Je voudrais aujourd’hui vous parler d’un film qui fait partie de mon top 10 personnel : Festen.
Rarement un film m’aura autant choquée, secouée, marquée… j’aime pas mal de genres au cinéma : j’aime rire, pleurer… mais pour rester dans ma mémoire, un film doit me prendre aux tripes, me gifler… c’est le cas de "Paris, Texas" de Wim Wenders, mon panthéon… c’est le cas de "Parle avec elle" de Pedro Almodovar… c’est le cas de "Festen".
Festen, en français Fête de famille, est un film danois, probablement le seul film danois qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à présent. Thomas Vinterberg, le réalisateur, a adopté le dogme cher à Lars Von Triers…
Le dogme, c’est quoi ?
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C’est une charte signée par plusieurs réalisateurs, qui prône une réalisation sans fard, plus proche de la réalité…un collectif de cinéastes fondé à Copenhague au printemps 1995 comme un acte de sauvetage pour s’élever contre le cinéma individualiste, le cosmétique, les illusions et la prévisibilité dramatique. Dogme 95 veut épurer le cinéma pour ensuite laisser la vie intérieure des personnages justifier l’intrigue. Lars von Trier et Thomas Vinterberg sont les premiers des quatre fondateurs du manifeste, qui compte également Søren Kragh-Jacobsen et Kristian Levring, à avoir fait leur "vœu de chasteté".Ca donne des films bruts, qui vous bousculent, sans artifices…Quelques exemples : Dancer in the dark (que par contre je n’ai pas du tout aimé), Breaking the waves…
Thomas Vinterberg
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Il est né à Copenhague en 1969. . En 1993, il sort de l’école de Cinéma Danois avec son film de fin d’études " Sidste Omgeng " (" Dernier Tour "), qui a reçu le Prix du Jury et des Producteurs au Festival International du Film Etudiant de Munich et ensuite le Premier Prix de Tel Aviv. Le film est nominé pour un Oscar du Meilleur Court-Métrage en 1994.
Avant de se lancer dans les longs métrages pour le cinéma et d’adopter le Dogme, il réalise quelques téléfilms et courts-métrages, dont un sera primé à plusieurs festivals, « Le garçon qui marchait à reculons » (je vous fais grâce des titres en danois, ne m’en voulez pas…)
Son premier long métrage, Les héros, est également présenté à plusieurs festivals dont celui des films nordiques de Rouen. C’est en étant sélectionné en compétition officielle au Festival du Film de Cannes en 1998 puis en remportant le Prix du Jury que Thomas Vinterberg acquiert, avec " Festen ", une notoriété internationale.
Le film
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Le synopsis est assez court à faire… c’est vraiment un film qui se voit plus que qui se raconte…
Mais bon, je vais essayer de vous donner envie de le louer si vous ne l’avez jamais vu…
L’histoire, c’est celle d’un patriarche, Helge Klingenfelt, qui convoque plus qu’il ne convie sa famille et ses amis dans son manoir pour fêter ses 60 ans. Le père a chargé son fils aîné, Christian, de prononcer au cours du repas quelques mots en mémoire de sa sœur jumelle, Linda, qui s’est suicidée un an auparavant… Mais Christian a préparé une bombe… il a décidé de rompre le silence en révélant à la famille réunie l’inceste dont lui et sa sœur ont été victimes dans leur enfance, de la part de ce père au-dessus de tout soupçon…
Là-dessus vont se greffer rancunes diverses, règlements de comptes et racisme ordinaire…
Les acteurs
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Vous, je ne sais pas, mais moi aucun nom d’acteur danois ne me vient spontanément à l’esprit…
Mais l’interprétation est néanmoins excellente et je vais vous en parler un peu…
Le père
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Henning Moritzen
Né(e) le 03 Août 1928
Il est excellent dans le rôle du patriarche, violent, tyrannique, et finalement monstrueux…
Il a également joué dans le célèbre « Cris et chuchotements » d’Ingmar Bergman — « As-tu déjà regardé le plafond, Anja ? » (lol)
Christian
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Ulrich Thomsen
Il est également prodigieux dans le rôle du fils que la vie, son père violeur et la mort de sa sœur qui partageait son secret, ont brisé… mais qui décide de briser la loi du silence.
Avec également Paprika Steen dans le rôle de la fille cadette anticonformiste, qui a échappé à la maltraitance du père, et qui choque toute la famille en présentant pour la première fois son petit ami noir…
Et Thomas Bo Larsen, Birthe Neumann…
Ce que j’en pense
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Bon, vous avez déjà compris, j’ai adoré… c’est un film tellement fort, avec un suspense digne d’un thriller, et une étude psychologique et sociologique des personnages fine et approfondie. L’humour n’y est pas non plus absent, dans le genre grinçant et corrosif…
La contrainte d’assister à l’anniversaire d’un père qu’il vomit est finalement pour Christian féconde et libératrice…
Bien entendu, la réalisation fidèle au Dogme y est pour beaucoup et accentue certainement l’émotion qu’on ressent…Ce film fait froid dans le dos, peut mettre mal à l’aise mais, une fois le visionnage commencé, je vous défie d’en interrompre le cours… c’est comme une course contre la montre…il faut le voir, jusqu’à la fin, c’est plus fort que soi.
Il paraît que Nicolas Cage a l’intention d’en réaliser un remake ? Je ne vois vraiment pas ce qu’il pourrait lui apporter…
J’espère vous avoir donné envie de voir ce film, merci de votre lecture et éventuel commentaire et à bientôt !
Festern est le premier film labellisé « Dogme 95 » et quelle réussite !!
Tout simplement magistral, aussi intelligent qu’original. Tout simplement la quintessence de l’art cinématographique
Une immersion totale au sein de cette grandiose famille danoise, le tout grâce au choix pertinent de la réalisation. La prise de vue caméra sur l’épaule est ici un réelle plus, elle renforce la dimension d’un cadre habituel face à ce type de drame et de déroulement mis en image.
Le film peut s’avérer déboussolant au début, les personnages qui semblent franchement loufoques mais qui sont finalement un assez bon échantillon de l’espèce humaine.
Une jolie carte postale très vite effacée pour laisser place à la discorde, la mésentente qui peut régner entre les membres d’une même famille, ce non-dit qui nous met mal à l’aise, nous spectateurs autant que les protagonistes du film.
Vient ensuite…la claque, l’éclat de la vérité qui vient balayer toute l’hypocrisie qui règne sur cette famille et qui laisse par la suite place, à la fin du film a un plan qui respire la clarté…Vinterberg s’amuse avec son spectateur ! Il lui laisse voir des choses, en sous-entend d’autres…
Tout simplement un chef d’œuvre.
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Je partage votre engouement à propos de ce film. Mais quel dommage de « spoiler » la scène du discours du fils ! Quand on connaît la subtilité avec laquelle le réalisateur fait croître l’intensité dramatique… C’est bien de secret dont il est question et Vitenberg fait tout pour nous faire ressentir cette ambiance particulière : il y les apparences, brillantes… Et ce qu’elles cachent. Un malaise nous siasit dès le départ, et va croissant jusqu’à la fameuse scène, exutoire. Je sais que la bande annonce danoise en révèle déjà beaucoup, mais ce n’était pas le choix du réalisateur. Bref, je trouve vraiment dommage que vous ne laissiez pas les spectateurs éventuellement intéressés pour découvrir ce film faire cette expérience ! Oui, quel gâchis…
Je ne trouve pas que ce secret soit le point central du film, car au bout de quelques minutes le spectateur attentif l’aura déjà devinée… l’intérêt est dans l’intensité dramatique et l’enchaînement des événements, à mon avis…