Décidément, dans ce pays, l’expérience ne sert à rien !

Une nouvelle fois, des évaluations de nos chères têtesblondes sont programmées cette semaine. Très critiquées à juste titre l’andernier, elles réapparaissent avec les mêmes défauts.

Faire passer des évaluations en janvier, alors que leprogramme n’est pas terminé va forcément mettre des enfants en difficulté.

La façon d’évaluer est aussi critiquable avec le principe dutout ou rien  (qu’il rate une seule outoutes les multiplications, un élève aura toujours zéro). Quelques petitsaménagements ont été consentis : «Il y aura trois notes, dont une pourceux qui ont compris mais n’ont pas réussi l’exercice. »

On peut craindre aussi une mise en concurrence des écoles enfonction de leurs résultats, problème qui n’est pas nouveau. En effet, lesévaluations nationales datent des années 70, au moment où les cycles ont étéinstaurés à l’école. A l’époque, c’étaient les élèves sortant d’un cycle (CE2et 6ème) qui étaient évalués en début d’année scolaire pour voir cequi restait après deux mois de vacances. On nous a bien précisé à l’époque queça ne servait pas à évaluer les écoles. Tu parles Charles ! 

Ayant travaillé dans une inspection, je passais des semaines à exploiter les résultats (l’arrivée de l’informatique n’a fait qu’accentuer la dérive) et on ne se privait pas de classer les écoles et d’en tirer des conclusions par rapport au travail des enseignants.

Deux cents enseignants « désobéisseurs » viennent de signer un appel pour boycotter les évaluations des CM2 qui débutent aujourd’hui dans toute la France. Ils appellent à ne faire passer que certains items, à noter plus en finesse et à ne transmettre aucun résultat au ministère pour l’empêcher de faire ses statistiques et saboter «sa politique du chiffre».

Ils ont reçu le soutien de la FCPE, première fédération de parents d’élèves, et d’une quinzaine de personnalités comme le pédagogue bien connu Philippe Meirieu ou Roland Gori. 

Au ministère, on essaye de calmer le jeu : on parle  de réfléchir, pour l’an prochain, aux points qui bloquent, comme la date de janvier.

En attendant, les « désobéisseurs » sont prêts à risquer de nouvelles sanctions : les uns après les autres, les tribunaux administratifs annulent leurs retraits de salaires.

En plus, ces évaluations coûtent cher alors que le Rectorat n’est même plus capable de payer les frais de déplacements de ses agents !