C’était une promesse de campagne, et le nouveau gouvernement s’est empressé de la mettre en musique. Alors, la moralisation de la vie publique et économique passe – t – elle vraiment par une baisse des rémunérations ?

 

François Hollande n’a cessé de le déclamer durant la campagne présidentielle, et le nouveau président de la République tend à le mettre en place : une présidence normale avec un président normal. Cela passe aussi, on l’a vite compris, par des gestes symboliques, mais censés renvoyer un message fort. Une baisse de 30 % de la rémunération de tous les membres du gouvernement, des déplacements du président de la République en train et non plus en avion, ou lorsque le Président daigne prendre l’avion de la République, il réussit à tirer profit du 2eme appareil, accompagnant le premier. Serait – il commandeur des éclairs ? Même si, autant ne pas en faire mystère, le président ne fait pas partie des personnalités, que je soutiens, son ambition reste, à mes yeux, porteuses de résultats (à venir,…inutile d’être trop pressés). Si l’exemple doit venir d’en haut, le président a poursuivi sa logique, en contraignant les patrons des grands groupes publics à ne pas percevoir des sommes démesurées par rapport à leurs salariés. Bizarrement, on ne voit plus les grands patrons de l’industrie française s’épandre dans la presse pour affirmer, qu’ils trouvent cela normal. A l’inverse, les salariés de ces mêmes salariés se réjouissent d’un tel nivellement, plus compréhensible à leurs yeux . Jusqu’ou faut-il aller ? Doit – on réglementer l’essence même du capitalisme ? Telles sont les questions, que les opposants à ces mesures mettent en avant. Précisons quand même pour mémoire, que le symbole du capitalisme reste le mythe du self made man. L’Homme, qui se fabrique tout seul, qui franchit l’échelle sociale, et en partant de tout en bas parvient à gagner des sommes astronomiques. Certes, le mythe se personnifie dans quelques personnes bien réelles cette fois – ci. Mais, le self Made Man n’a jamais été décrit comme un patron d’un empire « public », et l’opposition ne tient donc pas longtemps. Certains de mes amis (de pensée) reprochent alors à la gauche de dévaloriser la fonction politique, en bradant la responsabilité de l’Etat. Peut-on réellement y croire ? Voir le revenu d’un président de la république baisser de 30 % sera-t-il à l’origine de la diminution des vocations ? N’est – il pas plus démoralisant et démotivant de voir ces mêmes opposants se parer de vertu lorsqu’on évoque les dons en espèces sonnantes et trébuchantes remis par une dame agée, dont nous tairons le nom, par simple pudeur. Non, la démarche a le mérite d’exister, et elle va dans la bonne voie, tant qu’elle reste symbolique, et que le président ne prend pas le risque de franchir la frontière, séparant le symbolisme de la stigmatisation des classes dirigeantes. Car, si un mythe a bel et bien une réalité concrète, c’est celle de la passion du pouvoir et de l’argent, et les exemples ne manquent pas. Ne doutons pas qu’en cas de sentiment d’agression, les Hommes d’influence ne changeront pas d’habitudes, mais juste de lieu de résidence….