fiabilité des automobiles : les Japonaises en tête…

Intéressante recension, au Royaume-Uni, par le site Honest John (.co.uk) des données des tests de contrôle technique des véhicules récents (après trois ans, le MoT, ou motor test, est obligatoire). Beaucoup de modèles japonais se classent en tête pour leur fiabilité, les « pires » étant les nord-américains et les français. Mais que faut-il vraiment en penser ? Tout dépend si l’on se fie à la presse, qui dramatise, ou à l’enquête originale, beaucoup plus mesurée.

Le site Honest John est la création d’un expert de la presse automobile (lequel pourrait être son rédacteur en chef, Dan Harisson) qui est en fait un site marchand recensant des annonces de vente d’automobiles d’occasion. En revanche, les données qu’il publie sont « neutres » puisqu’elles émanent de la très officielle Vosa (Vehicle Operator & Services Agency), censées avoir longtemps été, pour la presse, « gardées secrètes ».

Avant d’en venir au classement, portant sur les données des véhicules soumis au contrôle technique britannique après trois années de mise en circulation (soit des voitures vendues après 2008), situons le contexte…
Tout d’abord, il faut différencier les modèles très haut de gamme, exigeant un entretien régulier par des professionnels des marques concernées (comme par hasard, ce sont souvent de secondes voitures qui roulent beaucoup moins : on ne sort pas sa Ferrari tous les jours…). Ces voitures de grand luxe, Rolls Royce ou Aston Martin, Bentley, en tête, sont de ce fait parmi les plus fiables.
Pour les autres, oui, des japonaises arrivent souvent en début de classement, comme la petite Suzuki Splash. La fameuse « fiabilité allemande » se confirme aussi pour les Mercedes, Audi et Wolkswagen (et marques associées, telle Seat). Cela étant, même si parmi les voitures européennes, ont trouve des françaises plutôt en bas de tableau, elles y voisinent, à égalité, avec des Mercedes ou des Mazda (et une Suzuki, la SX4).

Deux autres points importants : si une marque ou un modèle sont particulièrement bien vendus dans une région montagneuse (les monts Grampian en Écosse, par exemple), les problèmes de freinage ou d’usure seront plus fréquents. L’usure des pneumatiques est évidemment plus forte dans les zones fortement rurales. On remarque aussi que les zones urbaines et péri-urbaines fortement dotées en ronds points à sens giratoire (naguère, le round-about était une spécialité anglaise, pour des raisons qui ne tiennent pas qu’à la sécurité, mais aussi à des raisons de marchés locaux, et d’« économies », la France n’a plus à envier), sont peu propices aux plaquettes de frein et aux suspensions.

Mais, toutes choses égales par ailleurs, il faut distinguer ce qui est crucial de ce qui l’est moins. Beaucoup de résultats dépendent du fait que les propriétaires négligent des mesures d’entretien usuelles qu’ils pourraient très bien appliquer. Ainsi de la focalisation de l’éclairage (portée, hauteur) principal, et de l’entretien des feux de signalisation. « Beaucoup de failles constatées sont de la responsabilité du conducteur ou du propriétaire, et non inhérentes au véhicule » (donc à la marque). Faut-il en conclure qu’acheter français est un signe de moindre méticulosité ?

Attention mesurée

Ces tests, dont la publication des résultats font l’objet d’une médiatisation, méritent cependant l’attention : ce ne sont pas forcément les modèles estimés les plus fiables qui perdent le moins de valeur à la revente en trois ans, et inversement. De plus, si la valeur de revente est faible, l’entretien par le propriétaire sera sans doute davantage négligé.

En queue de classement, surtout des Chrysler mais aussi d’autres américaines dont la… Jeep Patriot, précédant deux Dodge. Ces modèles ne sont pas très fréquemment vendus et un biais est peut-être introduit par la taille trop restreinte de l’échantillon.

Mais, en queue de classement des véhicules fortement vendus, on trouve la Renault Clio et la Peugeot 308, la Citroën C4 Picasso et la Renault Megane. Volvo, contrairement à sa réputation, est aussi fort mal classée.

Cependant, si on examine modèle par modèle les courbes de fiabilité en relation avec celle de la moyenne de tous les véhicules testés, on s’aperçoit que l’écart en pourcentage est très faible. Par ailleurs, le critère de l’usure des pneumatiques (variable selon les régions, voir supra) entre en ligne de compte pour une bonne part. Or, selon les années, pour un même modèle, l’équipementier (Michelin, Continental, Firestone…), peut différer.

On pourrait penser que les modèles les plus choisis pour équiper des flottes automobiles (véhicules d’entreprises et loueurs… véhicules des administrations) sont aussi les plus fiables. La corrélation est somme toute faible. Mais c’est par exemple le cas de la Peugeot 207 qui, dans cette catégorie, se classe assez bien en haut de palmarès.

La Twingo est aussi plutôt bien notée. Pour les américaines, la Ford Ka de 2008 vaut, de ce point de vue, la Volkswagen Fox.

Qu’en penser globalement au juste ? Pas grand’ chose. Un classement global par marques pourrait être contredit, au cas par cas, par les bonnes performances de modèles qui ne sont pas forcément parmi les plus chers.

Aucune marque ou modèle n’atteint en moyenne au-dessus de 93 % (la Rolls-Royce Phantom, tête de classement, est à 92,7 %) et aucune en-dessous de 58 % (bonne dernière, pour les modèles de 2008, la Chrysler Grand Voyager à 58,6 qui est précédée de très peu par la Volkswagen Shuttle, deux Fiat et la Peugeot 807). Compte tenu des très faibles écarts, la Renault Modus se comporte en fait très bien (86,4 %).

Toutes les données se trouvent en ligne sur http://good-garage-guide.honestjohn.co.uk/mot-results/

À vous de voir. Les données sont sujettes à multiples interprétations (les Alpes ne sont pas comparables aux sommets d’Écosse, les routes de la Corrèze à celles du Pays de Galles…). Mais bien évidemment, on peut penser qu’un modèle vraiment mal classé au Royaume-Uni ne serait guère mieux classé en France. En tout cas, pour les indiennes Tata, on ne les recommande pas trop (mais leur prix initial peut compenser le coût de l’entretien).

Vous remarquerez aussi de grandes absentes, telles les Renault Dacia Logan, très peu présentes outre-Manche. Bref, tout cela semble très scientifique, mais pour classer des marques, il faut tout prendre avec un recul certain…

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « fiabilité des automobiles : les Japonaises en tête… »

  1. les japonnaise tres fiable oui !!!
    ma mazda exdos9 a 18 ans toujour aussi neuve la peinture le moteur impecable
    7 voiture haut de gamme en 40 ans et peut de pannes aussi ..
    1 cortina gte 1sumbeam 1 mazda 121 10cv 2 mazda 929 1 rover 800 1 xedos9

  2. J’ai roulé 7 ans en Renault, pas mal de problèmes mais d’occasion. Puis 15 ans en Peugeot et plutôt satisfait. Il faut aussi pensé que certains propriétaires de voitures ne sont pas toujours consciencieux dans l’entretien.

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