Des idées, des programmes, des paroles, des postures, aucun candidat potentiel à la présidentielle de 2012 n’en manque…

Or, aucun d’entre eux ne s’est encore aventuré sur le terrain de la question de la loi et la justice dans l’affaire des faillites bancaires.

Il faut se rappeler que depuis que la majorité des banques ont été privatisées, devenant des établissement commerciaux offrant des services contre rémunération, leur statut juridique a également changé pour passer sous contrainte du code du commerce et des affaires, à l’identique de toute autre entreprise commerciale…

Comme pour tout commerce, sa viabilité se constate au bilan lorsque, au moins,  la marge commerciale brute permet de s’acquitter de toutes les dépenses générées dans le cadre de l’activité. Le fait de dégager des bénéfices nets ou non reste accessoire selon la politique de répartition des plus-values.

Pour une banque, la marge commerciale est assurée par les intérêts appliqués sur le divers financements  qu’elle opère, tant aux particuliers qu’aux entreprises, et par les résultats d’opérations spéculatives en bourses, dont les fameux produits dérivés qui contenaient des actifs toxiques.

Quoi qu’il en soit, pour toute entreprise, les règles comptables légales en vigueur ne permettent de formaliser les éventuels bénéfices qu’à terme des contrats et après bilan… et la première curiosité du fonctionnement bancaire reste que les établissement financiers ont pu déroger à ces règles en inscrivant, dès souscription du contrat de financement, les bénéfices NON RÉALISÉS des sommes d’intérêts qui n’avaient pas encore été remboursés par les débiteurs, répartissant aussitôt ces bénéfices à venir sous forme de dividendes aux actionnaires et traders…

Ces dividendes ne pouvant être matériellement payés sur des intérêts  non encore perçus, ils ont été financés "à crédit" par l’argent des clients déposants sans les avoir informés et sans leur consentement.

Ce qui fait que, lorsqu’un ou plusieurs débiteurs se retrouve en état d’insolvabilité, incapables de mener à terme le remboursement de la dette, l’opération s’inscrit en perte, au détriment du créancier, qui, par logique, ne fait pas de bénéfices…  La banque se trouve donc dans l’impossibilité de rembourser, aux déposants, les sommes utilisées aux dividendes payés aux actionnaires.

Dans le cas qui nous intéresse, et qui a déclenché "la crise" que nous connaissons tous aujourd’hui, un câble diplomatique datant d’octobre 2007, informant d’une réunion entre le président de la banque d’Angleterre et un secrétaire d’état du gouvernement US révèle que les responsables financiers sont déjà conscients, dès ce moment, être en présence d’une crise majeure de solvabilité et non de liquidités comme officiellement annoncé.

Ce câble révèle aussi la stratégie qui a consisté à diluer les financements toxiques dans toutes les opérations financières mondiales, s’appuyant au départ sur la complicité de pays "amis" des USA.

En Europe, bien que les gouvernants assuraient que la crise n’arriverait pas jusqu’à nous, les faits sont là : Les banques ont dû recourir, dès 2008, à l’aide de l’argent public pour palier aux premiers cas d’insolvabilité de débiteurs. C’est donc bien que ces banques commerciales étaient déjà en faillite pour avoir dépensé de l’argent de bénéfices qu’elles n’avaient pas réellement gagné. 

En droit des affaires, ça s’appelle "abus de biens sociaux" et c’est un délit… !

Pourtant, malgré toutes les déclarations véhémentes des dirigeants mondiaux contre ces pratiques frauduleuses, elles continuent encore à ce jour. Sauf que, maintenant, les débiteurs ne sont plus privés, ce sont désormais les états qui font les frais de cette véritable escroquerie, consentie par les politiques, avec l’appui des faux dollars dont les USA inondent toutes les places financières mondiales.

Ces gouvernants, d’abord les grecs, irlandais, portugais, mais aussi les autres d’europe, auraient dû dès le départ faire appliquer la loi des faillites d’entreprises à l’égard des établissements financiers (y compris d’assurance qui ont aussi fraudé)… A savoir, au mieux, exiger des juges la mise en redressement judiciaires et la nationalisation totale de ces entités.

Or, à ce jour, on nous abreuve de suspense, de tension, autour des prochaines élections présidentielles,  où chacun donne sa petite version pour expliquer comment colmater la brèche déficitaire des dépenses publiques, sachant que tous sont au courant de l’escroquerie bancaire, aucun d’entre eux n’a encore déclaré qu’il allait saisir la justice, au nom du peuple français, pour poursuivre les auteurs de ces escroqueries… Pourquoi ?

Voici donc une raison pour lesquelles je resterai encore une fois abstentionniste… non pas par manque de courage citoyen, mais d’abord parce qu’aucun candidat n’est honnête à mes yeux et qu’ensuite, nos votes ne servent à rien… La victoire du NON à l’Europe n’a pas empêche la ratification du traité de Lisbonne…

En conclusion,  sachant que la seule issue à l’endettement public des états est d’empêcher que continue l’escroquerie légalisée, il faut se demander la réelle raison du pourquoi les dirigeants Européens, et aucun candidat à la présidentielle, en ce qui nous concerne, ne se prononce en ce sens…