Début mars 2010, Jean-Louis Borloo autorise la recherche de ces hydrocarbures sur les territoires du Sud-Est. En effet, le gaz de Schiste est un gaz naturel répandu dans les argiles très denses datant du lias (200 millions d’années) ou du carbonifère (350 millions d’années). Toutefois, la raréfaction des réserves en hydrocarbures a conduit les ingénieurs à s’intéresser à ce principe.

De prime abord, ce dernier s’avère abordable : le premier forage s’effectue verticalement puis, il faut pénétrer horizontalement les schistes. Par la suite, il y aura l’envoi de millions de litres d’eau (environ 15 millions) à forte pression et du sable, pour crevasser la roche d’où l’on va extraire le gaz. On parle alors de fracture hydraulique. A cela, il y aura l’adjonction d’additifs (proppants).

Charles Lamiraux, géologue, responsable exploration France, à la direction générale de l’énergie et du climat nous confie que les additifs utilisés  sont « des adjuvants que l’on trouve dans les glaces et le dentifrice ». En somme, ceci semble être à contre courant des bonnes résolutions sur les émissions de gaz à effet de serre. Cette extraction semble pour le moins importante concernant son impact sur l’environnement. D’un point de vue technologique, cela s’avère fabuleux et affreux et ayant positionné en numéro un les Etats-Unis en matière de production mondiale de gaz naturel.

Cette histoire fait réagir l’altermondialiste, député européen José Bové. Pourquoi avoir choisi ces terres pour démarrer une exploitation ? Est-ce une question de quantité, de réserve ? Est-ce une question de densité de peuplement de ces terres ? Ou encore, est-ce en rapport avec la fermeture du camp militaire prévue d’ici deux ans et qu’utiliser ses sous-sols secrets à l’abri des regards pourrait-être une sacrée opportunité ?

Trois permis d’exploration dans le sud de la France : le permis de Montélimar (le titulaire est Total E&P France et Devon Energie Montélimar SAS / l’engagement financier est de 37 800 000 € / surface 4327 km².), le permis de Nant (le titulaire est Schuepbach Energy LLC associé à GDF / l’engagement financier est de 1 722 750 € / surface 4414 km²) et le permis de Villeneuve-de-Berg (le titulaire est Schuepbach Energy LLC associé à GDF / l’engagement financier est 39 933 700 € / surface 931 km²).

 

José Bové rapporte que les hydrogéologues parlent du Larzac en tant que château d’eau du sud de la France. Son sous-sol étant mal connu et son relief karstique (cavité creusée par l’action de l’eau dans des roches calcaires) est comme un gruyère et tout ce qu’on laisse tomber par terre descend immédiatement dans le sous sol.

        Le député UMP de l’Oise Monsieur Gonnot pose une question au gouvernement : « Aujourd’hui, les demandes de permis de recherche de gisements se multiplient en France. Le gouvernement se doit de les autoriser. Il n’y a pas de raison que la France se prive d’éventuels gisements qui lui permettraient de trouver des ressources gazières nouvelles dont notre territoire manque cruellement ». Dans toute l’Europe, les groupes de pressions approuvent et soutiennent cette énergie dite « du futur » dont la qualité est son aspect paraît-il « propre ». Enfin, on peut aisément imaginer que personne n’ait réellement la volonté de modifier le paysage des vignobles Champenois en terre à derricks (tour soutenant un dispositif de forage). L’écologiste José Bové demande de geler les prospections du gaz de schiste sous le plateau du Larzac ainsi que dans d’autres départements du sud. Dans la salle polyvalente du village de Saint-Jean-du-Bruel, José Bové tente d’apaiser les militants: « Eh les gars, si vous voyez des gens de GDF, avant de leur crever les pneus, demandez-leur d’abord pourquoi ils sont là ».