Fièvre au Maghreb qui cacherait la révolution des Lys en France

 

La fièvre révolutionnaire de la Tunisie est une chose, la volonté de la voir s’étendre émane de l’occident et de nombreux médias.

Certes, des leçons seront à retirer pour les pays voisins de la Tunisie, mais il faut bien connaître chaque pays avant de généraliser.

Il ne viendrait pas à l’esprit des Français, par exemple, de craindre que la situation actuelle de la Belgique soit transposable en France…

La démocratie reste aussi une notion occidentale que beaucoup désirent voir appliquer chez les autres, en oubliant que cela ne s’applique pas, mais que cela évolue avec le temps et quelques générations.

Après 1789 la réjouissance n’était pas de mise et le bénéfice de la république est venu bien plus tard. Aujourd’hui les pays qui s’ouvrent mettront bien moins de temps ; il suffit de voir le Maroc depuis plus de 10 ans, le changement crève les yeux. Il reste encore du travail, mais qui avance très rapidement, voire trop parfois dans divers secteurs.

Ne demandons ou plutôt n’imposons pas aux pays émergents de penser comme l’occident, quand ils n’en sont qu’au stade du développement de leurs infrastructures, prélude nécessaire au développement social.

S’il existe à la tête des Etats des hommes autoritaires pour contenir les peuples, il est vrai aussi que ces personnes qui réclament la démocratie, instrumentalisées par des partis politiques, briguent avant tout les bonnes places en vue, au lieu de viser le bien collectif. Et l’on assiste parfois à des retours de l’histoire, où des rancoeurs se mêlent ainsi à l’ensemble. La confiance électorale envers les partis politiques présents au Maroc n’incite guère les gens à s’avancer vers les urnes, puisque les étiquettes politiques n’offrent pas, en échange, des élus, des maires ou des responsables exemplaires pour autant…. (sans vouloir généraliser). La cohésion entre le peuple et le Roi met en cause la légitimité de la classe dirigeante intermédiaire, accusée de tous les maux.

Rabat, pour ne pas dire le Roi, s’inscrit dans une vision d’ouverture, malgré les réticences de certaines classes et positions intermédiaires qui, ici comme ailleurs, sont dominées par l’économique et non le politique. La notion tribale, persistante dans de nombreux esprits, rend l’analyse encore plus complexe.

Pour rappel, le pays est engagé par des accords privilégiés avec l’UE. A cet égard, l’évolution du droit, des lois et des échanges se dirige résolument vers la transparence. Dans cette optique, les Marocains et les entreprises se doivent de suivre l’officiel désormais, sous peine d’être contraints de laisser la main aux plus responsables d’entre eux, des jeunes bien formés,  compétents et plus ouverts.

Et maintenant, pour rassurer les gens, je rappelle que 20% des retraités Français envisagent de partir au Maghreb, dans l’espoir de renouer avec les promesses non tenues par les démocrates de France et d’Europe depuis trop longtemps. Ils fuient la France, le mot n’est pas trop fort ; c’est, je précise, ce que nous entendons ici de leur part. De plus en plus d’investisseurs et de petits patrons de PME ferment leurs bureaux en France et s’installent au Maroc. Et le phénomène s’amplifie rapidement. Sans parler de nombreux jeunes qui ne trouvent pas où poser leurs compétences en France ou qui ne peuvent plus les démontrer. Et ce ne sont pas les votes dits démocratiques qui rendront leur motivation à ces jeunes, à qui on demande de payer toujours plus.

Voilà quelques traits objectifs de terrain. Maintenant, sans parti pris politique, c’est l’économie et la mondialisation qu’il faut prendre en considération. En France comme au Maroc, le peuple veut voir de l’avancement. Notons que les Français résidant au Maroc voient reculer leur pays d’origine, tandis que de nombreux MRE (Marocains résidant à l’étranger) reviennent au pays de leurs ancêtres.

L’histoire maintenant écrira la suite, à travers une évolution pacifique des choses, plutôt qu’au gré de révolutions qui ne changeraient que des individus. C’est à voir ainsi pour la paix de tous les hommes. En Afrique, même en changeant les présidents, nous ne pourrons pas dire que la finalité sera meilleure, car le fond du problème restera la répartition du fruit sur l’ensemble du continent. Chose que les Européens devraient réclamer, eux aussi, devant les banques et devant les traders, sauvés par les politiques après la crise de 2008. Et ce sont les peuples qui vont payer pendant des années, en perdant leurs acquis…. Paradoxe, quand l’on voit les abus chez les autres et devant plus petit que soi, mais moins devant sa porte… La crise du Lys en France peut aussi arriver…

Si chacun y met du sien, les choses iront bien….

Philippus