Ali fait parti de ces oasiens qui ne rateraient pour rien au monde les festivals du désert .Retour aux sources ,à la vie de ses parents et grands parents . Lui a opté pour une vie plus moderne parce qu’il faut bien « travailler » mais il n’est pas de ceux préférant le café à la terrasse d’un troquet au thé servi autour d’un feu de camp, les vidéos diffusées sur le dernier iphone plutôt que regarder un coucher de soleil au dessus des dunes , ou écouter le mp3 vomir des musiques à tue tête plutôt qu’apprécier le calme du désert .
Quelques bus déversent les voyageurs venant de Tunis, Sfax ou Gabès …les tour operator ont préféré proposer d’autres destinations en cette période de Noël alors les tunisiens peuvent se réapproprier leur histoire , leurs coutumes .
Tous les intervenants pendants ces quelques jours seront payés quelques dinars mais comment refuser une manne aussi minuscule soit elle lorsque les enfants ont faim et que les touristes sont absents . Un chamelier me dira les européens parce que c’est gratuit ne nous donnent meme pas un dinar (un peu plus de 50 centimes d’euro) de pourboire les tunisiens eux savent que la vie est dure et nous donnent quelques centaines de millimes (1 dinar =1000 millimes) car il n’y a pas que les hommes à nourrir ces chevaux qui caracolent ,ces dromadaires qui depuis quelques mois ne vont plus faire de ballade aux désert avec des touristes ont besoin eux aussi de manger, être soignés …
Sur la place centrale la matinée voit de nombreuses spectacles ; ici c’est le concours du plus beau cheval et du plus beau cavalier .Un peu plus loin on nous rappelle qu’on ne doit pas oublier les gens différents , un match de polo se déroule entre des enfants en chaise roulante .
Les petits de la ville ont monté un spectacle , scènette de la vie nomade : un petit bout d’à peine 3 ans essaye de tenir son rôle de berger , une adorable gamine guère plus âgée vêtue à ravir d’un superbe costume typique nous montre les gestes pour moudre le grain …
Un peu plus loin un homme habillé en touareg accompagné de son faucon attend qu’un touriste le prenne en photo …il n’ose pas demander quelques millimes mais comment nourrir son oiseau si quelques sous ne tombent pas dans sa main .
il est 13 h, la ville se vide , dans un moment les spectacles commenceront sur la « place » du festival . A pied , en voiture , en mobylette (et je devrais mettre plusieurs S car la police cette année n’est pas assez nombreuse pour limiter la vague déferlante de ces moteurs pétaradants), en cariole, à cheval , à dos de dromadaire ou d’âne hommes femmes enfants traversent la jolie palmeraie …
Le festival qui devait initialement se dérouler du 22 au 27 janvier sera écourté cette année par manque de moyens , les oriflammes de Tunisiana le france telecom local battent le ciel rappelant aux spectateurs qu’ils sont parmi les seuls sponsors à avoir répondus présent .
Les spectateurs s’entassent sur les tribunes, mais très rapidement la « zone » limitée par des tentes bédouines est envahie par une marée de badauds . Pendant 3 h vont se dérouler devant eux courses de chevaux et dromadaires, marathon de dromadaires, mise en scène d’une razzia , courses de sloughi , mariage traditionnel, danses … (la video viendra plus tard !)
Des invitations à partir au désert , à vivre ces moments 2 ,3 ou même 7 jours « en vrai » pour monter l’eau du puit, se promener à dos de dromadaire .. oui mais pour des vacances !!!!