Tout bascule pour Naïla quand elle a vingt-cinq ans. La vie ne s’est pas montrée tendre avec elle. Un double deuil la pousse à reconsidérer les choses, aussi s’occupe-t-elle l’esprit en aidant sa tante à rénover sa vieille bicoque. En quête de réconfort dans un petit village en bordure du fleuve St-Laurent, c’est tout autre chose qui comblera son temps libre mais pas forcément ses attentes. La quiétude tant espérée ne sera pas trouvée. De découverte en découverte, Naïla remettra en question ses origines, ses croyances et ses convictions.

 
Si le début a du mal à s’imposer, avec ses phrases presque enfantines (mais qui décrivent très bien les ressentis de l’héroïne) et ancré dans notre propre monde, Elisabeth Tremblay a tôt fait de nous emmener de l’autre côté, là où l’horreur commence pour Naïla. En premier tome d’une série, il décrit bien cet univers où magie et Moyen-âge se côtoient. Magie que, malheureusement, notre future fille de lune n’a pas encore acquis. On assiste donc surtout, et impuissants, à sa descente aux enfers. Perdue entre les griffes d’un sire peu scrupuleux et de sa sorcière, Naïla a toutes les peines du monde à se sortir du pétrin. Les péripéties se succèdent vite, juste assez pour ne pas laisser le lecteur souffler. L’attente suscitée pendant presque la moitié du livre quant à l’univers des filles de lune est bien rendue, même si, je sais, que cela ne plaira pas à tout le monde.
Fantastique et cruel, cet autre monde entraînera Naïla au bout d’elle-même. Jeune femme aux idées claires, elle prendra chaque décision avec le recul nécessaire. La voilà embarquée dans une aventure dont elle ne connaît presque rien. Tel est son héritage.
 
Pour ce qui est de l’héroïne, je le dis de but en blanc, elle m’a passionnée durant la première partie et agacée durant la seconde. Je me trouvais face à une jeune femme forte, pleine de bonne volonté. Une fois le passage franchi, j’ai l’impression qu’elle a perdu un morceau de cerveau en route. Légère déception qui, heureusement, change pour nous rendre la touchante et combative Naïla des débuts.
 
Petite note pour ceux qui auraient des jeunes à la maison qui souhaiteraient le lire : attention, certains passages sont violents. A ne pas mettre en toutes les mains, donc.
 
Filles de lune – T1 : Naïla de Brume
Elisabeth Tremblay
Fantasy
Editions de Mortagne
416 pages.