Du 7 au 23 février prochains se dérouleront les Jeux Olympiques d’hiver dans la ville russe de Sotchi, en bordure de la Mer Noire.
La situation dans ce pays, notamment du point de vue de la démocratie et des libertés publiques est désastreuse ; goulags et camps de travail tournent à plein régime, des délits que l’on peut qualifier de mineurs, voire même réduits plutôt au niveau d’infractions, commis par des artistes (Nadejda Tolokonnikova des Pussy Riot), des activistes de Greenpeace ou autres protestataires sont punis avec une rigueur extrême et dans un cadre juridique très flou et bafouant souvent les droits les plus simples de la défense.
La tolérance manifestée aux personnes homosexuelles, par ailleurs a tendance à être battue en brèche par plusieurs propositions de loi visant notamment à retirer leurs droits aux parents homosexuels.
Alors se pose la question : faut-il aller à Sotchi ?
Le fait de participer à ces Jeux, utilisés par le pouvoir russe comme un fantastique outil de propagande, ne constitue-t-il pas un geste de soutien à cette politique liberticide ?
Il faut laisser au sport tous ses droits, laisser les athlètes se mesurer les uns aux autres, en mettant en avant les valeurs humanistes de l’olympisme, offrir aux spectateurs (et téléspectateurs du monde entier) des moments dédiés à la gloire du sport.
Le boycott des jeux ne serait pas une bonne idée, et ne servirait en rien la cause des populations bridées par le pouvoir russe.
En même temps, ces échanges de population ne peuvent être que bénéfiques, à tous points de vue.
Par contre, pour marquer la réprobation que mérite ce régime, il serait bon que les membres des gouvernements occidentaux ne se précipitent pas à Sotchi, et que la publicité accordée à ces jeux soit strictement limitée au plan sportif.
Que ces jeux soient une fête du sport, de l’esprit olympique, et non un blanc-seing accordé au président Poutine.