Au Québec, la condition des femmes doit certainement faire envie à certaines femmes dans le monde qui ont moins de chance.

L’égalité homme-femme longuement débattue au sein de notre province est finalement presque atteinte… Au Parlement, par exemple, on aperçoit de plus en plus de femmes, dans les métiers généralement réservés aux hommes également. Les femmes réussissent de plus en plus à se faire une place, et ne sont plus victimes de sexisme ou de mauvais traitements comme elles l’étaient auparavant.

 L’emprise que les hommes avaient autrefois sur les femmes, du moins au Québec et au Canada, est maintenant chose du passé.

 Malheureusement, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Certaines cultures ou religions différentes de la nôtre ont eu une autre évolution, et il en découle qu’en 2010, des femmes ne peuvent toujours pas franchir le seuil de leurs maisons sans être accompagnées d’un homme.

Dans d’autres cas, on assiste à des cas où on coupe le clitoris de la femme, pratique appelée excision, afin de lui retirer le plaisir, et ainsi, l’empêcher d’avoir envie de tromper son mari. Dans d’autres cas encore, des femmes sont lapidées pour avoir trompé leurs maris, ou encore pour avoir perdu leur virginité avant le mariage. Des femmes battues, tuées, violées font parties des images que l’on voit couramment dans les journaux… Cela semble bien loin de nous, mais avec la mondialisation, rien n’est en réalité jamais bien loin de nous…

Le visionnement du film Le voyage de Nadia m’a fait comprendre beaucoup de choses sur la condition des femmes à l’étranger.

J’avais toujours été un peu informée de ce qui se passait ailleurs, mais il faut s’avouer qu’au Québec, particulièrement en région, si l’on ne va pas soi-même en quête d’information, on se retrouve plus souvent qu’autrement avec des phrases du type «Ce qui se passe dans leurs pays, ça ne me regarde pas.»

 J’ai toujours été une fille qui aimait s’informer, et comme ces phrase, souvent prononcées par des gens ignorants ne me contentaient pas, j’ai décidé d’en apprendre un peu plus par moi-même.

La condition des femmes comme décrite dans Le voyage de Nadia est complètement différente de celle du Québec. Même s’il s’agit d’un monde en changement, d’un pays en évolution, on peut constater que les mentalités n’ont toujours pas réellement changé. Il est certain qu’avec les études, les femmes ont gagné une certaine indépendance, mais le chemin est toujours à faire. Nous n’avons qu’à regarder certaines femmes présentées dans le documentaire pour voir la terreur qui semble les prendre à l’idée de sortir seules de chez elle. Passer une vie sans pouvoir sortir de chez soi, à moins d’être accompagné, une vie à se faire dévisager si l’on ose se montrer au monde, est quelque chose qui, dans mon Québec confortable, je l’avouerai, me dépasse complètement.

Les femmes Kabyles, du moins les plus vieilles, semblent avoir une réelle peur de quitter le domicile familial sans être accompagnées d’un homme. Certaines parlent de la violence à laquelle elles étaient confrontées quotidiennement ; de la soumission. Ayant été élevés de cette façon, et ne connaissant pas vraiment d’autre manière d’agir avant l’arrivé d’Internet puisqu’il s’agit de quelque chose faisant parti de leur culture, les hommes ne pouvaient pas changer, en quelque sorte.

 On le voit dans le film de Nadya, les choses changent, lentement mais surement, les femmes faisant des études ne sont plus aussi soumises qu’autrefois, certainement parce qu’elles sont maintenant considérées comme «utile», par exemple, la vétérinaire qui semble même avoir gagné le respect des hommes ! L’espoir pour les femmes Kabyles existe donc réellement.

Dans certains pays de l’islam, comme la Tunisie, l’Algérie et plusieurs pays du Moyen-Orient, le chemin est encore tout à faire. Les cas de violence dont on entend parler dans les médias fréquemment sont certainement les pires, imaginez les cas, moins pires mais tout aussi inacceptable dont on ne parle pas ; des milliers par jour, sans contredit.

Lorsque je vois que 20 à 50% des femmes dans le monde sont victimes d’abus physiques par leur mari à différents degrés, cela me trouble… Comment un tel chiffre peut-il être possible ?

 La violence envers les femmes ne se retrouvent pas seulement dans les pays de l’islam, au Canada, en France, aux États-Unis, des milliers de femmes sont aussi victimes de violences…

Par contre, les «motivations» des hommes qui battent leurs femmes diffèrent. Dans certains pays, les lois donnent la permission aux hommes de battre leurs épouses si celles-ci ont à être «corrigées.» La loi islamique va même jusqu’à permettre à un homme de lapider ou même de tuer sa femme adultère !

Mais ce «droit» semble être une déformation car, en effet, le Coran «prescrit la gentillesse envers les femmes.» Serait-ce alors les hommes qui décident de placer les femmes dans une telle position de soumission ? Les hommes dans certains pays voient la femme d’une toute autre manière que celle dont elle est perçue ici, imaginer une femme à la tête d’un parti politique, dirigeante d’une grande compagnie ou ayant le pouvoir d’influencer un pays complet, n’est pas quelque chose de possible pour eux, du moins, pas pour le moment. Prenons par exemple l’imam du Téhéran, il y a quelques temps, qui a dit, et ce en 2010 alors qu’il avait probablement pleinement conscience que ses paroles seraient entendues un peu partout dans le monde, et qui croyait fermement que les tenues légères portées par les femmes seraient non seulement responsables de l’adultère mais aussi… des tremblements de terre !

Une étudiante américaine jugeant ces paroles totalement absurdes, Jennifer McCreight, a décidé de mettre sur pied un évènement appelé le «boobquake»… littéralement le séisme de seins. C’est en convainquant par Facebook et divers médias les femmes de partout au pays à porter, le 26 avril dernier, leurs plus beaux décolletés et leur «shorts» les plus osés puis de se réunir afin de vérifier si terre tremblerait que Jennifer a prouvé que l’imam en question racontait… n’importe quoi !

 Des paroles comme celles-ci en Occident font vite réagir, quelqu’un de haut placé comme l’imam l’est dans son pays, ne pourrait jamais prononcer de telles paroles !

La condition des femmes en 2010 découle le plus souvent d’anciennes traditions qui se sont perpétuées depuis plusieurs siècles, l’une d’entre elle est l’excision. En effet, un peu partout dans le monde, l’ablation du clitoris fait parti des traditions. Et ce afin, le plus souvent, de retirer le plaisir des femmes afin de les empêcher d’avoir l’envie de tromper leur mari, ainsi que pour conserver leur virginité avant que celles-ci se marient.

 Malgré son interdiction dans plusieurs pays, l’excision est encore aujourd’hui bien présente dans les mœurs de biens des pays. On estime à 130 millions de femmes excisées dans le monde… 2 millions d’autre s’ajouteront encore cette année… donc 6000 cas par jour, ou pire, 5 petites filles par minute. Ces chiffres sont à frissonner d’horreur…

 Cette pratique barbare, qui amène parfois à mort à cause des infections, se pratique surtout dans l’Afrique subsaharienne. Plusieurs formes de l’excision existent, les pires allant jusqu’à enlever complètement le clitoris, les petites lèvres ainsi que les grandes lèvres du vagin… Ces «opérations» sont parfois faites sans anesthésie, comme l’introcision, qui veut «élargir» l’orifice vaginale avec… une lame en pierre ! Bien que faisant parti des mœurs et traditions de beaucoup de pays, cette pratique doit disparaître… En Égypte, en Éthiopie, au Soudan, pour ne nommer que ceux-ci, cette pratique est traditionnelle, plus de 85% des femmes sont excisées…

Des luttes sont en cours afin de la rendre illégale, de l’interdire, et la faire connaître afin que l’on réagisse et change les choses, car cette pratique est non seulement dégradante mais dangereuse. Des milliers de femmes meurent suite à des complications, les chiffres exacts n’étant pas recensés, on peut se douter que sans anesthésie, ou sans aide médicale, ces pratiques peuvent causés la mort…

Les choses semblent amenées à  changer… La communauté internationale réagit de plus en plus à ce qui se passe au Moyen-Orient ou en Afrique, à la condition des femmes. Les médias nous montrent des images dures, des images de la réalité, et même si cette réalité n’est pas la nôtre, il est essentiel de prendre conscience qu’elle est celle de bien des femmes.

Au Québec, nous avons maintenant tous les mêmes droits, une femme ne peut se faire refuser un emploi à cause de son sexe, elle a le même salaire que les hommes, a des droits si son mari la bat, a le droit de demander le divorce, et j’en passe… Cette réalité qui est la nôtre n’est pas celle de toutes les femmes, et c’est pourquoi, à mon avis, nous devrions contribuer à rendre cette réalité possible pour un plus grand nombre de femmes.

Nous avons dans notre paysage artistique et politique des femmes fortes, prêtes à changer le monde, des femmes comme Michelle Obama ou Hilary Clinton, ou encore Oprah Winfrey pour qui l’image et la condition des femmes comptent beaucoup. Plus près de nous, Pauline Marois comme chef du Parti Québécois représente bien l’idée de la femme qui a réussi, mais aussi des actrices, ou des chanteuses qui luttent pour différentes causes afin de faire respecter la femme et l’image de celle-ci.

 Pour nous, pour nos mères, nos filles, et nos petites-filles, nous devons maintenant nous lever et tenter de changer le monde. Après tout, la solidarité féminine, ça existe même avec celles que l’on ne connait pas…