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Le 14 juillet de la discorde.

         D’habitude, en ce jour de fête Nationale, on s’inquiète de la météo qui va arroser nos pioupious et empêcher de notre aviation de survoler les Champs-Elysées. Parfois, on cherche le petit plus que l’X ajoute à son uniforme en guise de symbole. Il est même arrivé que surgissent des récriminations à cause des chars lourds qui mettaient à mal les pavés de l’avenue et dont le contribuable parisien devait payer la réparation.

       
 Cette année, M. Eva Joly remet carrément en cause le défilé militaire. Tollé « général » de la droite à la gauche.
 
          Comment ! Une Française de pas assez longue date et qui prétend être la candidate EELV se permet de toucher au sacrosaint symbole de l’unité nationale ! 
      
  Se prononcer sur le fond est un risque à ne pas prendre en cette période préélectorale. Mais émettre quelques idées ne peut faire que du bien. Qu’un général (de Gaulle) inspecte ses troupes allait de soi. Mais le parcours militaire de notre Président actuel ne l’y oblige pas.
 
          Est-il désobligeant de signaler que beaucoup d’Etats aussi démocratiques que nous ne font pas défiler de troupes à l’occasion de leur fête nationale. Et si l’on cherche ceux qui s’adonnent encore à cet exercice, force est de constater que nous avons comme frères d’armes la Corée du Nord, la Chine et quelques autres dictatures du même acabit. Le privilège de l’ancienneté donne sans doute des droits. Et le charme de l’uniforme, pompiers compris, se déploie dans tout l’hexagone depuis que le défilé existe. 
        
Qui se souvient qu’en 2008 pour célébrer ce jour de gloire, à côté de N. Sarkozy, se tenait Bechir El Assad ? Et qu’on a invité beaucoup d’autres dictateurs pour tenir compagnie à nos Présidents. 
 
        On a entendu, ici ou là, que le 14 juillet, la nation rendait hommage à son armée. Et en particulier aux 6 morts récents en Afghanistan. Qui se souvient d’un défilé en l’honneur de nos soldats morts en pacifiant l’Algérie Française ? 
         
 Pourquoi pas faire ce défilé le 11 novembre pour se rappeler des massacres, parfois idiots, de citoyens de toutes les communes de France ? Pour le 8 mai, ce serait aussi célébrer la débâcle de 1940! 
        
Côté historique, il est peut-être utile de rappeler que c’est la fête de la Fédération dont nous nous souvenons ce jour-là. Rien à voir avec la prise de la Bastille. Pourtant le contresens est centenaire. A la Bastille, le peuple a combattu l’armée royale française. La faire défiler, l’armée, pour l’anniversaire de cette pâtée a un aspect comique.
        Sûr que ça chatouille l’épiderme qu’une « Norvégienne » nous remémore notre histoire en faisant défiler le peuple, dont c’est la fête, plutôt que l’armée française.
          Pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux sur leurs sources historiques, il est bon de savoir que cette fête de la Nation date de 1880, en mémoire de la fête de la Fédération de 1790. Rien à voir avec la prise de la Bastille. Mais les amalgames sont si pratiques.
 
          La musique militaire fait taire les sirènes de l’histoire et le coq gaulois chante dès l’aube autour de l’Arc de Triomphe.        

        Ci-dessus Monet La rue Montorgueil de 1878, fêtant la Paix et le Travail, fête devenue en 1880 la fête de la Nation.