Fibromyalgie et morphine


Bonjour,me revoilà parmi vous,

Devant vous aujourd’hui apparait un autre homme, mon séjour à la clinique c’est bien passé mais a été très dur.

Après plus de 7 ans de prise de morphine et ou autres produits dérivés, me voilà sevré.

Je vais avoir 51 ans en octobre, et depuis 1989 ma vie a basculé suite à un bête accident de travail, j’ai commencé une neuro-algodystrophie du genou gauche, qui a duré presque 7 ans, mais me prenant pour un surhomme j’ai voulu continuer à travailler en forçant sur l’autre, conclusion les rotules sont fortement usées mais vu mes séquelles d’algodystrophie on n’y touche le moins possible.

En 1994 ma femme me quitte pour un autre homme en meilleur forme !!!!,

je me retrouve 8 mois à la rue et sans domicile fixe, et surtout sans pouvoir voir mes enfants, car je n’avais pas de domicile et aussi car, dans un moment de colère j’ai menacé son type de mort(c’est un homme politique).

Quelques mois après j’ai commencé à avoir des douleurs partout, de traitement en traitement, et de médecin en médecin, personne ne savait me dire ce que j’avais, jusqu’au jour où j’ai entendu pour la première fois le nom "FIBROMYALGIE" une maladie orpheline, mais surtout qu’avant les années 2000, on ne savait pas quoi faire, ou quoi donner pour pouvoir nous soulager.

Mon parcours du combattant commençait, je pense que j’ai dû essayé tous les médicaments possibles à ce jour pour essayer de soigner la douleur.

Depuis 2003 j’ai été soigné avec de la morphine, du rivotril, du laroxyl, des dalfagan codeine, des antidépresseurs, du lyrica, etc etc, la morphine combinée à d’autres médicaments me donnait l’impression de moins souffrir, mais je devais augmenter la dose car mon corps s’y habituait vite.

J’ai bu, mangé, et avalé n’importe quoi pour que je me sente soulagé, j’étais devenu un toxicomane, je me droguais avec l’aide de la sécu, plusieurs fois les médecins ont essayé de diminuer les doses mais à chaque fois je replongeais dans la morphine, je ne le remarquais pas, mais j’étais devenu une épave, une loque humaine, j’avais l’impression de me sentir bien, pourtant plusieurs fois ma petite femme me disais " Eric articules quand tu parles, plus personne ne te comprend" , j’avais toujours envie de dormir, plus envie d’aller nul part, ni de faire quelque chose, plus aucune confiance en moi, pourtant l’année passée mon rêve d’enfant s’accomplit, avec mon épouse on décide d’acheter un terrain et de faire construire.

je suivais les travaux sans vraiment de bonheur pourtant j’en rêvais, même ce vieux rêve ne me donnait plus de plaisir.

Mi mars de cette année, on a reçu les clefs, j’avais promis à mon épouse que tout serait tapissé et peint avant de rentrer dedans, elle avait beau me dire ce n’est pas urgent, fais le à ton aise, je lui disais ne t’en fais pas je vais mieux et me sens capable de reprendre mon ancien travail qui était peintre décorateur.

La première semaine tout allait très bien, j’étais enfin fier de moi je pouvais retravailler une journée entière ,bien sur je me mentais à moi même et surtout à mon épouse, j’avais augmenté mes doses de médicaments, et surtout je vidais une tablette entière de codéine par jour !!!!

Mais j’avançais, le soir je rentrais fatigué et avec des douleurs partout mais je tenais le coup.

Jusqu’à un certain soir du deux avril, j’avais travaillé toute la journée dans la maison et comme le lendemain on déménageait, je dis à mon épouse que j’allais terminer deux ou trois petites choses.

En voulant rentrer chez moi, mon corps et mes forces me laissèrent tomber, je me suis retrouvé à terre avec le pied tordu sous mon corps, j’ai su rentrer chez moi mais de 22h à03h30 je me suis retrouvé aux urgences, conclusion grosse entorse du pied et la malléole cassée.

Ma vie basculait pour la seconde fois en quelques années je me retrouvais complètement vidé aussi bien moralement que physiquement .

Une grosse dépression s’en suivi, avec des envies suicidaires et surtout de grosses crises d’angoisse et de pleurs, et oui je pleurais tout le temps.

Pour moi j’avoue ce fut une grosse période noire, avec beaucoup de pertes de mémoire.

Mon médecin traitant m’a fait un traitement de choc pour la dépression, pendant 15 jours matin et soir une infirmière venait me faire une piqure de tranxeme 50ml, il prit aussi rendez vous à la clinique de la douleur pour avoir l’avis du médecin et de la psy qui me soigne à l’unité de la douleur.

A la clinique le médecin me dit carrément vous êtes devenu un drogué, un vrai toxicomane et que j’allais devoir rentrer plusieurs jours pour un sevrage, il remplaça mes patch de morphine par du:

SKENAN, Classe thérapeutique : AntalgiquesPrincipes actifs : Sulfate demorphine.

Il marqua sur l’ordonnance les noms des médicaments que je devais rendre à la pharmacie en allant chercher les nouveaux.

Les deux mois qui suivi ont été très durs pour moi et les miens, j’attendais avec peur et angoisse le jour de mon hospitalisation et de mon sevrage, mais je devais le faire et surtout le réussir pour ceux qui m’ont soutenu et cru en moi.

Le10 juillet je rentrais enfin à la clinique pour y rester 9 jours, c’est là que le parcours du combattant commença, premièrement on diminua mes doses de morphine pendant 2 jours puis arrêt complet, les premiers jours je n’eus pas trop de soucis j’étais sous baxter avec d’autres médicaments mais après je fus moins drôle, des bouffés de chaleur, des crises d’angoisses, des pleurs et le plus dur les jambes sans repos je ne pouvais pas rester 10 secondes sans devoir bouger les jambes, je suis resté quasiment 4 nuits sans dormir.

Maintenant ça fait 7 jours que je suis sorti et je suis devenu un autre homme, je suis redevenu celui que j’étais il y a 20 ans,  j’ai toujours mal bien sur mais ni plus ni moins qu’avant, j’entreprends à nouveau pas mal de choses, et surtout j’ai retrouvé la confiance en moi celle qui avait disparu depuis des années.

Qui dit avoir confiance en soi ,dit avoir le moral ; qui dit avoir le moral, dit évoluer dans sa vie et surtout reprendre gout à la vie.

n’est elle pas belle la vie quand on y croit !!!!

 

Par cette lettre j’aimerais remercier mon épouse, mes parents qui sont venus directement dès qu’ils ont su ce qui m’était arrivé en avril ; mon papa à 86 ans et ma maman ont grimpé dans leur voiture et on fait 800 km pour me soutenir.

Je remercie aussi les médecins qui ont cru en moi et qui ont tout fait pour que je reprenne confiance en moi. 

 Vous qui souffrez ne faites pas comme moi, ne vous droguez pas, ne vous bourrez pas de médicaments,  mais trouvez un bon centre ANTI-DOULEUR, soignez- vous par des médecines douces.

Le jour où j’ai quitté la clinique mon médecin m’a dit qu’il croyait de moins en moins à la façon médicamenteuse pour soigner la FIBROMYALGIE, mais plus aux médecines douces comme la sophrologie, la phasciathérapie, la kiné, l’hypnose, etc, et surtout qu’il faut que l’on occupe son esprit pour moins penser à la douleur. 

Bonne lecture et à bientôt.

Eric

    

 

11 réflexions sur « Fibromyalgie et morphine »

  1. Bonsoir Bardoux, j’espère que se témoignage pourra aider d’autres personnes, bonne soirée à toi

  2. ERIC

    JE SUIS HEUREUSE POUR TOI D’AVOIR DE SI BONNES NOUVELLES ET J’ESPERE QUE C’EST LE DEBUT D’UNE NOUVELLE VIE ?PLEINE DE JOIE ET DE BONNE SANTE AUTOUR DE TES PROCHES§§
    TRES SINCEREMENT
    FOX

  3. bonsoir éric
    Je viens de lire votre article
    je dois dire qu’il m’émeu dans plusieurs sens

    1) dans celui de l’imcompri
    2) Dans celui de la souffrance
    3) dans celui du combat
    4) dans celui de la force de caractère
    5) dans celui du courage
    6) dans celui de l’humain

    Alors je vous dirais en quelques mots éric
    Vous êtes l’exemple même de la vie et de ses valeurs

    J’espère que vous continuerez à rêver afin de continuer à avancer et les réalisés comme vous le mériter

    Bonne chance et le meilleur vous sourit pour les années à venir éric
    zoubissssssssss

  4. Salut Eric ! Comme tu le dis, rien de tel que les médecines douces ! A bas la chimie !
    Tu vas être un autre homme, sois en sûr, tu en déjà un autre ! Plus fort !
    A bientôt !

  5. Bonjour,je vous remercie pour vos commentaires qui me touche beaucoup, aujourd’hui ça fais 15 jours que j’ai arrêter la morphine.
    Et j’avoue que de jour en jour, je me sens mieux, je n’ai pas moins mal qu’avant mais ni plus non plus.
    Par contre moralement je me sens de mieux en mieux.

    Mala dsl si je ne t’ai pas répondu plutôt je t’envoie un mail.

    à bientôt

  6. je ne t’es pas oublier ; je te fait signe dès que je peut (problème de décès) a bientot biz salutations les meilleures. MALA

  7. bonjour Mala toute mes condoléances pour toi et ta famille, des que tu te sentiras mieux on pourra ce parler.

    bonne fin de journée à toi

  8. Etant atteinte également de fibromyalgie et d’autres pathologies rhumatologiques, et diverses opération aux niveaux articulaires, je voulais vous féliciter d’avoir arrêter la morphine dite douce dans le schéma médicamenteux décrit plus haut.
    En tant que malade handicapée, et ayant une carrière avant dans le médical, je dois préciser que toutes les personnes prenant de la codéine ou morphine ne tombent pas dans le panneaux « toxico ».
    Je constate dans votre récit une très mauvaise prise en charge de la douleur, il existe des centres spécialisés pour cela et avant de prendre un médicament comme la morphine, il faut avoir tout essayé comme antalgique.
    Moi même à présent, je prends régulièrement du MS et du MS Contin, cela fait un an, et avant cela je prenais des dérivés morphinique depuis dix ans comme le Valtran et je ne suis pas toxicomane, car j’ai appris à gérer mes doses d’après mon état.
    Il y a un schéma a respecter, car la mollécule devient en effet indispensable au cerveau.
    Donc dans mes moindres douleurs, je ne prends que du 10 mg par jour, dans les pires, je prends la forme retard à 30 mg, mais seulement si je ne suis plus capable de me lever, et seulement si je suis incapable de dormir.
    Le rapport entre la douleur et les inconvénients de celle-ci sur mon état global a alors atteint son maximum. Je ne dois en aucun cas atteindre un bien être mais être soulagée dans l’immédiat afin de pouvoir dormir et récupérer. Cela me donne l’occasion aussi d’échapper aux circonstances aggravantes de la douleur sur mes organes tels que mes intestins ou de me couper l’appétit durant une semaine, et donc m’évite une aggravation de mon état général.
    Tenir un journal et s’entraîner à doser soi même au jour le jour et limiter les doses dès que l’état général s’améliore donne au patient la possibilité de gérer lui même son traitement et psychologiquement lui permet de gérer sa maladie douloureuse quelqu’elle soit. Mais il faut pour avant cela savoir définir ses douleurs et les étudier, et toujours peser le pour et le contre avant de prendre de la morphine, il ne faut pas que les effets secondaires du médicaments dépassent le confort que celui-ci peut offrir, sinon cela devient de la toxicomanie, et malgré leur bon vouloir et leur expérience personnelle, hélas certaines personnes sont indépendamment de leur volonté fragilisées pour la toxicomanie tout comme l’est l’alacolisme. Voilà pourquoi gérer ses traîtements est primordial et prendre des notes aussi pour garder un schéma constant.
    J’espère que mon expérience personnelle aura pu aider quelque uns d’entre vous et je vous souhaite bon courage, et encore toutes mes félicitation pour ce sevrage.
    Bonne soirée

Les commentaires sont fermés.