C’est bien sûr soucieuse de « l’intérêt de ses clients » que la banque Barclays va licencier massivement un peu partout dans le monde mais… recruter en Inde. « Nous allons déplacer des fonctions d’un site international à un autre », a déclaré un porte-parole de Barclays : pour mieux servir la clientèle, évidemment. Bien sûr, pas question de délocaliser la haute direction à Mumbay ou Pondichery ou de réduire ses revenus. Seuls les exécutants perdront leur job en Europe ou aux États-Unis…

Ce ne sont surtout pas les postes des dirigeants supervisant les opérateurs qui manipulaient les cours du Libor qui vont se retrouver supplantés par des cadres indiens. Non, Barclays, lourdement condamnée, veut retrouver le chemin des bénéfices (et des hautes rémunérations de ses plus hauts dirigeants) en licenciant massivement, révèle la presse britannique. Le back-office et les services de contrôle des opérations seront, surtout à la base, les premiers concernés.

The Independent révèle que des recruteurs et formateurs ont été dépêché en Inde pour faire en sorte que des employés locaux remplacent ceux du siège de Londres et de la succursale de New York. Il s’agira sans doute, progressivement, au final, de centaines d’emplois. 140 000 employés ont été invités à se conformer aux directives nouvelles ou de ranger leurs affaires personnelles et libérer leurs bureaux.

Les dirigeants, bien davantage que les actionnaires, profiteront de ces économies salariales. Aussi ceux qui, sous la direction d’Hector Sants, débauché à prix de platine ou de diamant de la Financial Services Authority (l’autorité de régulation des marchés), seront chargés de faire passer la pilule aux députés et au gouvernement britannique.

La banque présentera son « plan stratégique » à la mi-février mais a déjà procédé à des appels à départs volontaires dans sa branche investissement, Barclays Capital. Au moins 2 000 emplois devraient être supprimés, selon Les Échos, rien que pour la branche banque d’affaires.

Les bonus ont été révisés à la baisse, histoire d’être aussi vite que possible revus à la hausse.

Pour The Guardian, les effectifs seront au moins décimés dans un premier temps.

Au fait, vous connaissez la dernière de Barclays ? Refuser à une veuve de 90 ans, qui disposait d’un compte joint avec son défunt mari, de lui donner accès à leurs économies. Le couple était client de la banque depuis 68 ans. Barclays a continué d’adresser des courriers au défunt et refusé de s’expliquer avec son fils. Le compte a été « gelé » jusqu’à ce que The Telegraph intervienne. Barclays a allégué une erreur remontant à… 1944. Un incident « isolé et rarissime ». Pour la banque. Pas pour le quotidien britannique.