministre du Budget Valérie Pécresse, doit dévoiler mercredi 24 août à 18 heures des mesures nouvelles pour réduire le déficit. Document l’Express.fr, REUTERS/Eric Gaillard

Support Wikipedia Nicolas Sarkozy et François Fillon ont accouché d’un patchwork de fond de tiroirs pour éviter de toucher à l’essentiel de leurs engagements c’est à dire tout pour préserver la classe supérieure et tout aux autres pour payer les nouveaux impôts. Comme le disait notre cher président, «je ne serais pas celui qui augmentera les impôts», mais comme à son habitude il n’a pas déclaré lesquels laissant aux Français le soin de les payer. Voyons, après avoir modifié l’assiette de l’ISF et accordé nombre d’avantages à cette classe sociale qui le soutien, pouvait-il en être autrement dans une période ou le spectre d’une dévaluation de note cote par les agences de notation se précisait. Un saupoudrage pour noyer le poisson comme c’est le faire notre président, alors qu’un plan clair s’appliquant sur les gros postes de dépense et de rentrées fiscales par une imposition franche des classes supérieures aurait été comprit par tous. Non, il va jusqu’à chercher l’application du taux normal de TVA à 19,6 % aux entrées des parcs à thèmes qui sont une détente pour les enfants, recette 100 millions, comme si ces 100 millions vont nous sauver du désastre, faut le faire ! Il aurait réduit les dépenses de la présidence, son salaire, les appointements de ses ministres qui sont des pions, députés et sénateurs que cela aurait eu un autre effet !Et puis, il y a les alcools, 0,3 milliards, les sodas 0,1 milliard par ce que ça fait grossir, et le tabac 0,1 en 2011 et 0,6 milliards en 2012 par ce que ça donne le cancer.

Des gadgets que des gadgets, on grignote partout, mais les paramètres qui sont la cause de notre déficit ne sont que partiellement abordés. Par exemple, outre la TVA réduite sur la restauration un cadeau de plusieurs milliards sans aucun bénéfice palpable pour les Français qui n’est pas revue, la défiscalisation des heures sup de la loi Tepa, le paquet fiscal, quintessence de sa réflexion d’il y a quatre années, août 2007, et qui nous coûte très chère n’est plus appliquée aux entreprises, mais reste maintenue pour ceux qui en sont bénéficiaires. Le reste de cette loi à volé en éclats au cours des années. Le crédit d’impôt sur le revenu, l’allègement des droits de succession, l’ISF, l’abaissement du bouclier fiscal, ont été modifiés ou disparus. «Le travailler plus pour gagner plus» sur le dos des autres Français qui paient leurs impôts sur tout ce qu’ils gagnent ne le gène pas. Il s’en fout, ce qui compte c’est l’injustice fiscale qui lui permettra peut être d’être réélu. Ces millions de salariés qui en bénéficient représentent un réservoir suffisant pour lui donner les quelques points pour être au dessus des 50 %.

Les chiffres sont accablants, 500 millions de crédit budgétaires seront annulés en 2011 et les recettes pour les finances publiques ne sont que de un milliard d’euros dès cette année, et parmi elles 200 millions d’imposition exceptionnelle des hauts revenus prévus en 2012 pour un revenu fiscal de 500 millions, c’est à dire après réduction de tous les avantages fiscaux, il faut le souligner. Et encore cette imposition est limitée à la durée du déficit, qu’importe c’est une bricole. Mais, n’ont-ils pas souhaité ces très riches Français dans leur cri «taxez-nous», de participer plus activement à l’effort national de réduction du déficit, se sentant gênés d’être ainsi protégés, de sorte qu’ils pourraient trouver que cette bricole n’est pas assez grosse. Décidément Sarkozy est intraitable.

Comment voulez-vous faire de la croissance par une relance de l’investissement et de la consommation avec un tel programme ?

Quand aux mesures d’austérité, elles sont de 11 milliards en 2012 pour tous classe supérieure et les autres, ce qui est insuffisant pour réduire notablement la dette mais assez pour éviter une décote de notre cote aux agences de notation. Dans cette optique le Gouvernement s’est déjà engagé à prendre pour 2013 des mesures en recettes supplémentaires pour un montant minimal de 3 milliards d’euros, dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques. De plus un rabot de 10 % sur les niches fiscales s’ajoutera à celui voté l’année dernière et qui entrera pour sa part en vigueur en 2012. Un rapport de l’inspection des Finances nous éclaire sur ces niches fiscales.

C’est Le Figaro.fr qui révèle que 19 % des niches fiscales sont inefficaces et coutent à l’État 11 milliards d’euros. Mais ce n’est pas suffisant 47 % seraient jugées peu efficientes. Le graphique reproduit ci-dessous montre le détail de ces niches.

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Le total est effarant 61,222 milliards perdus dans ces niches ! Mais combien rapportent-elles ? Certainement pas autant, on ne peut donc juger avec circonspection. C’est un rapport de 6.000 pages qui indique qu’il existe en France 470 niches fiscales réduisant les impôts et 68 niches réduisant les cotisations sociales et la CSG. Elles coûtent respectivement 66 et 38 milliards d’euros par an aux finances publiques. Mais les chiffres qui circulent sont incohérents entre eux. Ils évoquent aussi 500 dispositifs dérogatoires cumulant 100 milliards d’euros chaque année. Une économie de 15 milliards d’euros pourrait être faite, et même sans grand danger pour la croissance et l’équité près de 53 milliards d’euros, Les Echos.fr. Le rapport épargne la TVA sur la restauration et précise qu’il faudrait vérifier la qualité des emplois créés. Sur ce point la question est de savoir si d »autres pays de la zone euro ont autant de possibilités de réduction d’impôts, en particulier l’Allemagne ?

La fiche de présentation des mesures référence Les Echos.

http://www.scribd.com/doc/62999685/Fiche-de-presentation-des-mesures-de-rigueur

 

Les gros postes pour 2012 sont,

  • Limitation de la possibilité pour les entreprises bénéficiaires de reporter leurs déficits dans le cadre de la convergence Franco-allemande, 0,5 en 2011 et 1,5 milliards en 2012,
  • Hausse de 1,2% des prélèvements sociaux sur les revenus du capital, 0,2 en 2011 et 1,3 milliards en 2012,
  • Suppression de l’exonération partielle de taxe spéciale sur les conventions d’assurance pour les contrats solidaires et responsables, 0,1 en 2011 et 1,1 milliard en 2012,
  • Suppression ou réduction des dérogations en matière de CSG, 0,8 milliards.

Pour Jean-Louis Borloo dans le Parisien.fr, il faut réduire le salaire de ministres, pour une fois nous sommes d’accord, c’est mieux que cette bricole sur les parcs à thèmes. Il écrit plus fort. «On peut tout de suite augmenter de 19% à 25% le prélèvement forfaitaire libératoire qui s’applique au rendement du capital financier. Cela rapporterait deux milliards d’euros par an. Je suis également favorable à une nouvelle tranche d’imposition de 46% pour les hauts revenus. Et pour les très, très hauts revenus, c’est-à-dire plus d’un million d’euros par personne, je propose d’instaurer une taxe exceptionnelle de 4% pendant trois ans, ce qui ferait 50 % seulement pour trois ans. Enfin, les grandes entreprises paient moins d’impôts que les petites. Donc je propose pour celles qui sont cotées en Bourse, une taxe de 2% sur les bénéfices». Il supprimerait les niches fiscales pas celles qui touchent les foyers, mais celles réservées aux groupes qui vendent des filiales, qui sont exonérés de taxe sur les plus-values depuis 2004. «Il faut évidemment rétablir cet impôt». «Cela n’affectera ni la croissance ni l’emploi, et cela rapportera au moins six milliards d’euros». Bayrou n’a plus qu’à faire mieux.

Quand aux socialistes c’est un peu chacun son programme montrant leur différence, bien qu’ils aient adopté le programme de leur parti. Ce n’est donc pas simple.

3Capture d’écran BFMTV.

Pour Ségolène Royal «augmenter les impôts est la solution de facilité», «c’est la déprime». Elle a refusé «contre vents et marées d’augmenter les impôts et sa région a continué à avancer», souligne-t-elle. C’est très décevant. «C’est un plan qui, selon moi, fait l’impasse sur des mesures structurelles. Il n’y a pas de contribution significative des grandes fortunes. Pas de mesures de régulation du système bancaire et de taxation des mouvements de capitaux. Et rien contre la fraude fiscale, qui représente 45 milliards d’euros par an». Quand on est à l’Élysée, on ne peut se contenter d’éviter le pire. Tout ce qu’on retient de ce plan, «ce sont des taxes et des impôts nouveaux, alors qu’il faut mettre en place un cercle vertueux». Ma priorité, «c’est la relance de l’activité économique, à travers notamment un vaste plan en faveur des PME». Il faut leur faciliter l’accès au crédit bancaire, créer une véritable agence de l’innovation industrielle et une banque publique qui leur soit dédiée. Avec cette position sur les impôts, elle se démarque du programme des autres primairistes du PS.

3Document La tribune actualités

Pour François Hollande «la gauche doit dire quels impôts elle augmentera et qui les paiera». «Bricolage en matière de redressement des finances publiques et injustice dans les choix de dépenses comme de recettes». C’est le dernier budget du quinquennat, «donc il résume une politique». «Elle s’est révélée défaillante au double plan de l’équité et de l’efficacité». Nicolas Sarkozy laissera à son successeur une situation exceptionnellement dégradée de nos comptes publics et sociaux.

3Capture d’écran France 2.

Pour Marine Aubry «il faut faire effectivement une économie de l’ordre de 10 milliards d’euros, mais il faut encore une fois cibler une relance de la croissance par l’investissement, par l’emploi avec une conséquence en effet de moins de 10 milliards pour les finances publique, c’est un chemin. nécessaire».«La France souffre d’un triple déficit, «déficit de finances publiques, déficit d’emploi, déficit de compétitivité». «S’attaquer à l’un sans les deux autres est une impasse». L’efficacité c’est trouver un chemin qui concilie croissance et réduction des déficits. Le sérieux, ce n’est pas l’austérité, «c’est une politique cohérente de relance et de réduction des déficits». «Il faut inventer un nouveau modèle économique, social et écologique qui permettra de relancer notre économie, de créer des emplois, d’engager la transition énergétique et de rendre la société plus juste et sûre».

Pour Thomas Piketty Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à l’École d’économie de Paris, tout cela me paraît totalement absurde. Quelques mois après avoir perdu 2 milliards d’euros d’argent public au bénéfice des contribuables de l’impôt sur la fortune, «soyons clair, d’après les propres chiffrages du gouvernement, la réforme de l’impôt sur la fortune décidée avant l’été va faire passer ses recettes d’un peu plus de 4 milliards d’euros à moins de 2 milliards d’euros». «Le degré d’irresponsabilité budgétaire de ce gouvernement est flagrant alors que la situation des finances publiques est grave».

A cela, la bonne nouvelle est l’augmentation du chômage fin juillet, elle est de 1,3 % par rapport au mois précédent, soit 36.100 personnes de catégorie A et sur un an il croît de 2,8 % selon les données de la Darès du 25 août. Il concerne 2.756.000 personnes. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4.128.000 en France métropolitaine fin juillet 2011, 4.391.900 en France y compris les DOM. Ce nombre est en hausse de 0,6 %, 24.300 personnes, au mois de juillet. Sur un an, il augmente de 4,3 %.

Ceci montre que sans croissance l’emploi ne peut se développer et le chômage augmente. Il est évident qu’il montre l’échec total de la politique de Sarkozy avec l’augmentation de la dette et de la sécurité. Les cadeaux faits n’ont pas bénéficié aux Français, ils n’ont pas été employés pour l’investissement mais pour les paradis fiscaux, ce qui était prévisible depuis le début du quinquennat lorsqu’il approuvait la fuite fiscale de son grand ami Johnny Halliday.

Le prochain article sera l’université d’été du PS une OPA Aubryste,