Edvard Munch ou "l’oeil moderne", un expressionniste surtout reconnu – et à juste titre – pour son célèbre tableau "Le Cri", fait une apparition au Centre Pompidou et nous en fait voir de toutes les couleurs ! Et ce au sens propre du terme, car s’il existe un artiste qui sait mélanger les couleurs chaudes et froides sur une même toile avec une élégance et une finesse uniques, c’est bel et bien vers Munch qu’il faudra vous tourner.
Avant l’exposition, si file d’attente il y a, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer : une longue chronologie de sa vie est écrite sur le mur, qui vous permet de comprendre l’artiste avant de voir les oeuvres : les textes sont les bienvenus pour les amateurs, et sont des précisions historiques admirables pour les plus passionnés.
Puis, durant votre exploration des méandres de l’esprit du génie pictural au travers de ses oeuvres, vous serez subjugués par la qualité des toiles, intactes dans leurs cadres d’origine, qui vous laisseront bouche bée par la splendeur et l’harmonie dont elles sont pourvues.
Si vous ne le savez pas, vous apprendrez une chose sur Munch : il avait pour caractéristique de repeindre ses propres peintures. Ainsi on voit plusieurs versions de certains de ses tableaux, qui pourtant ne se ressemblent que dans les grandes lignes : une déception, de revoir une chose identique ? Non, certainement pas ! Au contraire, on s’intéresse, on retourne à la toile précédente pour comparer, on est frappé de stupeur : comment a-t-il pu réussir à repeindre sur le même sujet ? Un mystère, d’autant que chaque version est marquée par le sceau de la réussite.
Au fil de l’exposition on a une impression étrange, on se sent comme dans un film. En effet, on progresse, et l’artiste aussi. Ainsi on arrive à des sujets moins joyeux que "Un baiser", et on bascule dans la guerre, qui semble l’avoir profondément marqué aux vues de ses toiles de cette époque.
Il y a également de grandes parties consacrées aux photographies de Munch, car ce dernier les appréciait et en faisait même d’assez singulières : pour les plus "normales", il se contentait de photographier ses propres toiles. En revanche, il faudra peut-être plus vous attarder pour comprendre le sens de la photo baptisée "Autoportrait", et où figure uniquement … Un lit !
Puis tout à la fin, on a notre explication sur le surnom de l’artiste ! "L’oeil moderne" semble finalement être un jeu de mots, car l’artiste avait des troubles de la vision, où il voyait, entre autres, un aigle – pour ce qui m’a le plus marqué tout du moins. La dernière pièce expose des oeuvres particulières : Munch essayait de nous montrer ce qu’il voyait avec son trouble de la vision. Des dessins particulièrement émouvants.
Puis à la toute fin de l’exposition, on en redemande. On déplore simplement de ne pas avoir eu droit à voir "Le Cri", mais d’autres oeuvres valent largement le détour, notamment "La Nuit" ou "Le Soleil", qui représentent à elles deux des merveilles de l’expressionnisme.
L’exposition est au Centre Pompidou du 21 septembre 2011 au 9 janvier 2012 de 11h à 21h, pour 12€ (sauf tarifs réduits, qui varient entre 8 et 10€). N’oubliez pas, chers étudiants, que nous profitons de tarifs extrêmement réduits (comprendre que c’est gratuit), et que la culture est ce qui nous reste quand on a tout oublié ! Une à deux heures, peut-être trois, suffisent amplement à boucler l’exposition.
Un régal visuel !
(Pour des informations supplémentaires, ici -> http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/B7B16198B955CF3BC1257824003508B8 )