Il y a la haine guindée, celle du bout des lèvres pincées de ceux qui nous toisent de toute leur hauteur.

Il y a la haine sentimentale, passagère ou non et qui s’associe parfois à l’amour, parfois au dépit personnel.

Il y a la haine engendrée par la peur de l’autre, celle de la nuit des temps.

La haine est une gangrène qui submerge le cerveau à la vitesse de la lumière. Pourquoi ? Instinct grégaire ? Probablement. Mais je crois que ce n’est pas tout.

Elle a pris forme en même temps que notre cerveau a amorcé le virage de l’évolution. Au moment même où l’humain, de son statut d’animal, s’est redressé sur ses jambes.

Dans la logique pure, une courbe va toujours vers la croissance quand il s’agit d’évolution, à moins que mes lacunes me jouent de mauvais tours. Dans l’absolu!

Au Néolithique, l’homme a pris connaissance du stockage et de sa gestion. Et là a commencé une inversion qui arrive, aujourd’hui, à son apogée. Il a d’abord stocké de la nourriture, des bêtes, enfin tout produit naturel qui servait à sa propre survie et à celle de son clan.

S’en suivirent la convoitise, les guerres, le pillage. Les plus forts exterminaient les plus faibles, ce qui perdure encore de nos jours mais sous différentes formes.

D’où partit cette haine ? Je n’arrive toujours pas à me l’expliquer mais elle persiste envers et contre tout.

Dans la nature, l’animal ne ressent pas la haine. Donc, notre conscience l’aurait-elle créée ? Nous nous disons évolués. Mais en quoi ? Par notre confort ? Par le fait que nous pouvons mettre toutes nos idées au grand jour et vivre de n’importe quelle façon ? Est-ce cela l’évolution ?

Cette dernière n’a en rien aboli les guerres, la cupidité, la soif du sang et cette haine qui en découle, quoi qu’en disent nos politiciens, l’élite de l’élite. Jamais, d’ailleurs, la politique du "faîtes ce que je dis et non ce que je fais" n’aura été aussi puissante et d’actualité. Pourtant, malgré toutes les lois, toute cette idéologie bien pensante et nauséeuse, la haine est bien présente. La haine et aussi cette loi du plus fort qui l’accompagne. D’ailleurs, nos politiciens et nos grands financiers ne créent-ils pas une situation mortifère, anxiogène et "insécuritaire", moteur de la haine ? Il est certain que nous ne pouvons pas aimer l’humanité entière mais cela n’implique pas forcément la haine envers ceux que nous ne faisons que croiser, tous ces inconnus si différents de nous. N’oublions pas que leur pensée est semblable à la notre. Ils ont les mêmes réactions, les mêmes peurs de la différence.

La haine est ancestrale, irraisonnée et plus notre pensée dite "éclairée" devrait rétablir l’équilibre (c’est son travail), plus notre "politiquement correct" tend vers l’infiniment hypocrite et plus nous nous enfonçons dans un paraître qui ne sera jamais un bouclier contre cette haine que nous refusons de voir en nous et qui fait de nous des" êtres évolués avortés".

Elle est dévastatrice et quand je pense que nos dirigeants s’en servent à des fins "politiques", c’est effrayant, non ?

Nous voulons absolument occulter nos origines. Je m’aperçois que le résultat est terrifiant. Notre conscience ne nous aura t-elle permis de ne faire évoluer que notre côté obscur ?

C’est un sujet si vaste et qui englobe toute l’humanité depuis la nuit des temps. Il a fait couler de l’encre, des larmes, du sang. Chacun a ses propres idées sur la question, ses propres recettes pour lutter contre les démons qui parfois nous titillent plus ou moins en dépit de notre éducation et de nos réflexions personnelles. Ce qui est applicable à l’un ne l’est par forcément à l’autre.

Nous sommes plus de 7 milliards à peupler cette planète et aucun des individus ne ressemble à l’autre.
Mais l’évolution oscille entre pulsions et réflexions, entre éducation et instinct. Nous oublions seulement que nous faisons partie intégrante de la nature qui, pour atteindre son équilibre, doit se réguler. Et avec l’humain et son « instinct » de destruction, ce n’est pas gagné, loin de là, hélas !