"Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute" disait La Fontaine, ou encore, "Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Voici donc ma façon très personnelle de faire taire certains esprits bien hurlants, qui n’hésitent pas à dénigrer gratuitement les autres, et à crier au loup à tout bout de champs, sous-estimant bien souvent, les personnes auxquelles elles s’opposent. 

 

 

Maitre Loup désireux de devenir le nouveau roi des animaux de la forêt,

se mit le jour venu , en quête d’une proie qui pensait-il, pourrait facilement l’aider.

Un jeune renardeau, à peine sorti de sa tanière infantile, ferait l’affaire,

et voilà qu’alors lui surgit, tel un présent tombé du ciel, la proie qu’il pensait idéale à son affaire.

 

Jeune renard, liant facilement la conversation, ne voulu juger le vieil animal esseulé,

et aussitôt accepta d’écouter les paroles aguicheuses du vieux loup sûr de son fait.

De belles paroles en beaux discours, le vieux loup avait réussi son pari et son projet,

arrivant, à la force des mots, à entrer dans le cercle des animaux de la forêt.

 

La confiance des autres animaux glanée par l’éloquence du vieil animal,

lui avait permis au fil du temps de s’installer sans partage sur le trône ancestral.

Jeune renard, qui autrefois avait permis l’entrée du vieux loup à la table des sages,

devenait pour le nouveau roi, un allié sans utilité, qu’il lui fallait éliminer.

 

Jouant à nouveau de son verbiage, le vieux loup sût retourner davantage les animaux,

et parvint sans trop de mal à écarter de sa table, celui qu’il considérait comme un simple renardeau.

La ménagerie de la forêt, convaincue de l’inutilité du jeune renard, bannit ce dernier et le chassa.

Maître Loup heureux de son méfait, commença son règne, et c’est dans l’apathie qu’il se complut.

 

Les jours passèrent, et peu à peu les animaux comprirent que le vieux loup les avait bernés.

Le jeune renardeau n’avait pas commis de tels méfaits, et ceux ci s’unirent pour le chasser.

Le vieux loup, dans le but de faire taire la rébellion, se mit en quête d’un nouveau bouc émissaire,

mais trouva sur sa route le jeune renardeau qui avait compris la leçon et ne se laissait plus faire.

 

Le petit renardeau, devenu un malin renard, entra à nouveau dans le jeu du vieux loup,

et laissa son illustre ainé lui conter encore une fois le plus beau des verbiages au coup par coup.

Devant tant de mots,l’ex renardeau se garda de tous commentaires, et laissa le vieux loup croire en son succès.

Pourtant, il avait déjà une toute autre idée en tête, et n’avait que faire des belles paroles que le loup lui contait.

 

Revenu devant l’assemblée des animaux, le vieux loup se mit à refaire le coup au renardeau.

Ce dernier s’enfonça alors dans le mutisme, laissant l’ancien roi faire son discours accusateur,

attendant son heure, tandis que les injures et autres sarcasmes lui tombaient dessus par flots.

Le vieux loup cria, hurla, déclama, sans relâche à l’encontre du renard qui pourtant ne bougeait pas pour l’heure.

 

Durant de longues minutes, le vieux loup avait tenté mais en vain de confondre le renard,

pourtant, contrairement à la première fois, ses jolis mots ne trouvèrent aucun écho.

Le Jeune renard n’eut le temps d’user de son vocabulaire, qu’à nouveau le vieux loup fût contraint de se taire.

Les animaux qui jadis avaient été bernés, avaient appris de leurs erreurs et ne souhaitaient plus se laisser faire.

 

Las des beaux discours du vieux loup qui autrefois les avaient trompés par ses quolibets,

les animaux de la forêt, s’unirent de nouveau pour faire cesser les proses de l’animal épuisé.

Le vieux loup compris mais trop tard que le jeune renard avait été plus malin et s’était bien amusé de lui.

Moralité, il ne sert à rien de vouloir crier au loup, sous peine de tomber sur plus malin que soi, et de se faire le jour venu, complètement ridiculiser.

 

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