Etoiles ou cauchemar?

Qui ne va pas payer pour la Grèce

         Nous venons de vivre un instant charnière de l’euro. On essaye de nous faire comprendre comment  en empruntant 15 milliards qui vont accroître notre dette, mais on n’en est plus à une centaine près, pour servir de garanties à l’impécunieuse Grèce, nous allons consolider notre monnaie commune.

 
          Bien sûr, à la fin, c’est le contribuable qui payera cette solidarité indispensable. 
        Selon les commentateurs, il serait temps que cette devise, qui a pour particularité de n’être la monnaie d’aucun pays, mais d’un conglomérat, soit la marque d’une banque centrale et d’une direction économique européenne. Il semble même que l’on s’en rapproche. Mais la lenteur du sacrifice de nos pouvoirs financiers individuels engendre les spéculations qui font le bonheur des autres. 
        Et quand on pense au 14 000 milliards de $ du gouffre américain, on trouve notre trou budgétaire quasi ridicule.
          Les chiffres atteignent un tel niveau que le simple quidam est dépassé. Avec une retraite à 750 euros, on est à des années-lumière de la constellation financière où se meut la planète. 
Ce qui devrait être le premier sujet de la prochaine campagne présidentielle est hors de portée de l’électeur qui se contentera du superficiel, l’identité nationale ou l’augmentation du prix du gaz ou des trains qui arrivent de moins en moins à l’heure. Que notre Président ait endetté nos petits-enfants fera peu de vagues. Sauf si la marmite dollar explose d’ici là. 
Personne ne va descendre dans la rue pour crier qu’on va dans le mur et qu’il faudrait freiner plutôt que de seulement klaxonner. 
Car il y a matière à se rebeller. Un exemple qui a fait l’objet de quelques entrefilets vite balayés par le Tour de France ou maintenant la tuerie norvégienne. 
D’avril 2010 à mars 2011, les établissements financiers britanniques ont versé 16 MILLIARDS D’EUROS de bonus à leurs  personnels. Soit plus que notre part de garantie de prêt à la Grèce.  Le film de la crise reprend où on l’avait laissé. La cupidité de la finance à faire de l’argent avec de l’argent n’a pas cessé malgré les « résolutions » du G8, du G20 et les déclarations jugulaires de N S. Même les super taxes sur les super bonus ont fait pschitt. 
Non, décidément l’approche de la faillite ne mérite pas une révolution, ni même une petit manif devant une banque. Encore moins un débat à la télé  (théorème : les chiffres lassent les spectateurs). Il sera toujours temps qu’il soit trop tard, disait une autruche.
L’heure est aux bouchons de vacances. Attendons avec sérénité la rentrée, tout bronzés et l’esprit clair.